Les deux géants de l’industrie pharmaceutique, Moderna et Pfizer/BioNTech, s’affrontent dans un procès sur la paternité et le droit d’utiliser la technologie d’ARN qui les ont permis de fabriquer leurs vaccins contre le Covid-19. Pour résumer, Moderna considère que l’alliance Pfizer/BioNTech utilise une technologie qu’elle a développée bien avant la pandémie et cherche maintenant une compensation financière. En réponse, l’alliance Pfizer/BioNTech affirme que sa technologie est originale, entraînant une impasse. Derrière ces règlements de compte, c’est le partage du vaste marché de la vaccinothérapie qui est en jeu.
La compétition entre les laboratoires pharmaceutiques Moderna et Pfizer BioNTech prend une tournure judiciaire à Londres et ailleurs, portant sur la paternité et les droits d’utilisation de la technologie de l’ARN messager, cruciale dans la création de leurs vaccins contre le Covid-19. Les poursuites judiciaires entre les géants Moderna et l’alliance BioNTech/Pfizer ont débuté l’année dernière aux États-Unis, en Allemagne, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
Ouverture du procès à Londres
Moderna et l’alliance Pfizer et BioNTech ont été les premiers laboratoires pharmaceutiques à avoir développé les vaccins anti-COVID, à base de la technologie ARNm. Cela leur a permis d’encaisser des millions de dollars.
Moderna accuse Pfizer BioNTech d’enfreindre deux brevets européens liés à son vaccin contre le coronavirus, ce qui déclenche l’ouverture d’un procès à la haute cour de justice britannique. Ce procès, qui débutera à Londres, examinera la question des enfreintes et de la validité des brevets EP 949 et EP 565 de Moderna.
Selon le porte-parole de Moderna, la haute cour de justice britannique va examiner « les enfreintes et la validité des brevets E 949 et Ep 565, respectivement ». Le laboratoire américain est certain quant à la solidité de sa technologie, soutenue par plusieurs brevets. De son côté, l’alliance Pfizer/BioNTech affirme que les accusations de Moderna sont invalides.
Des poursuites ayant commencé en 2022
Notons que la bataille entre ces géants de l’industrie pharmaceutique ne date pas d’hier. En août 2022, Moderna a lancé une poursuite judiciaire contre Pfizer et BioNTech aux Etats-Unis et en Allemagne. Selon le porte-parole de la société allemande, les actions lancées par Moderna dans ces pays étaient sans succès.
Le laboratoire américain a déclaré que les litiges ne concernent que la production de vaccins utilisant sa technologie dans les pays riches. Ainsi, il s’engage à ne pas intenter des actions en justice contre les laboratoires pharmaceutiques qui utilisent sa technologie dans les pays à faible revenu.
Le procès de mardi va commencer à 10h30 et les audiences devraient durer jusqu’au 15 mai. Un autre procès va s’ouvrir le 2 mai prochain. Cette fois, c’est l’alliance Pfizer/BioNTech qui accuse Moderna de non-respect d’engagements pris durant la pandémie concernant l’utilisation de sa technologie de fabrication de vaccins.
Dernièrement, Moderna a été poursuivi par Arbutus Biopharma Corporation pour des questions liées au brevet sur l’ARNm. Le tribunal de district du Delaware a statué en faveur des plaignants, Arbutus Biopharma, la filiale de Roivant, et Genevant Sciences. Promosome, une société basée à San Diego et à New York accuse les deux laboratoires biopharmaceutiques d’avoir copié la technologie révolutionnaire qui permet d’ajouter des doses d’ARNm de petite taille dans les vaccins tout en assurant leur efficacité. Son avocat, Bill Carmody, a déclaré que Pfizer et Moderna n’ont pas donné à Promosome la part qui lui est due. Reste à savoir comment les sociétés pharmaceutiques répondront à ces accusations.