Dans cette deuxième leçon libertarienne, j’explique notre projet pour l’école et pour quelles raisons il permettra de relever rapidement le niveau d’apprentissage. Le mystère de l’Education Nationale consiste en effet à transformer une extraordinaire somme d’intelligences individuelles en une immense bêtise collective, grande productrice de souffrance au travail pour les enseignants. Voici la voie que nous proposons pour transformer l’intelligence de nos enseignants en une richesse partagée à bon escient.
Notre analyse est que, dans un monde bouleversé par les ruptures technologiques dans l’économie du savoir, il faut être agile et non rigide pour intégrer la révolution en cours.
Je republie ci-dessous la leçon libertarienne n°1 publiée il y a quelques jours.
Le chèque éducation est une bonne idée pour réanimer l’éducation nationale. La méthode aurait réussi aux suédois, le réveil de leur intelligence s’observe par le retournement de leur opinion contre de l’immigration. Mais je crois que les obstacles seront énormes contre cette réforme, une armée de bureaucrates et de syndicalistes vivent de l’éducation nationale sans être confrontée à un élève. Par ailleurs une guerre hybride ( ou hors limite, ou cognitive) est livrée à la France, les mondialistes ( ou l’esprit du mondialisme) ont détruit non seulement l’éducation, mais aussi nos structures sanitaires, notre production d’énergie et donc notre économie, notre appareil d’état, nos arts plastiques ont été détruits par l’art contemporain, je ne sais pas où en est la musique contemporaine et la littérature n’est plus lue. Les forces de décomposition de la France remontent à la catastrophe VGE .
Sans liberté pédagogique, le métier d’enseignant n’a aucun intérêt. Et cette liberté implique la responsabilité. C’est un changement complet et je pense que beaucoup d’enseignants y seraient prêts, au vu des difficultés actuelles. L’autonomie des établissements permettrait aussi de gérer plus facilement les problèmes de discipline, en lieu et place du “pas de vagues” actuel.
Cependant, le gouvernement veut aller encore plus loin dans la verticalité en labellisant les manuels, autrement dit en uniformisant totalement le contenu des enseignements… Normer les contenus et les méthodes serait-il le prélude à un enseignement totalement virtuel? Est-ce de cela que rêvent nos “élites” déconnectées? Croyez-vous qu’elles veulent “renouer avec l’excellence”?…
Il y a en effet beaucoup d’intelligence chez les enseignants, et les meilleurs sont ceux qui osent prendre des libertés par rapport aux (trop) nombreuses préconisations du ministère. Ceci étant, ils restent tributaires des contraintes horaires (avec beaucoup de temps perdu pour des lubies gouvernementales qui changent en permanence).
Dans les années 70, les objectifs pour un niveau tenaient en moins d’une page… et chaque enseignant utilisait les méthodes qu’il voulait.
Je mettrais un bémol sur ce que vous dites sur le dogmatisme de l’enseignement. Il me semble au contraire que, depuis des années, on utilise des approches ludiques en primaire dont l’excès ne permet pas les apprentissages fondamentaux qui demandent un minimum de mémorisation, d’exercices et donc d’efforts. Il me semble qu’il y a un lien avec les difficultés rencontrées au collège.
Enfin, au-delà des contenus, ce qui reste, c’est la formation humaine: envie d’apprendre, sens de l’effort, goût pour le travail bien fait… Un enseignant transmet ce qu’il sait, mais aussi ce qu’il est, et cela est irremplaçable. Que peut produire le système actuel, avec des enseignants qui vivent mal leur métier?
Plusieurs remarques
– le fontionnement d’établissement que vous souhaitez est le fonctionnement actuel des établissements privés catholiques sous contrat d’association : les chefs d’établissement incitent leurs enseignants à proposer toujours plus de projets ( voyages pedagogiques, sorties, projet classe à l’année) afin d’être attractifs. Cela se fait à la bonne volonté des enseignants et toujours bénévolement ( par exemple un voyage pédagogique de 2, 3 jours : 48h-72h donnés à l’établissement sans aucune compensation financière, avec pourtant toute la responsabilité que cela implique!)
2500 euros net par mois est le salaire minimum que le PDG de Michelin estime être décent pour ses salariés ( il a raison)… c’est aussi le salaire d’ un enseignant certifié après 25 ans de bons et loyaux services à la nation ( hors responsabilité et heures supplémentaires).
Pour rappel un enseignant certifié est diplômé bac +5 et recruté sur concours( années 1990: 10% des candidats au Capes = le pourcentage d’amis). Donc il faudra proposer un chèque éducation attractif pour les enseignants. Sans enseignants pas d’établissement.
– la liberté pédagogique ne peut exister avec l’ingérence permanente des parents. Le métier d’enseignant est le seul métier à ma connaissance où le client explique au professionnel comment il doit procéder…. Assurer la liberté pédagogique c’est rétablir la confiance des parents dans le professionnalisme de l’enseignant.
-Concernant la reprise de même cours : un cours est unique car il est le résultat de l’interaction entre la proposition de l’enseignant et les élèves.. Quand un cours fonctionne : on garde !!! Une entreprise qui trouve fonctionnement de production rentable ne le change pas sous prétexte de faire quelque chose de nouveau
– l’innovation pédagogique est intéressante pour la phase approfondissement des connaissances.. L’apprentissage en passant par l’écrit, le par coeur, la répétition est un passage obligé pour assimiler sur le long terme les connaissances.. Un pilier indispensable, à nourrir ensuite avec des documentaires et lectures personnelles afin de développer une réflexion personnelle..
Un musicien professionnel fait constamment ses gammes, un sportif de haut niveau s’entraîne quotidiennement avec les mêmes exercices afin d’être performant le jour J.. Cela ne choque personne.. Mais c’est vrai cela demande de l’effort, de la rigueur..
– les enseignants de l’enseignement privé catholique sous contrat d’association (16% de l’ensemble des enseignants en France) sont assimilés fonctionnaires : c’est à dire qu’ils ont les inconvénients de ce statut : par exemple ils ne peuvent pas développer une activité secondaire sauf à se mettre à temps partiel avec accord du chef d’établissement et au bout de 3ans ils doivent choisir, en revanche ils peuvent perdre des heures, la retraite est calculée sur les 25 dernières années, sur l’ensemble d’une carrière l’enseignant du privé à un manque à gagner de 200 000 euros par rapport à ses collègues du publique ( cotisations plus élevées)
-“être enseignant pendant 40ans” : “être enseignant” tout court n’est pas du tout attractif aujourd’hui.. Alors sur 40 ans encore moins !.. La perspective d’exercer ce métier jusqu’à la retraite encore pendant 15-20 ans pose vraiment question..
En espérant que ces remarques pourront vous permettre de poser un regard plus actuel sur le métier d’enseignant et approfondir vos propositions de rénovation de l’éducation nationale..
Concernant la place des parents : les systèmes qui fonctionnent le mieux dans le monde sont les systèmes qui associent les parents à leur fonctionnement. Comme ça se fait dans TOUS LES METIERS, y compris dans la presse où chaque jour nous recevons des commentaires de gens qui nous expliquent comment nous devrions travailler. La vie est comme ça.
Merci pour votre capsule ; je suis bien d’accord avec tout et avec vos propositions.
En revanche, s’agissant de la nostalgie de certains de l’époque De Gaulle je pense que vous vous trompez sur les intentions : ces gens là regrettent la valeur, la probité, la compétence et l’honnêteté, qui prévalaient à cette époque, du personnel politique en général _bien loin des 18 mises en examens, 13 procédures et 7 enquêtes des personnels de Monsieur Macron_ ; personne ne veut vivre comme en 1950 (j’avais 5 ans)
Un petit tour sur l’affaire Markovich pour se souvenir de l’ambiance de l’époque ?