En bon trotskiste, Mélenchon n’attend pas d’être au pouvoir pour sacrifier le prolétariat. Condamnant l’appel de Fabien Roussel à « envahir » les préfectures en signe de protestation contre « l’inflation », il préfère se concentrer sur les violences policières comme symptôme du « racisme systémique ». Car, s’il arrive souvent que le Peuple serve la Gauche, le contraire ne se produit pratiquement jamais.
Mélenchon est-il réellement angoissé par « l’initiative violente » de Roussel ? Allons donc. Il connaît trop bien cet autre histrion du bastringue NUPES, habitué à zigzaguer de barbecues en femmes blanches dans l’espoir de se faire un dernier billet de popularité avant fermeture définitive de sa boutique poststalinienne en cessation de paiement.
Le jour où le Green Deal à prétexte ukrainien l’inflation aura réellement pris le petit peuple à la gorge – si Zemmour, Attal et la menue domesticité de Bolloré n’ont pas réussi, d’ici là, à nous mettre en scène une bonne libanisation de derrière les faisceaux –, ledit peuple n’aura d’ailleurs absolument pas besoin de Roussel pour trouver ses ennemis objectifs.
La seule « minorité » qui n’intéresse pas la Gauche : les Pauvres
Simplement, Mélenchon, qui a de hautes ambitions (devenir la Macronie à la place de la Macronie) doit avant tout donner des gages. Il doit montrer à la ploutocratie « républicaine » que les intérêts de ce peuple que sa démagogie a, de loin en loin, la faiblesse de flatter passeront toujours après les mots d’ordre abstraits et infiniment manipulables (« racisme systémique » etc.) de la doxa antifa qui – déjà longtemps avant Macron – servait de colonne vertébrale aux pseudo-alternances de l’UMPS.
En d’autres termes : à la différence de Roussel – qui n’a pas d’autre ambition que celle d’un petit coup de com’, quitte à se donner à bon compte des airs de candidat de rupture –, Mélenchon doit, tout en se gargarisant de « 6e République » et autres mantras à cocus, démontrer aux véritables darons qu’il est bien un candidat de continuité – sans quoi ces derniers préféreront toujours prolonger malgré tout de bail de Macron l’éternel.
Entre la jacquerie sans lendemain que fait miroiter Roussel et la révolution trahie d’avance que cherche à lui refiler l’ancien sénateur PS Mélenchon, une chose est sûre : le Peuple n’a, comme d’habitude, rien à attendre de la Gauche.
On n’a pas entendu mechancon quand Rocard à instauré la CSG, cette l’enculerie fiscale destinée à piller les smicards.
Si la gauche avait défendu un jour les pauvres ça se saurait.
Elle fait suffisamment semblant de les défendre pour ne pas qu’ils se révoltent sans être contrôlés.