Un nouveau hasard de l’histoire veut que, à peu près au moment où Javier Milei prononçait son discours fondateur à Davos, le pape François lançait une remarque perfide sur les entreprises et les entrepreneurs. Et au moment où Milei affirmait à Davos que l’avortement était contraire au droit naturel, le pape François défendait la bénédiction des couples homosexuels. Deux Argentine, donc, et deux visions diamétralement opposées de la société et de ses valeurs, que nous analysons dans ce nouvel Urbi et Orbi.
Le discours de Javier Milei à Davos, que nous avons déjà commenté ici et là, marquera décidément son époque. On retiendra en particulier qu’il réaffirme des valeurs “traditionnelles” fortes qu’un autre Argentin, le pape François, passe un peu moins de temps à défendre.
Nous rappellerons ici que le discours de Milei est, sur le fond, tout à fait compatible avec le catholicisme :
- la doctrine sociale de l’Eglise est tout à fait “en phase” avec la libre entreprise
- l’Eglise elle-même a une vieille tradition de bon accueil au marché
Une interview qui préfigure des explications à venir sur la doctrine sociale de l’Eglise.
Oui, et l’Eglise défend le droit de propriété dont on ne dira jamais assez qu’il sert surtout à protéger les moins riches. Ces derniers ayant tout ce qu’il fait pour protéger ce qui leur appartient.
“De tout ce que Nous venons de dire, il résulte que la théorie socialiste de la propriété collective est absolument à répudier comme préjudiciable à ceux-là mêmes qu’on veut secourir, contraire aux droits naturels des individus, comme dénaturant les fonctions de l’Etat et troublant la tranquillité publique. Que ceci soit donc bien établi : le premier principe sur lequel doit se baser le relèvement des classes inférieures est l’inviolabilité de la propriété privée.” (Rerum Novarum, Léon XIII)
Merci pour ce commentaire que j’apprécie beaucoup. Je m’étonne que, malgré cette position claire, la quasi-totalité des catholiques trouvent légitimes les prélèvements obligatoires.
C’est le monde à l’envers, le président argentin, vrai catholique, prône une économie capitaliste qui s’inspire de la parabole des Talents évangéliques et le jésuite Bergoglio (à mon sens un ANTI PAPE qui a siégé un temps à côté d’un authentique pape) prône des valeurs modernistes avec la bénédiction des couples homosexuels et l’immigration massive où Bergoglio confond la CHARITÉ ( vertu theologale individuelle) et la JUSTICE ( la plus haute vertu politique en vue du bien commun d’un peuple) et du bien du peuple français Bergoglio s’en fiche. Je ne crois pas qu’il ait lu saint Thomas d’Aquin.
Pour rappel, Jean-Paul II dans son encyclique “Centesimus Annus”, le 1er mai 1991 : « L’erreur fondamentale du socialisme est de caractère anthropologique. En effet, il considère l’individu comme un simple élément, une molécule de l’organisme social, de sorte que le bien de chacun est tout entier subordonné au fonctionnement du mécanisme économique et social, tandis que, par ailleurs, il estime que ce même bien de l’individu peut être atteint hors de tout choix autonome de sa part, hors de sa seule et exclusive décision responsable devant le bien ou le mal. L’homme est ainsi réduit à un ensemble de relations sociales, et c’est alors que disparaît le concept de personne comme sujet autonome de décision morale qui construit l’ordre social par cette décision. De cette conception erronée de la personne découlent la déformation du droit qui définit la sphère d’exercice de la liberté, ainsi que le refus de la propriété privée. En effet, l’homme dépossédé de ce qu’il pourrait dire « sien » et de la possibilité de gagner sa vie par ses initiatives en vient à dépendre de la machine sociale et de ceux qui la contrôlent ; cela lui rend beaucoup plus difficile la reconnaissance de sa propre dignité de personne et entrave la progression vers la constitution d’une authentique communauté humaine. »
Bravo pour cette superbe émission ! J’ai hâte de découvrir celles qui présenteront plus en profondeur la DSÉ (Doctrine Sociale de l’Église).
Il y a 10 ans, j’ai créé Syndicatho, syndicat interprofessionnel de salariés s’appuyant, comme la CFTC (mais de façon plus explicite que celle-ci), sur la DSÉ. Le principe de base de celle-ci, le principe personnaliste, expose clairement, à mon avis LA cause de la plupart des problèmes de nos sociétés : le recours à la contrainte (notamment, mais pas que, par l’État). Voici 3 extraits du Compendium de la DSÉ qui l’expliquent de façon que je trouve remarquable :
1 – « L’homme ne peut tendre au bien que dans la liberté que Dieu lui a donnée comme signe sublime de son image (…) La dignité de l’homme exige donc de lui qu’il agisse selon un choix conscient et libre, mû et déterminé par une conviction personnelle et non sous le seul effet de poussées instinctives ou d’une contrainte extérieure » (Comp., 135).
2 – « Tous les hommes doivent être soustraits à toute contrainte de la part tant des individus que des groupes sociaux et de quelque pouvoir humain que ce soit … » (Comp., 155).
3 – « La société et l’État ne doivent pas contraindre une personne à agir contre sa conscience, ni l’empêcher d’agir en conformité à celle-ci » (Comp., 421).