Dans cette série de “vacances”, le Courrier propose des contenus pour débutants visant à familiariser les lecteurs avec des concepts souvent évoqués dans la presse, sans forcément être parfaitement clairs pour le tout un chacun. Aujourd’hui, j’aborde la question souvent débattue de la Vè République. On parle souvent de son épuisement ? Pourquoi ? Et en quoi la Vè République constitue-t-elle une forme originale de régime politique ?
Plusieurs questions-clés doivent rester à l’esprit concernant la Vè République :
- elle constitue une réaction au régime d’assemblée qui produisait de l’instabilité gouvernementale en quantité “industrielle”
- elle visait à réparer l’impuissance présumée de l’Etat sous la IVè République, notamment face aux guerres du Viêtnam et d’Algérie
- l’abstention grandissante affaiblit considérablement sa légitimité et son bon fonctionnement
- globalement, c’est le principe de la participation directe du peuple au pouvoir qui est désormais posée, avec des questions autour du referendum (notamment)
- l’introduction en 2008 de la question prioritaire de constitutionnalité fut une étape majeure dans “l’ouverture” des institutions à l’initiative populaire
- l’existence d’une majorité simplement relative depuis 2022 pose la question de l’efficacité constitutionnelle dans la recherche d’une majorité.
Nous persistons à dire que l’issue aux questions constitutionnelles en cours tient probablement à l’émergence d’une nouvelle forme de démocratie : la démocratie liquide.
3 Réflexions : 1/Monsieur Verhaeghe a un véritable talent pédagogique et ses capsules sont très intéressantes. 2/ le professeur Michel Maffesoli compare l’abstention électorale à la « secessio plebis » le peuple romain mécontent du sénat se réfugiait sur l’Aventin. 3/ j’attends la capsule sur la démocratie liquide, mais le terme liquide renvoie au déliquescent peu gracieux.
Merci Erick. Ces rappels sont les bienvenus car ils adressent une inculture, certes involontaire, du grand public sur les sujets tournant autour de l’organisation de l’Etat, en général, du gaullisme et de la 5e République en particulier, en ces temps de réorientation du rôle de ce même État.
La constitution de la Vème république était adaptée aux qualités des hommes politiques d’alors. Tout reposant sur le président, il est absolument nécessaire que les candidats soient de véritables hommes d’état, soucieux du bien-être de la France plus que de leur intérêt propre. Comme les candidats à la présidence sont issus des partis, c’est aux partis d’assurer ce filtre. Mais depuis une quinzaine d’années on constate que ce n’est plus le cas.
Dans notre système tel qu’il est devenu, les qualités nécessaires pour être élu sont le pouvoir de séduction et la capacité à rassembler les innombrables chapelles qui fragmentent les partis politiques ; bref un mix de bonimenteur et de mafioso. Et c’est ce que nous récoltons à la tête de l’état…
Bonimenteur et mafioso résume bien Macron, mais il faut rajouter pervers-narcissique et le pire « banquier de chez Rothschild »