Il y a quelque temps, nous avons commenté le rapport du ministère de la Santé sur la “régulation des produits de santé”, qui est en fait un rapport officiel consacré à la désindustrialisation pharmaceutique française. Nous n’avions d’ailleurs pas été tendres avec ce rapport, qui explique largement la désindustrialisation par l’excès de bureaucratie, et qui préconise, comme solution… un renforcement de la bureaucratie. Ces affaires sont complexes et, par un avachissement de la “résistance” qui tend de plus en plus à se contenter de slogans simplistes et revanchards, la lecture de ce rapport a semblé confuse pour beaucoup de gens pressés de dénoncer “Big Pharma” sans prendre le temps de peser de façon responsable le pour et le contre. Pour clarifier le débat, et pour l’illustrer concrètement, nous avons décidé d’interroger un fondateur de “Biotech”, pour qu’il nous explique concrètement les difficultés de son métier et les problèmes réels que pose la bureaucratie française dans la préservation de notre souveraineté pharmaceutique. La parole est à Eric Lemaire qui, de façon simple, nous décrit le mal français. Dans les faits, si un médicament français n’est pas accepté aux USA, il n’a aucune chance d’être commercialisé. Pour mémoire, nous commençons cet article par la capsule déjà publiée qui commentait le rapport sur la souveraineté pharmaceutique.
Eric Lemaire, qui illustre ci-dessous de façon simple et concrète les difficultés que les entreprises innovantes rencontrent en France, dans le domaine pharmaceutique, pour se développer et pour durer. On comprend assez facilement la problématique qui se pose : les grandes laboratoires ne prennent pas le risque de “découvrir” eux-mêmes de nouveaux médicaments. Ils délèguent cette fonction à des “biotechs” qui portent l’immense risque de ne rien trouver. C’est seulement lorsqu’une découverte intervient que les grands laboratoires financent des études dites de phase III, puis prennent le risque de commercialiser le médicament.
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Entendant le Pr Raoult qui affirme que cela fait 20 ans qu’on ne découvre plus de nouveaux médicaments intéressants (et pas seulement en France), je me pose la question de la nécessité de nombreux médicaments nouveaux, toujours plus chers.
L’innovation dans ce domaine est la plus importante aux Etats-Unis et pourtant, il semble que la population américaine soit de plus en plus en mauvaise santé….
De plus, l’industrie pharmaceutique occupe et veut continuer à occuper toute la place dans le soin apporté aux malades, alors que d’autres méthodes thérapeutiques sont efficaces, avec moins d’effets secondaires.
Cependant, tout est fait dans la législation et dans les médias, y compris en agitant la peur du manque de médicaments, pour que la situation de quasi-monopole de l’industrie perdure.
Encore une fois la France et l’Europe mettent la tête sur le billot américain et s’étonnent d’être décapitées. Le grand professeur Raoult (véritable Astérix de notre temps) a été martyrisé par Big Pharma car il voulait recycler les molécules existantes : 1/ molécules éprouvées sans danger 2/ beaucoup moins chères. Quand arrêterons de de croire que l’envahisseur US a été notre sauveur, c’est l’armée soviétique qui a brisé le IIIe reich, je propose de ne pas commémorer le 6 juin 2024 et de le remplacer par la victoire de la bataille de Stalingrad.
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« Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !
Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.
C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !
Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !
Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux
Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !
M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de
s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! » — Charles de Gaulle / confidences à Alain Peyrefitte
Bonjour, ayant travaillé pour l’industrie pharmaceutique (pharmacien industriel et aussi clinicien et épidémiologiste) je confirme tout ce qui a été dit dans cette interview à 140 %. C’est essentiellement le financement qui pose problème et surtout celui des taxes en France et le coût du travail. Mon employeur était un industriel français qui après avoir revendu un premier établissement avait demandé à Giscard à l’époque des exonérations de taxes et de charges pendant la phase de développement et “à la ligne” c’est à dire produit par produit en développement. La réponse fût non ! Il a donc migré toute sa fortune pour remonter une autre société dans un pays plus favorable à ce genre de négociation. Je pourrais m’en expliquer plus précisément en privé. Créer Genzyme dans un garage dans les années 80 aux US et la revendre en 2010 à Sanofi n’est plus possible aujourd’hui ! (ai très bien connu cette société).
Second point: même contexte que l’interviewé (femme dans le même contexte et moi venu ensuite en développement) nous avons arrêté en cours de financement (nous avions financé 10 millions d’euros), nous avons conservé pour nous le fruit de ces premiers développements avec nos résultats. De nombreuses molécules sont aujourd’hui “orphelines de développement” et l’industrie le sait très bien, ayant moi même travaillé en sus dans une unité “recherche de nouvelles opportunités”.
Troisième point: En réponse au commentaire, la santé aux US est privée et majoritairement financée non par les entreprises mais par chaque individu ! Il en est de même en Suisse, l’assurance maladie est financée par tout un chacun et non par l’entreprise ! La France pour cela ne comprend pas qu’elle n’est plus pour longtemps un havre (qui a attiré beaucoup d’étrangers pour se faire soigner gratuitement), j’ai des anecdotes sur le sujet.
Conclusion: il faut avoir les moyens de sa santé ! Vous comprendrez donc que l’espérance de vie en bonne santé est un challenge !
Oui mais les japonais en sont où dans leur industrie pharmaceutique ?
Je demande car on n’en parle jamais. Pourtant c’est le pays à l’espérance de vie la plus élevée mais aussi à l’espérance de vie en bonne santé la plus élevée. A quoi est-ce dû ? Ils ne développent pas grand chose. Ils s’approvisionnent aux US ou des techniques plus anciennes de chez eux ?
Je n’affirme rien je questionne simplement
Et un challenge d’autant plus important dans le cadre d’un frexit!
Et le repositionnement de molécules anciennes ? Certes moins rentable mais la logique de rentabilité ne devrait pas être l’alpha et l’omega en matière de santé.
On en arrive à manquer de molécules dont le brevet est tombé dans le domaine public et à dépendre de productions en Inde ou ailleurs. Exemples récents : pénuries de prednisolone, d’amoxicilline…
Le repositionnement des molécules anciennes était l’option du Pr Raoult, Big Pharma fait tout pour détruire cette proposition rationnelle, économique et médicalement vitale .
oui mais il faut un environnement fiscal et de charges adapté et créer un environnement dynamique donc attirer les sous traitants ad hoc en “cluster”.
PLUS FISCALITE STABLE DANS LE TEMPS (15 ans minimum) et absence de charges indues.
Je reste en dehors du débat car mon constat est que les industries pharmaceutiques produisent et innovent pour faire du profit et non plus pour soigner.
J’en profite pour dire que la médecine allopathique devrait être la médecine employée en dernier recours, avant elle il y a une bonne hygiène alimentaire, un bon sommeil, une bonne eau, une activité physique régulière au grand air, puis si besoin la phytothérapie, l’homéopathie, l’aromathérapie, l’accupressure, etc.
Dans les faits on bouffe de la pollution, du glyphosate, des sucres et des graisses soigneusement dissimulés, on boit du fluor et des métaux lourds et demain des nanoparticules, les injections ne sont pas suffisamment dangereuses alors on ajoute de l’aluminium et du graphène.
Et personne ne dit rien …
Le libéralisme, se revendiquer libertarien, je veux bien mais si c’est pour mettre l’humain au second plan alors là je ne suis plus d’accord du tout.
En l’espèce je ne suis plus d’accord du tout, d’autant plus que le “bon dieu” n’invente pas autant de maladies que les labos inventent de molécules.
Il est évident que l’hygiène de vie est une grande priorité, pas de toxique, pas de pollution, bonne alimentation mais les maladies existent, de mon expérience l’homéopathie, l’accupuncture et la phytothérapie ne soignent que des petites maladies, j’ai observé que l’allopathie mesurée et prudente est irremplaçable. Il est malheureusement vrai que l’industrie a créé de fausses maladies pour vendre ses médicaments, par exemple l’hypercholestérolémie.
tout le monde est ok sur la prévention
Commencer par acheter un Berkey pour filtrer votre eau du robinet. Ce sera toujours ça de gagner pour virer quelques saloperies supplémentaires type résidus de médicaments, fluor, chloré, etc…
En plus plus besoin de bouteille plastique.
Le Canada avait mis en place un plan de ce type sur vingt ans à la fin des années 80, associé à une immigration contrôlée et une ”incentive fiscale” sur les chercheurs et développeurs afin de les attirer (car il faut du personnel), bien sûr contrepartie on règle ses impôts quand le produit est sur le marché c’est à dire approuvé ! (Canada = porte d’entrée sur les US, y compris pour les sociétés européennes qui s’y sont implantées).
Il faut aussi un environnement fiscal adapté lors de la transmission d’entreprise (héritiers comme non héritiers directs, que le meilleur gagne !), très loin d’être le cas en France.