A l’âge des coming-out, l’interdiction, signifiée par Stéphane Séjourné à ses marcheurs-renaissants, de s’afficher aux universités d’été LFI, sonne comme une injonction de réintégration du placard. En précisant « qu’il ne s’agit pas d’une consigne gouvernementale » : c’est la spontanéité révolutionnaire, coutumière des Gardes rouges.
Faute de belges, en Amérique, on se défoule sur les habitants – réputés arriérés – des montagnes de Virginie Occidentale. L’une des innombrables blagues consacrées à ce groupe souffre-douleur consiste à demander : « Quand un homme de Virginie Occidentale divorce de sa femme, restent-ils pour autant frère et sœur ? »
On serait tenté de poser la même question en observant l’étrange continuum formé par le personnel de la NUPES et celui de Renaissance – continuum que ne scinde que le vieil antagonisme sourd du petit-bourgeois (qui a encore faim) et du grand bourgeois (qui s’est déjà constitué – notamment à Davos – son carnet d’adresses, et rêve donc moins souvent de révolutions). Par ailleurs, il est bien évident qu’une même idéologie progressiste-mondialiste-LGBT les unit comme larrons en foire.
Universités d’été LFI : trop de… et pas assez…
Oui mais voilà : comme il n’y a plus de droite, la stabilité du Grand Gouvernement Central d’Emmanuel Macron repose sur le soutien d’un vaste groupe de cocus qui, ne comprenant pas vraiment l’idéologie progressiste, la trouvent effrayante dans la bouche du Leader Mínimo Mélenchon, et ne remarquent pas son omniprésence – certes plus feutrée – dans les programmes du mari de Brigitte.
Il est donc essentiel, pour la Macronie, de ne pas désespérer cet EHPAD-là. On a donc monté de toutes pièces une guerre lilliputienne entre laïcs/républicains (nom de code de : « J’aime pas les Arabes ») et indigénistes (euphémisme pour : « Complices de l’islamisation »). Dans ce Monopoly pour débiles, Gabriel Attal, par exemple, est censé, aux côtés de Poulidor Darmanin, incarner, à force de laïcité, « la droite » de la Macronie.
Et c’est d’ailleurs un très-proche d’Attal, Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, qui vient de rappeler la consigne : à la rentrée politique, ne pas s’afficher aux universités d’été LFI, comme le faisaient encore, l’année dernière, Beaune ou Schiappa. Demande liée à « la remise en cause des (…) principes républicains par la LFI ». A l’époque de l’antisémitisme précédent, le vichysme précédent aurait, plus sobrement, mis en garde ses adeptes contre des réunions enjuivées.
J’ai pas tout compris, mais ce Séjourné, quel bel homme !
J’arrive plus à savoir qui est le mari de qui ?