Nous avons déjà évoqué les affaires compliquées d’Olivier Dussopt dans sa circonscription, où sa suppléante est confrontée à une révolte des marcheurs locaux. Mais le désormais ex-ministre du Travail a un autre sérieux problème à régler : le Parquet financier vient de faire appel de l’étonnante relaxe dont Dussopt a discrètement bénéficié la semaine dernière de la part du tribunal correctionnel de Paris dans le dossier de favoritisme dont il était le centre.
De nombreux éléments intriguent dans le dossier Dussopt.
Pour l’essentiel, rappelons le coeur du dossier. Ancien marie d’Annonay, Dussopt était accusé d’avoir truqué un marché d’attribution d’eau, officiellement en échange de quelques menus cadeaux (des gravures). Les faits remontent à 2009. Il semblerait que, au vu des perquisitions menées en 2020, les enquêteurs aient acquis la conviction que le futur ministre a redigé l’appel d’offres avec l’aide du bénéficiaire final du marché, la SAUR, également relaxée par le tribunal correctionnel de Paris.
De fait, il est assez surprenant que le tribunal n’ait pas vu malice dans une pratique aussi “délicate”.
On notera que l’enquête visant Olivier Dussopt fut lancée quelques jours après sa prise de fonction comme ministre des Comptes publics, durant l’été 2020, et que le relaxe a été prononcée après sa sortie du gouvernement.
Mais le Parquet ne lâche pas l’affaire : le Procureur financier vient de faire appel de la relaxe… Tout ça pour deux gravures…