Devenu frontiste, Renaissance se fait taper sur les doigts par l’UE – par Modeste Schwartz

En vertu des principes immuables de l’entropie, pendant que le RN « devient » Renaissance, Renaissance, dans sa chasse au jobard post-RPR, est « devenu » une sorte de pseudo-RN de gouvernement, qui veut « réguler l’immigration » sans sortir de l’UE. Et se fait donc taper sur les doigts par la Cour de Justice de l’UE (CJUE), qui lui rappelle qu’une frontière, dans l’Eurogoulag, ça sert à maintenir les euro-détenus à l’intérieur, certainement pas à empêcher la « misère du monde » de nous rejoindre.

Même évidemment placés au service du noble effort de sauvetage de la ploutocratie moyennant un peu de karcher démagogique à la Sarko, les modestes efforts de Darmanin dépassent déjà le seuil de tolérance de la CJUE. Raccompagner en Italie des migrants illégaux, comme la première Génération Identitaire venue (pour citer le nom d’une association… dissoute par ses services) ? – Mais vous n’y pensez pas, mon bon monsieur ? Pour citer un Mozart de la finance dilaté comme jamais : « Alors, soyez cohérent : sortez de l’Europe ! »

Du coup – comme disent les Roumains – le couteau se rapproche de l’os, car désormais, ces irresponsables qui suggèrent l’adoption de politiques anti-Euroslavie (car s’opposer à l’africanisation du continent, c’est anti-européen !) ne sont plus les odieux fascistes zemmouroïdes ou lepénistes, mais… nos braves marcheurs !

Extension du domaine du en même temps

« Devenue » RN à la place du désormais inexistant RN, la majorité présidentielle devient en même temps l’inconsistante NUPES, en avançant des propositions d’ISF climatique qui relevaient jusqu’à présent typiquement de l’arsenal démagogique du mélenchoniste à poil dur.

Paradoxe ? Seulement pour ceux qui ne comprennent pas les règles de la thermodynamique : le système étant désormais fermé (par l’impossibilité patente de l’alternance, même avec une pseudo-opposition vendue), il est condamné à internaliser toutes ses contradictions au sein d’un seul et même pseudo-acte de gouvernement – lequel, forcément, part dans tous les sens.

Mais du coup, cette même Macronie, qui, il y a à peine quatre mois, agitait encore l’anathème du « Frexit migratoire » contre sa pseudo-opposition, se retrouve désormais en première ligne de la contradiction primaire du régime non-souverain de Paris. Et ses gesticulations s’interposent de moins en moins efficacement entre l’œil naïf et l’évidence élémentaire : il n’y a pas d’autre débat cohérent que celui du Frexit.