Cette semaine, l’actualité économique est annonciatrice de difficultés structurelles pour l’Union Européenne. Par difficultés structurelles, il faut entendre que les projets fédéralistes qui germent et fermentent en ce moment risquent fort de se heurter à des obstacles difficiles à surmonter, qui créeront des tensions politiques, économiques, diplomatiques, fortes et durables dans les années à venir. Je vous en fais le point aujourd’hui.
Plusieurs points sont à prendre en compte ici :
- selon la théorie de Mundell, une zone monétaire unique ne peut fonctionner efficacement que si ses composantes mènent la même politique budgétaire : c’était l’enjeu du Pacte de stabilité et de croissance négocié dans le cadre du traité de Maastricht
- ce pacte est en cours de renégociation au moment même où la croissance européenne ralentit fortement :
- la France fait mine d’obtenir de la “flexibilité” de la part de l’Allemagne et des ordo-libéraux
- toutefois, la France s’est ralliée à un durcissement de fait des critères budgétaires exigés par les “frugaux”, notamment à un mécanisme de réduction accélérée des déficits budgétaires excessifs
- dans la pratique, les cigales méditerranéennes (dont la France) ne seront pas capables de respecter les engagements qu’elles sont en train de prendre pour gagner du temps
- le problème devrait être abordé dans le cadre d’une grande fédération européenne dont Mario Draghi sera le maître d’oeuvre
- structurellement, l’attelage aura du mal à tenir : les tensions seront fortes entre les pingres et les dépensiers. Si l’on admet l’hypothèse que les pingres parviendront à imposer des règles strictes aux dépensiers, les tensions intérieurs dans ces pays risquent d’être très fortes et complexes à surmonter pour le nouvel ensemble européen.
Conclusion : méfiez-vous, pour les cinq prochaines années, des actifs en euros.
Merci, je vous ai découvert sur linkedin
Cette UE antidémocratique est aussi un ferment de guerre entre pays européens.