Jadis pas très tendre avec cette « social-traître » accusée, en son temps, de centriser le PS, Mélenchon aurait désormais décidé de « laisser monter » une Ségolène Royale réinventée en influenceuse, et qui plaiderait la cause de l’union des gauches. Une actualité simili-mondaine qui espère occulter le constat d’une division en vue de toutes les échéances proches (sénatoriales, européennes) – laquelle pourrait bien conduire au dégonflement de la baudruche NUPES.
A supposer qu’on puisse substituer des apparatchiks PS sur le retour au Gotha européen, la chronique que l’Express consacre à l’intensif démarchage de Ségo en plein come-back évoquerait presque le bottin mondain : de « restaurant cossu » en « raout de rentrée » et de café de « piscine opulente » en dîner, tout ce petit monde donne l’impression de ne plus se lever de table.
Il faut dire que le détail des services de table occupe, sans surprise, d’autant plus de place que ce titre de la presse subventionnée, s’enfonçant dans une personnalisation du débat digne de Gala, ne souffle en réalité pas mot des véritables enjeux politiques.
Les rats les plus fragiles sautent sur le navire Europe
La véritable ligne de partage est en effet celle séparant les opportunistes à la petite semaine – qui, n’ayant aucun avenir politique, ont d’ores et déjà vendu leur mère NUPES pour quelques fromages sénatoriaux ou européens – des poids lourds (Royal, Mélenchon, LFI en tant que parti), qui se voient encore en haut de l’affiche.
Le parti EELV existera-t-il encore dans 5 ans ? En 2030, qui se souviendra d’un intrigant PS nommé Faure ? Toutes ces pseudo-personnalités de la pseudo-politique française ont donc objectivement intérêt à rentabiliser à court terme le malentendu qui les a propulsées vers les positions qu’elles usurpent. Et l’influenceuse Royal sera donc probablement la seule bénéficiaire du battage qu’elle déploie « pour la cause de l’unité ».
On serait d’ailleurs fondé à demander, au passage : l’unité de quoi ? Si Mélenchon semble avoir oublié ses griefs de 2008 contre la Royal, ne serait-ce pas parce qu’il n’a lui-même plus rien d’autre à proposer qu’une version plus brutalement égalitariste du programme « de la Macronie » (comprendre : de Davos) ? L’un comme l’autre, du coup, crient au loup : « l’extrême-droite menace ». Eux, en tout cas, ne risquent pas de menacer le fascisme gris de la Caste.
Par quel sortilège la France est gouvernée depuis 1969 par -selon l’expression de modeste Schwartz- des pseudo personnalités de la pseudo politique ?le premier à trahir fut Pompidou pour servir les intérêts de Rothschild. Nous sommes à la phase terminale du cancer pseudo républicain.