Après avoir engagé, dans l’indifférence générale, le 49-3 sur le volet “recettes” du projet de loi de financement pour la sécurité sociale pour 2024, Élisabeth Borne l’a engagé sur le volet “dépenses”. Autrement dit, il n’y aura pas de vote démocratique sur les dépenses de protection sociale obligatoire en France, dont nous avons dit qu’elles étaient pourtant à haut risque. Il est loin le temps où Pierre Laroque, qui a porté le projet d’une sécurité sociale obligatoire et monopolistique sous Pétain d’abord, sous De Gaulle ensuite, réclamait la mise en place d’un système “responsable” fonctionnant comme une démocratie sociale à la main des assurés sociaux. Désormais, la sécurité sociale est un outil de contrôle entièrement à la main de la caste et de sa bureaucratie.
Donc, hier, Élisabeth Borne a définitivement enterré la légende urbaine créée de toutes pièces par Pierre Laroque durant les heures les plus sombres de notre histoire, selon laquelle la sécurité sociale serait un outil entre les mains des assurés sociaux pour réaliser la mythique, la mystérieuse, l’introuvable démocratie sociale. En actionnant le 49-3 sur le volt “recettes” et le volet “dépenses”, elle supprime tout débat démocratique sur un système de protection sociale dont nous avons déjà souligné les risques accrus de faillite en 2024.
On se souvient que la même sérénade avait été jouée par Élisabeth Borne en 2022. Nous voilà donc privés de débat et de vote depuis 2 ans sur le principal poste de dépenses en France.
Initialement, Pierre Laroque avait imaginé un système qui serait administrée par des élus syndicaux. Face à l’incapacité de ceux-ci à agir pour rétablir les comptes (et face au désintérêt des salariés pour les élections à la sécurité sociale), Alain Juppé avait créé les lois de financement de la sécurité sociale, confiant ainsi au Parlement la responsabilité de prendre les décisions difficiles en matière de protection sociale.
Désormais, ce système semble mort. C’est le gouvernement qui gère, décide, organise, sans soutien parlementaire.
Sic transit socialis democratia.
il me semble que Frédéric Bastiat l’avait prévu dès 1850 ?
Puisque l’assemblée nationale sous Macron ne sert à rien nous pourrions faire une belle économie en renvoyant tout ce petit monde chez lui, lesquels de ces individus seraient capable de vivre de leur travail ?
Beaucoup pourraient vivre de leur travail, et pour certains vraiment très bien.
Ah, le monde des vrais gens, des vrais gilets jaunes, des vrais productifs… qui ne voient autour d’eux que parasites…
La République étant devenue constitutionnellement sociale, rien d’étonnant que la sécurité sociale soit totalement nationalisée et devienne Etat social bureaucratique.
De même si le pouvoir législatif cesse de produire les lois de la République, l’Etat bureaucratique produira les décrets et règlements régissant totalement la vie des citoyens.
Mais seule la loi acceptée par tous construit la paix entre tous.
La SS n’est pas une entreprise d’assurance (ca se saurait, elle couvre les mutilations et le meurtre des enfants, pas les lunettes) mais un outil idéologique monétisé pour assurer à la caste politico-syndicale un pouvoir et des rentes gigantesques.
Et aller !