Une réaction pavlovienne courante consiste à réduire tous les problèmes du travail en général, et du service public en particulier, à une question de salaire ? Trop d’emplois vacants en France malgré des millions de chômeurs ? Ce n’est pas à cause de la paresse, mais de la faiblesse des salaires. Trop d’emplois enseignants ou hospitaliers non pourvus ? Les salaires sont trop bas. Pourtant, une étude de la DREES consacrée au turn-over des infirmières vient de documenter l’absurdité de ce réflexe, et souligne que le problème premier des vacances de poste dans le service public tient au management et non aux moyens des services. Massivement, les infirmières quittent le service public pour s’occuper de leur famille et pour devenir indépendantes, c’est-à-dire pour travailler plus et gagner moins.
Il faut lire l’étude de la DREES sur le devenir des infirmières de l’hôpital public pour démonter le mythe de salaires trop bas qui empêchent de pourvoir les postes. L’étude analyse le volume de départ de l’hôpital chez les infirmières sur période longue, et souligne que le mouvement, qui va s’accélérant, devient inquiétant.
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La stratégie des soins de santé au moindre prix entraîne évidemment la mise en place d’unités de production géantes et gérées de façon bureaucratique optimale avec une organisation “scientifique” et rigide du travail (fordisme). Le client est l’Etat. Foin des besoins réels des patients, des lignes multiples de production adaptées à chaque catégorie d’indications médicales, qui ne peuvent-être mises en oeuvre que par des stratégies entrepreneuriales répondant à la demande du véritable marché des malades. Rien d’étonnant que la cheville ouvrière de l’hôpital se dirige massivement vers l’entreprenariat libéral, qui plus est compatible avec une vie familiale et sociale.
Toutes les infirmières libérales que je connais sont 12 000 euros brut. Certes, faut se lever tôt, changer de voiture souvent…
tant que l’hôpital restera sous statut public… (au lieu de passer sous statut privé à but non lucratif) et restera dirigé par des fonctionnaires formés à l’école de Rennes…