La machinerie de la protection sociale est devenue si compliquée que peu de gens s’y retrouvent encore. Beaucoup de Français sont convaincus que le budget de la santé en France baisse parce que des lits d’hôpitaux sont fermés chaque année. Les deux sujets sont pourtant très différents : les lits d’hôpitau ferment parce que les progrès de la chirurgie rendent de moins en moins utiles les hospitalisations longues pour un oui ou pour un non. Dans le même temps, le nombre de lits en soins critiques ne cesse d’augmenter, de même que le budget général des hôpitaux. Nous nous concentrons aujourd’hui sur la question des lits… et nous rappelons que la France reste une “grande puissance hospitalière et sanitaire” dans le monde…
Pour bien comprendre la question de la fermeture des lits d’hôpitaux, il faut avoir à l’esprit plusieurs points.
- la France est à la troisième place, dans le monde, de la dépense de santé rapportée au PIB
- il faudrait s’inquiéter de la baisse relative du PIB par habitant en France, car cette dépense globale est plus modeste de ce point de vue
- la France ne cesse d’augmenter le nombre de places dans ses hôpitaux publics
- mais elle baisse les lits “ordinaires”, rendus inutiles par les progrès de la chirurgie
- dans le même temps, le nombre de lits en soins critiques n’a cessé d’augmenter
- nous assistons donc à une réorganisation de l’offre hospitalière plutôt qu’à sa diminution
- d’une manière générale, les moyens des hôpitaux publics augmentent
- les hôpitaux publics sont, en France, pénalisés par le grand nombre de personnels non-soignants (notamment les administratifs)
La semaine prochaine, nous continuerons notre exploration des dépenses de santé…. rendez-vous lundi prochain.
Le prix des traitements contribue aussi à l’accroissement des dépenses. En effet, la marge des laboratoires n’est plus fixée par un pourcentage mais par le nombre d’années de vie soit disant gagné par les patients. Méthode très très lucrative notamment en cancérologie.
La T2A a aussi créé des comportements pervers, comme opérer des patients condamnés parce que l’acte chirurgical est plus rentable que le soin. A l’inverse, guérir un patient qui pourrait l’être n’est pas assez rentable, une rémission avec traitement à vie ou tout simplement l’errance medicale est un jack pot. Le summum étant de rendre malade des gens sains.
Tous les pontes qui se sont donnés le bien-être du patient en priorité et le choix économique d’un traitement pour un résultat identique voire supérieur, ont été harcelés de longues années avant d’être virés.
Le progreeees façon Big Pharma nous coûte cher. Les politiques complices se fichent de notre santé, les commissions et services électoraux remboursés en contrats publics nous ruinent jusqu’à l’os.
Au regard des malades qui attendent un lit d’hospitalisation aux urgences, jusqu’à mourir d’abandon, il y a un vrai problème. Il ne se passe pas une semaine sans décès évitables dans nos urgences. Pas besoin de services high tech pour prendre en charge, à temps, appendicites et infections avant qu’elles ne dégénèrent en péritonite et septicémie mortelles, surtout quand on est garé sur un brancard dans un coin ou dans une ambulance à faire le tour de Paris.
A trop se spécialiser, les interventions basiques d’un service hospitalier sont oubliées.
Bien sûr, rendons l’hôpital aux soignants et virons 3/4 des administratifs mais l’hôpital doit garder un pôle de médecine et chirurgie généraliste 24h/24. On ne programme pas une appendicite.