Emmanuel Macron s’est rendu à l’ouverture du Salon International de l’Agriculture, samedi, où il a été pris à parti par des agriculteurs, majoritairement de la Coordination Rurale, qui ont considérablement compliqué sa visite. Le lendemain, Jordan Bardella, du Rassemblement National, y recevait un bien meilleur accueil. Mais, au-delà des querelles partisanes qui instrumentalisent l’épineuse question agricole aujourd’hui, je vous dis ce que j’ai vu par-delà les apparences et les slogans.
Quand je suis arrivé au Parc des Expositions, samedi, quelques tracteurs étaient encoré garés à l’entrée, avec du foin répandu sur les trottoirs, mais ils s’apprêtaient à partir. Ils étaient les seuls désordres apparents au milieu d’une fête. Quatre jeunes, dans le tram qui m’avait amené, craignaient les troubles et les violences. La jeunesse parisienne vit définitivement coupée du monde et ne pourrait même imaginer la violence d’un mai 68.
En commençant la visite par le pavillon des outre-mers, je n’ai aperçu aucun de ces mouvements violents qui étaient annoncés. L’atmosphère était à la fête. Des groupes un peu avinés chantaient et dansaient tue-tête à l’extérieur. À l’intérieur, les stands alimentaires étaient bondés. La pluie battait à verse. Rien ici ne laissait présager l’affrontement qui se préparait au pavillon 4.
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Ce sont les producteurs laitiers, les éleveurs d’animaux, les maraîchers, qui sont à la peine. Un couple d’éleveurs, avec 2 enfants, indiquait gagner 11 000 €, par an. Ils ne se plaignent pas, toujours discrets, jamais de repos, jamais de vacances, des semaines de 70 à 80 h sinon plus ! Qui voudrait vivre ainsi ? Ils continuent car ils ne voudraient et ne pourraient rien faire d’autre. Ce n’est pas qu’ils n’en soient pas capables, mais leurs petites fermes leur viennent souvent de leurs parents et ce métier, transmis de génération en génération, coule dans leurs veines. Souvent, l’épouse travaille à l’extérieur, son revenu est indispensable.
L’agriculteur ne fixe pas le prix de vente de ses produits, il est le seul commerçant dans ce cas. Il est tributaire des prix du marché et de ses fluctuations. Ces “paysans” ont beaucoup de courage !
Je connais un peu ce milieu par des amis éleveurs de vaches à viande. Des normes, des obligations, des dizaines de pages à remplir pour la PAC. Il ne faut surtout pas qu’une bête perde une boucle numérotée (qu’elle porte à chaque oreille) !!…. elle ne pourra pas être vendue et finira à l’équarissage !! Des exemples comme celui-là, tous ces paysans pourraient en raconter …. il faudrait les laisser un peu tranquilles !
L’un d’eux me dit, à propos de Sébastien Béraud, petit producteur de la Haute-Loire que nous avons plusieurs fois interviewé : “Sébastien doit comprendre que l’avenir de l’agriculture n’est pas dans son passé”.
Pour ma part, je pense que Béraud incarne l’avenir, n’en déplaise à tous ces managers de l’agri’ sinon nous sommes tous morts et eux avec.
… avec leur pognon et leur bouffe dégueulasse dont nous ne voulons pas et ce qu’ils ne vous disent pas, c’est que EUX ne mangent pas à la même table que vous , ils croient détenir l’hyperpuissance mais ça ne va pas durer, ça commence toujours par le plus petit, ça prend du temps et après ça gangrène, mais ça gagne et c’est inexorable tant qu’on ne coupe pas le membre infecté alors que les gros et les moyens se pavanent, bientôt leur tour, il y en aura pour tout le monde tant que les collabos seront là. Perso, je repars en installation agri, j’aurai une voix pour l’élection de janvier 2025 mais d’ici là, je soutiens, même en désaccord sur les méthodes culturales et élevage, je soutiens car l’affaire est trop grave, vraiment très grave. Merci de ne pas lâcher Béraud et ses copains, c’est le bon sens paysan qui cause à travers eux, OUBLIEZ PARIS, retournez à la base.
Euh… pouvez-vous faire la différence entre rapporter des propos et être pour ou contre ? Me demandez-vous de ne répercuter que ce que vous avez envie d’entendre ?
bonjour Eric,
je ne sais pas ce que veut dire “entendre ce que j’ai envie d’entendre”, je n’attends rien car je dis ce que j’ai envie de dire, j’aime beaucoup ce que vous dites et cela depuis 3 ans même si parfois cela m’irrite dans le sens où je vous perçois comme trop urbain, j’ai envie qu’on aille plus loin dans l’analyse, que l’on détaille les réalités des gens, je m’en fous que votre gosse fasse du poney, moi, mes gosses n’avaient aucune activité sportive encore moins culturelle, pas de tune mais ça jouait dans un bac de sable plein de caca de poules, je m’en fous de vos activités pros, chacun fait ce qu’il peut, je m’en fous du libre échange à condition que ce ne soit pas de l’activité intégrée autoritaire, j’aime la liberté et perso, je hais le contrôle, tout acte de contrôle m’est insupportable, c’est viscéral et ce n’est pas une seule question de libre entreprise après tout ce serait trop simple et bienvenu or tout est biaisé, triché, corrompu et ça je déteste, je hais la triche, je m’en fous d’être “pauvre” je m’en fous mais par contre, je ne suis pas une truffe.
Faîtes parler Marcadial et d’autres, revoyons les biais de la concurrence agricoles, les normes , avant d’être artisan avec le piège PGE, j’étais agri ‘et je peux en dire, allez, 58 ans désormais depuis 15 jours, je sais où j’en suis et je repars dans le secteur car c’est important , au moins la jacquerie m’aura redonné du pets. Bien à vous et à bientôt et quand vous voulez, venez dans le Cantal, on va causer et dès que vous êtes prêt pour un entretien zoom comme vous me l’avez proposé, on va le faire. Isabelle
Vous n’aimez pas le contrôle, mais quand vous croisez quelqu’un qui ne pense pas comme vous, au lieu de répondre à ses arguments, vous le jugez (“trop urbain”… mais qu’est-ce que vous en savez ?) et vous lui donnez des ordres pour qu’il pense autrement (“faites parler un tel”, etc.). Mais, à part des jugements et des ordres, avez-vous un argument pour expliquer en quoi vous n’êtes pas d’accord avec ce que j’écris, qui est un compte-rendu factuel de ce que j’ai vu ? Je le redis, j’ai passé 2 ou 3 heures au milieu des gens de la Coordination rurale qui étaient au Pavillon 4, je les ai écoutés, je leur ai posé des questions. Et sur le fond, en quoi le Cantal est-il représentatif de l’agriculture française ? Pourquoi pensez-vous que je ne connais pas le Cantal ? Alors que j’ai été reçu à Aurillac il y a 4 ans pour créer une start-up dans l’agriculture. Ce n’est pas parce que vous habitez le Cantal que vous le connaissez mieux que moi…
Intéressant, bien sûr le journaliste ne pose pas les bonnes questions qui sont saccadées, comme d’habitude et pas assez informé, comme d’habitude, mais les réponses de l’agriculteur en question sont plus que pertinentes et placides. Normal, il parle de lui…
Cela s’appelle le bon sens paysan auquel personne ne peut comprendre s’il n’en n’est pas issu, et le paysan a le temps, ça prendra un temps certain ce que ne peut comprendre toute CSP en dehors de celle-ci. Le temps : météo et durée, c’est ce qu’on appelle les 2 mamelles de la paysannerie or, point de salut pour les technos énervés parisiens, européistes, point de salut et n’en déplaise. Cette caste pourra toujours faire son petit numéro du 20h, cela ne va pas marcher, continuer à hachurer le délai de parole et de réflexion, un paysan averti répondra toujours avec “son temps” et reviendra inexorablement sur sa réalité; de l’émotion, il en a un peu mais pas plus, il sera froid comme la terre de févier, il sera là comme un roc et reviendra à l’essentiel ce qui perturbe l’urbain, sanguin, émotif et fugitif…perso, je crois que tout cela ne fait que commencer et que cela se termine…..des années qu’on nous emmerde sur tous les bords et désormais, la jacquerie………………..ça passe ou ça casse, on verra mais ça valait le coup qu’ils viennent, je leur dis merci, je ne pensais pas que j’allais revenir dans leurs bords en 2024 et mieux, je vais dans une production de plants et de semences TRADITIONNELS, à contre courant……….souhaitez-moi bonne chance, ça va être ZWING.
Merci Isabelle ! Ça me touche votre lucidité. Et oui ! Bon courage!
C’est une bonne idée de quitter l’écran d’ordinateur/internet et d’aller à la rencontre des vrais gens.
Je crois qu’il est nécessaire de prendre de l’altitude et de regarder cela avec la vision de celui qui prend les rennes du pays en ruine. Il faut nourrir une population en plein processus de paupérisation, voire même tiers-mondisation. La majorité des pauvres va faire ses courses quand elle le peut, si ce n’est au secours populaire ou aux restos du coeur, dans les discount les moins chers; Ici, en Bretagne, dans une commune où il y a quinze exploitations agricoles. Ce sont ces gens là auxquels il faut penser et que l’agriculture française doit nourrir. Je rencontre les chargés de mission qui viennent dans les médiathèques pour faire des formations pour expliquer comment on peut faire de la bonne cuisine avec les délaissés des marchés… c’est lunaire! et ils s’étonnent de ne transmettre leurs bonnes idées qu’à des personnes de bonne volonté mais pas concernées par le problème de la malnutrition. Nourrir toute la population, même les gens qui n’auront pas les moyens d’acheter chez les producteurs Bio de la commune, c’est le seul objectif que doit avoir un gouvernant. Peut-être que la solution passe par le programme qui a été celui du pays après la guerre: produire!
On a eu la confirmation pendant ce salon que les flics iront jusqu’au bout dans la defense notre nouveau leader Macron 1er. Aucune réflexion, aucun recul, rien. Un peu comme les agents de la DGSE envoyés en Ukraine pour superviser les tirs à longue portée de nos missiles sur la Russie. Aucune réflexion sur les conséquences. Rien. On a vu aussi que le recrutement dans les forces de l’ordre n’a pas changé depuis Pinot simple flic. Du blanc barbu, moustachu, petit, grassouillet, grand et costaud, mais du blanc, du blanc et du blanc
Quand on se rappelle Chirac au salon de l’Agriculture, on se dit que les temps ont vraiment changé
https://twitter.com/camille_moscow/status/1761687984015880389
???????????????? à Isabelle !
Tenez bon, vous, vous savez ce que travailler signifie et vous ne ménagez pas vos peines !
Courage, l’énergie que vous déployez à assurer le garde-manger de votre région, j’espère vous l’insuffler par mes prières pour la réussite de votre rebond…
Merci pour votre leçon ????
Un fonctionnaire, ça fonctionne, puis quand les temps deviennent durs, ça collabore !
Nous n’avons rien à attendre d’eux, leurs vies dépendent du système, et même si certains d’entre eux se posent des questions quant aux sens de leurs missions ainsi qu’à la moralité de ce qu’ils accomplissent, quand arrive le “Money Time”, ça la boucle.
Idem avec tous ceux qui sont arrosés avec le pognon gratuit des impôts, cotisations, prélèvements, TVA (et j’en oublie) des autres et qui collaborent aussi : médias, assos, syndicats, etc.
L’État, dans son nouveau paradigme, est devenu un de nos ennemis, et il ira jusqu’au bout pour nous asservir ou nous faire disparaître.
Flûte !
Ce post était une réponse à Spirou, un peu plus haut.