Hier, Gabriel Attal s’est déplacé à Belrin pour causer business avec Olaf Scholz, les très mondialiste et très otaniste chancelier allemand. Entre autres sujets, la discussion a porté sur la signature imminente du traité de libre-échange avec l’Amérique du Sud, le fameux Mercosur. Les deux premiers ministres ont constaté leur désaccord : la France aimerait bien au minimum traîner sur la signature, l’Allemagne est pressée de signer. L’issue finale sera un bon test pour la crédibilité de la France en Europe. Gloups !
De l’opposition entre la France et l’Allemagne sur la signature du traité Mercosur, on peut déduire plusieurs points essentiels.
- le traité du Mercosur devrait fortement nuire à la position des petits producteurs agricoles européens, notamment dans la filière viande, dans la volaille ou dans l’industrie sucrière
- en revanche, le Mercosur prévoit une suppression des barrières tarifaires pour le vin, les spiritueux, les olives, les pêches en conserve et le chocolat, qui peuvent intéresser des filières agricoles françaises
- les industriels européens sont largement favorables à ce traité qui leur permettra de développer des marchés convoités par la Chine et les USA
- en France, un acteur comme Stellantis (Peugeot, Citroën) piaffe d’impatience pour signer un texte qui lui ouvrira la possibilité d’installer des usines pour concurrencer les producteurs automobiles allemands déjà installés
- le choix à opérer ne se limite donc pas à une alternative simpliste entre protectionnisme et libre-échange, il concerne notre ambition ou non de rester une puissance industrielle
- la stratégie de Macron (et plus largement des responsables européens) qui consiste à ne pas expliquer les choix de l’Union se révèle ici désastreuse, car elle contribue à simplifier à outrance un débat crucial pour notre avenir
- toute la difficulté est d’expliquer à l’opinion française qu’il faut arbitrer entre plusieurs mouvements contradictoires du monde contemporain, et qu’aucun choix manichéen n’est tenable
Quelques remarques en vrac:
– qu’y à til vraiment dans cet accord? Peut-on le résumer à : on importe du bœuf et ça nous permet de vendre des voitures et des avions fabriqués en France?
– permettez moi de douter que les voitures que nous vendrions au Brésil soient compétitives après couverture de nos prix de revient…..
– Si l’industrie disparaît en France ce n’est certainement pas le Brésil qui va lui donner un nouveau souffle. Par contre les groupes français pourront beaucoup plus librement aller au Brésil construire des usines qui, un jour, nous vendront leurs produits ( cf. les transferts de technologie vers la Chine il y a 50 ans et cf. les usines Dacia en Roumanie….etc)
– y a til dans cet accord des critères de qualité ? A moins que la viande et le soja (huile de) soit destinés à l’enseigne Nord américaine de nourriture rapide…. et là ça ne me gêne plus????
– les consommateurs français sauront ils la provenance de leur bouffe ?
– si des produits phytosanitaires interdits en France sont utilisés au Brésil quid des importations de bouffe et des conséquences sanitaires ?
– quid des contrôles sur la mise en œuvre et des sanctions (s’il en est prévu…)
Bref je suis d’accord sur le fait qu’un tel accord apporte des profits pour des grands groupes mais certainement pas en France et que la contrepartie sera la mort des petits écrasés par la concurrence importée. Stelantis survivra quoi qu’il arrive…. avec des subventions….
Bonjour, cette capsule a le mérite d’expliquer que les choix politiques sont à faire entre le moins mauvais et l’acceptable. Chaque citoyen doit effectivement sortir du simplisme et faire des compromis. Néanmoins et de ma fenêtre de petit entrepreneur, le Mercosur ou non Mercosur n’a et/ ou n’aura aucun impact sur le poids de l’état dans notre économie, ni l’Europe ou le Frexit. Vous avez raison Éric, il revient à nous citoyens d’être courageux et d’arrêter de nous plaindre systématiquement.
Je vais poser une question naïve: qu’est-ce qui a empêché Stellantis de s’installer en Amérique du sud alors que Volkswagen y est parvenu?
Par ailleurs, le rapport du Sénat sur la désindustrialisation de la France montre bien que les freins au développement de l’industrie sur notre sol, sont intérieurs… Des décennies de discours écolo ont fait détester l’industrie. Joli résultat. On ne peut en effet vouloir une chose et son contraire.
Cependant, plus globalement, depuis que le libre-échange s’est étendu, notre situation économique s’est-elle améliorée? Est-ce que ça n’a pas été un facteur aggravant de politiques économiques mal réfléchies et certainement guidées par le court-terme électoraliste?
Les traités de libre-échange ne consistent pas en des échanges libres puisqu’ils nécessitent des milliers de pages d’accords. En quoi est-ce mieux qu’une politique décidée nationalement qui n’est pas forcément synonyme de repli sur soi, et qui sera (en principe…) plus facile à modifier?
On voit bien qu’à terme, nous devenons dépendants de produits étrangers que nous étions parfaitement capables de produire. Que dire de l’affichage d’autonomie du gouvernement dans ce contexte?
bonjour
Quelle est la référence du document du sénat dont vous parlez dans la vidéo “agriculture”?
j’ai consacré un article à ce document aujourd’hui, tout y est
Les petits producteurs participent à notre santé…. Vive peugeot et vive le cancer, ainsi que les dépressions ???????????? c’est comme se faire vaccinées pour partir 2 jours à New York, on perd les priorités…. Ma grand mère disait quand la santé va, tout va….
Alors!! Soyons une puissance industrielle ????????
J’aurais tendance à suivre l’exemple de la Suisse qui protège son agriculture locale pour une raison de souveraineté alimentaire stratégique. Si stellantis installe des usines en Amérique du Sud cela ne va pas donner de travail aux français, de même les olives sont espagnoles ou italiennes, le chocolat est africain et le vin français restera un des meilleurs au monde. Donc il faut quitter l’UE qui n’a que trop favorisée l’Allemagne, divorçons du couple franco-allemand, surtout qu’ils envisagent à nouveau d’attaquer la Russie, les allemands ont la mémoire courte.
Bonsoir Éric
1- Sauf erreur STELLANTIS a bien des usines en France mais a mis son siège aux Pays-Bas
2- Si VW a des usines en amériques du Sud rien n’empêche STELLANTIS d’y aller et RENAULT ?
Certes Stellantis est susceptible de faire du chantage et alors ?
3- Quels sont les usines automobiles (hors Stellantis) en France ? Où sont les usines Renault (ma C3 est venue d’Espagne)……. ?
5- En Suisse il est interdit de faire entrer des abricots à la période de récolte des abricots du Valais.
6- D’ores et déjà on importe de la viande (argentine) et du soja (brésil) ces produits sont-ils taxés à l’importation ?
Votre argumenatire me semble présenter lui aussi son biais de confirmation. L’analyse des possibilités doit d’abord et avabt tout se faire sur la base des chiffres existants.
A vous lire – Cordialement.
Déjà pas mas de réponses là-dedans : https://www.lesechos.fr/industrie-services/automobile/automobile-laccord-ue-mercosur-ravit-les-constructeurs-europeens-1034642
Maintenant, vous posez plein de questions dont vous pouvez chercher vous-mêmes les réponses, désolé.
Et à la fin c’est l’Allemagne qui gagne … Vieille blague. Vieille blague de footeux.
Monsieur Verhaeghe
Vous dites : (Vox Populi dit ) c’est scandaleux, la France se désindustrialise, mais on ne veut pas signer des accords…
J’ai envie de dire : La France se désindustrialise, mais de toute façon plus personne ne veut travailler à l’usine. Alors la question qui pourrait de poser devant l’avancée peut-être très acceptable de la robotisation dans la production (elle est déjà dans la pensée, ne serait-elle pas plus justement employée dans la production d’objets) serait : à qui appartiennent ces outils de productions ? Seulement aux détenteurs du capital ?
J’ai le sentiment que votre explication pédagogique et de bon sens marque cependant plus une impasse qu’une possibilité de progrès dans les échanges et dans la production. Qu’il y ait des contradictions aucun problème elles sont ce qui permet sans doute de “réfléchir” et d’infléchir, mais si à un moment elles deviennent indépassables c’est qu’elles se meuvent dans un système fermé et mort.
Bien cordialement
Cher Monsieur, depuis plusieurs jours, votre indulgence (apparente ?) pour Micron 1er me rend perplexe????.
J’appréciais vos chroniques mais, malgré la complexité des situations, je le concède, je pense qu’il faut impérativement faire bloc contre le système actuel de la Commission Européenne et surtout ne PAS INTRODUIRE LE DOUTE auprès de la population déjà découragée, apathique et peu encline à réfléchir !!!
Et les encourager à ALLER VOTER CONTRE LA CASTE ????????????
Faire bloc contre un système ne veut pas dire avoir une obsession contre les gens sans voir l’essentiel. Pensez par vous-même ! Avez-vous envie de vivre comme en Corée du Nord ?
Le refus du libre-échange, ça donne Cuba, le Vénézuela, la Corée du Nord et l’URSS.
La France est concurrencée par l’Ukraine et 200 autres pays. Soit. L’Ukraine est concurrencée par la France et 200 autres pays. La Chine est concurrencée par 200 pays, Idem pour l’Inde et 200 pays.
J’adore cette rengaine qui voudrait que ce soit toujours aux autres de s’adapter. Il faut arrêter de se regarder le nombril et croire que la France est un phare sur une île.
J’adore le libre échange. Tout devrait être libre. Même la liberté.
Mais celui qui importe doit vérifier la qualité de la camelote. Si elle ne correspond pas aux normes locales l’importation est impossible. Avec contrôle à nos frontières.
On peut vendre du conseil pour que le partenaire défaillant améliore la qualité de ses produits.
La transparence sur l’otigine des produits est de plus en plus opaque. Aujourd’hui on en arrive à lire sur des étiquettes de produits dans nos supermarchés des origines “produits EU et non EU”. Je me pose la question si cela concerne la planète Terre exclusivement ou inclut les produits extra-terrestres.
Le fric est au pouvoir, vous bouffez de la pub dès le berceau jusqu’à la tombe, les sociétés transnationales sont plus puissantes que les Etats. Il fut un temps où des trusts étaient démantelés, AT&T et les baby Bells. Aujourd’hui quelques capitalistes tiennent la création monétaire. C’est comme si au Monoply la banque est à vous. Vous écrasez les autres joueurs assez rapidement. Game over. Attendons donc le Game Over pour nous rebeller depuis nos caves. Ou pas.