On vient d’apprendre que Sanofi abandonnait la production de paracétamol en France : une mauvaise nouvelle pour l’industrialisation du pays. La décision devrait être exécutoire en 2024. Sauf que, quelques semaines avant cette annonce… ça tombe bien ! une start-up française a obtenu une importante subvention régionale pour créer une usine de production de paracétamol près de Toulouse. Le hasard fait parfois bien les choses. De là à imaginer que certains, peut-être du fait de leur proximité avec Big Pharma, étaient mieux informés que d’autres, il n’y a qu’un pas… que nous ne franchissons pas, mais que nous laissons chacun franchir à sa guise. En tout cas, avec plus de 4 millions de subventions du Conseil Régional, Jean Boher, qui a fondé Ipsophene, l’entreprise qui crée l’usine, ne peut pas se plaindre de son sort !
Parfois, le hasard de la réindustrialisation fait bien les choses.
D’un côté, on apprend que Sanofi abandonne son unité “grand public” et devrait, en 2024, renoncer à la production de paracétamol en France. Il faut dire que l’activité est peu rentable et moins valorisante que la recherche de nouvelles molécules ou de nouveaux vaccins.
D’un autre côté, on apprend qu’une start-up appelée Ipsophene, dirigée par un certain Jean Boher, qui a fait du management de transition, reçoit plus de 4 millions de subvention, cet été, pour lancer une usine de paracétamol près de Toulouse. Le Jean Boher, qui a près de 60 ans (donc pas complètement le profil du jeune loup), a eu le nez creux : il a devancé de plusieurs mois l’annonce de Sanofi. Et il a obtenu le soutien massif du laboratoire Upsa dans son projet. Un ami de Big Pharma, au fond.
Voilà qui s’appelle avoir miraculeusement du flair. Et, en un temps record, lui qui n’a jamais fabriqué de médicament, parvient à obtenir une subvention massive du conseil régional. Quelle success story ! On applaudit des deux mains.
“En même temps”, on comprend de quel bois se chauffe la réindustrialisation en mode Macron : recyclage d’activité en désuétude, subventions politiques, et pressentiments heureux sur la conduite des affaires. Bravo Jean Boher ! Voilà un homme qui porte chance et qui sent les choses.
En somme, c’est la start-teup naicheun assurée par le quasi EHPAD naicheun…
Misère, on creuse encore…
A suivre au bout de plusieurs mois, années…
Même si ça foire, tous ces millions ne seront pas perdus pour tout le monde.
rien de nouveau sous le soleil des grands groupes industriels: concentration, dégraissage social. Ce ne sont pas eux qui créent de l’emploi, ce sont les start-up de l’innovation. Et dans le jeu de monopoly industriel global, la logique de l’optimisation financière veut que l’on coupe les branches technologiques vieillissantes au profit des jeunes pousses qui donneront plus de fruit. Et Sanofi comme les autres achète des start-up innovantes quand elles ont passé certains jalons de test pré-clinique pour regarnir leur portefeuille de médicament plus lucratifs.
Rien de choquant à ça, si ce n’est que la pharmacie touche au commerce de la maladie et non de la santé, et que les médicaments éprouvés qui ne sont plus assez profitables doivent rester accessibles aux médecins et aux patients.
Bonne chance à Jean Boher dans son entreprise ! En espérant qu’il saura rendre cette production au moins économiquement viable pour ne pas dépendre à son tour du cycle infernal des subventions récurrentes, autre forme de “narco-dépendance” économique.
Avec un peu de chance il bénéficiera d’un transfert des machines de sanofi à Toulouse! quel flair a ce monsieur!…