Au rang des impostures politiques actuelles, comment ne pas épingler le gloubi-boulga idéologique des Républicains, que ce soit au Sénat ou à l’Assemblée Nationale, concernant les travailleurs sans-papiers ? Alors que le texte présenté par le gouvernement et modifié par la commission des lois du Sénat proposait des mesures déjà restrictives sur cette question, le toxique Bruno Retailleau, qui avait déjà trahi les libertés au moment du COVID, s’est surpassé hier en durcissant encore le sort fait aux sans-papiers en emploi. Nous avions déjà pointé la surcharge bureaucratique que le projet de loi amendé par le Sénat causerait aux employeurs. Avec les Républicains, c’est sûr, l’entrepreneur : voilà l’ennemi. Pour un parti qui se présente comme l’alliée des entreprises, la supercherie est complète, et mérite une bonne déroute électorale.
La majorité sénatoriale s’accorde pour supprimer les articles 3 et 4 du projet de loi sur l’immigration et pour durcir les conditions d’application de la circulaire Valls.
Retrouvez mon communiqué : pic.twitter.com/H7tksQj8qc
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) November 7, 2023
Donc, la rédaction nouvelle de l’article 3 (devenu 4 bis) restreint considérablement le caractère automatique non pas de la régularisation, mais de l’attribution de titre de séjour temporaire d’un an – mesure très différente d’une régularisation. J’ai déjà dit dans une vidéo tous les inconvénients de ce type de mesure pour les entrepreneurs déjà noyés sous la paperasse :
Si le texte préparé par le Vendéen Retailleau, ennemi manifeste de la libre entreprise, devait arriver à bon port, voici donc à quelles âneries administratives il condamnerait les patrons, contraints de recruter des étrangers en situation irrégulière pour assurer la poursuite de leur activité. Retailleau les énumère avec une bêtise satisfaite confondante :
Il faudra donc, pour stabiliser la présence d’un salarié étranger, prouver qu’il satisfait à une multitude de critères abscons, flous, subjectifs, qui justifieront des mesures arbitraires de la part des Préfets, sans tenir compte des besoins des entreprises.
Moralité ? Un étranger sans papier aura vraiment intérêt à ne pas travailler. Le travail sera source d’ennui !
Bravo la droite la plus bête du monde ! Jusqu’ici, on pouvait penser que Ciotti était son meilleur étendard. Somme tout, Retailleau n’est pas mal non plus !
Si ce n’était que la droite la plus bête du monde mais nous avons aussi la classe politique la plus bête du monde, à quoi est-ce du ? Un virus ? Ou plus sûrement l’anacyclose décrite par Platon ?
Le sénat n’a aucun pouvoir. Le projet de loi sera voté in fine par l’assemblée.