L’habitude est prise : depuis le début de 2022, « la France » se déclare (sans vote ni référendum) cobelligérante de guerres lointaines qui ne nous concernent pas. A l’occasion du chapitre palestinien récemment ouvert, néanmoins, une vague brèche est apparue dans le consensus des choristes hexagonaux du spectacle mondial : LFI – d’après la Borne de l’inexistence, du moins – ne condamne pas assez, ou pas comme il faut. A défaut d’influencer quoi que ce soit dans l’univers, cette guerre lilliputienne fera au moins progresser l’art français de la condamnation morale.
Le show ukrainien étant devenu presque aussi barbant que les « nombres de cas » fin 2021, le public mondial dispose, depuis quelques jours, d’un nouveau spectacle bien sanglant, mis en scène sur les territoires disputés de ce qu’on appelait traditionnellement la Palestine. Et ça like ! Et ça commente !
La classe post-politique française constitue, dans ce stade international de l’oisiveté moralisante, une tribune VIP, dont les likes et les commentaires n’apparaissent pas seulement en ligne comme ceux des gens qui ne sont rien, mais sont de plus relayés par ce qui reste de presse unilatérale (et subventionnée).
Le fascisme et la réalité ne passeront pas !
Dans quelle mesure les inclinaisons tiers-mondistes, pro-palestiniennes, de Clémentine Autain guident-elles le couteau des décapiteurs du Hamas dans tel ou tel kibboutz ? Probablement dans la mesure exacte où les condamnations rituellement correctes du Hamas par Borne influencent la férocité des bombardements de Tsahal sur des « leaders du Hamas » ergonomiquement camouflés sous d’épaisses couches d’enfants et de vieillards palestiniens.
En réalité, la classe post-politique « française » se résume aujourd’hui à la gauche, puisque plus aucun élément de ce groupe de condamnateurs parasitaires n’accepte d’affirmer l’égoïsme collectif d’un peuple français capable de dire que la France n’est ni un pays arabe, ni une dépendance d’Israël, et refuse donc toute implication.
Idéologiquement uniforme, cette gauche qui va de Zemmour au PCF a pour crédo pseudo-politique l’idée qu’il faut s’opposer au mal et soutenir le bien, étant donné que la mort (surtout violente), c’est pas gentil, à la différence (notamment) des dauphins et des ours polaires végétariens.
A défaut de classes à représenter et de partis les représentant, la société française s’organise donc désormais autour de divers groupes de prière, divergeant plus ou moins dans l’exercice concret du rite de la condamnation.
https://www.ina.fr/ina-eclaire-actu/video/caf94059599/conference-de-presse-du-general-de-gaulle
En novembre 1967, quelques mois après la guerre des 6 jours.
La partie sur Israël/Palestine commence vers la 28ème minute.
Tout y est :
=> Un territoire conquis contre les habitants ne peut être garder qu’en instaurant une répression
=> Cette répression déclenche ne retour une résistance.
=> Résistance que les envahisseurs dénomment évidemment comme étant des “terroristes”.
=> Cela ne peut pas se finir pacifiquement, les guerres/crises se succèderont.
C’était d’une autre hauteur de vue que les braillements de nos politiciens d’aujourd’hui.
—
Plus récent et, paradoxe, sous le premier septennat de Macron en 2019 :
https://onu.delegfrance.org/La-politique-israelienne-de-colonisation-dans-les-territoires-palestiniens
Là aussi, c’est clairement dit que le problème est fondamentalement l’exclusion progressive par les Israéliens des Palestiniens de la terre qu’ils occupaient depuis des années.