C’est une petite phrase de Macron cachée dans la dernière partie de son discours de la Sorbonne sur l’Europe: “Nous [les Européens] ne sommes pas comme les autres”. Comment imaginer plus claire renonciation à l’universalisme français? Qu’ils aient servi un roi, un empereur ou Marianne, les Français ont toujours été fiers de la France….parce qu’ils faisaient en sorte qu’elle fût plus que toutes les nations sœurs européennes en résonnance avec l’universel humain. Macron, lui, s’est rallié à l’exceptionnalisme de la culture anglo-américaine. Et il avoue mépriser le reste du monde au moment où la France devrait, plus que jamais, entrer en résonance avec le “Sud Global”, au besoin contre l’Europe et le monde anglo-saxon.
C’est une petite phrase perdue au milieu du passage consacré aux valeurs dans le nouveau discours de la La Sorbonne:
C’est pourquoi, ce que je veux aujourd’hui vous proposer, en quelque sorte la promesse que je voudrais sceller, c’est d’essayer quand même de défendre cet humanisme européen qui nous lie. Si on veut protéger nos frontières, si on veut rester un continent fort qui produit et qui crée, c’est quand même parce qu’on n’est pas comme les autres. Il ne faut jamais l’oublier. Nous ne sommes pas comme les autres.
Discours de la Sorbonne 25 avril 2023
Une phrase lourde de conséquences
Le “en même temps” macronien semble consister en l’occurrence à vouloir se réclamer à la fois de l’humanisme – théoriquement universel – et d’un exceptionnalisme anglo-saxon. Ce dernier, le Président semble le mettre à distance mais en fait, il en participe intrinsèquement.
On appréciera particulièrement l’exemple de la liberté universitaire donné par le Président, alors que, depuis la mi-mars, son gouvernement veut, en fait, empêcher le libre débat dans les universités sur Gaza et Israël. Mais, surtout, Emmanuel Macron rejette les” autres pays”, ceux qui ne sont pas comme l’Europe et des Etats-Unis, du côté de l’autoritarisme!
Au fond, ce que le président français est incapable de penser, c’est le dialogue des civilisations. C’est la possibilité, pour l’universalisme français, de trouver un terrain d’entente avec le rationalisme chinois, le chiisme iranien ou le christianisme russe.
On voudra bien entendre que nous ne sommes pas (tout à fait) comme nos cousins anglo-américains. Mais ce n’est pas pour inventer je ne sais quel modèle européen humaniste qui s’aligne sur l’incapacité anglo-américaine à accepter l’égalité entre les peuples. Je l’ai déjà dit: nous sommes des Gallo-Romains. Nous sommes des assimilateurs. Nous disons, comme de Gaulle: “Il existe un pacte vingt fois séculaire entre la France et la liberté du monde”.
Ce qui est dramatique dans l’enfermement européen d’Emmanuel Macron, c’est la coupure de la France du reste du monde (et la mise en danger, par ricochet de notre outre-mer). Coupure de l’universel. Et coupure très concrète dans nos relations diplomatiques, économiques, culturelles – pensons à l’Afrique.
Humanisme européen… Voyons, celui de la Terreur, de la Commune, de la répression des Gilets Jaunes ou des injections expérimentales forcées? Jusqu’où les mots peuvent-ils supplanter la réalité?
Même si la France et l’Europe ont pu apporter aussi de grandes idées humanistes, un peu de modestie et de réalisme ne feraient pas de mal. Au minimum reconnaître que ces grandes idées ont été moult fois trahies. A l’heure des voyages internationaux, les citoyens européens peuvent-ils encore croire que partout ailleurs, c’est la “jungle”?
La propagande soviétoïde de Macron, qui n’est que le pendant d’une censure de plus en plus féroce, fait penser aux slogans affichés encore récemment sur l’UE, pour protéger la démocratie, la liberté et bien sûr, sauver le climat…
Nous ne sommes pas des gallo-romains mais des judéo-chrétiens ..enfin nous l’étions .
Car en pleine décadence , ce « nous » devient tellement dilué qu’il me semble bien lointain et définitivement perdu .
Notre monde judéo-chrétien si prospère jadis ressemble maintenant à une frêle brindille emportée par le courant tumultueux et imprévisible des folies de l’espèce humaine .
Un bateau sans boussole qui prend l’eau et qui , tôt ou tard fera naufrage .
Maigre consolation : les rats ne pourront pas quitter le navire .
Et pourtant , si nous le voulions vraiment : Tout est encore possible !
Nous sommes des gallos-romains -germaniques ,chrétiens mais certainement pas judeos-chretiens ,terme qui ne veut rien dire ( sauf pour la secte des judeos chrétiens qui après la mort du christ considéraient que son message ne pouvait s adresser qu aux juifs et non aux goims…
Il y a des différences entre les cultures, des différences parfois profondes, mais il n’y a pas de culture européenne, contrairement à ce qu’il suggère; il y a une pluralité de cultures européennes qui partagent certains traits, de manière différenciée, parce que certaines d’entre elles (l’allemande, l’italienne, la française et la britannique principalement) influencèrent plus ou moins les autres. Que les Européens ne soient pas comme les autres, cela est une évidence mais les peuples européens ont des cultures différentes les unes des autres. C’est une des raisons qui font que l’empire européen ne pourrait être qu’autoritaire, à l’instar de tous les empires multiculturels et multinationaux du passé qui ont tous été des constructions dans lesquelles un peuple dominait les autres (l’Allemagne domine toutes les autres nations au sein de l’UE). Les institutions républicaines et la solidarité ne peuvent exister sans une certaine homogénéité culturelle; c’est une des raisons qui font que les sociétés libérales multi-tout se défont sous nos yeux comme l’a souligné Emmanuel Todd.
Il y a une culture européenne, des langues cousines (IE) , des mœurs très comparables ,ne pas comprendre cela c est être aveugle ou déformé…
Ce type est un oxymore dans le verbiage méprisant de ceux qui ne sont rien et le culot de parler d’humanisme.
Dans la bouche de ce genre de personnage, les mots sont inversés et n’ont aucun sens. Nous devons observer ce qu’ils font et rien d’autre. Le mot humanisme doit par exemple être considéré comme un instrument de sabotage (tout est instrumentalisé dans cette prédation, concret et abstrait, matériel et immatériel) pour aboutir à l’inverse, en bon serviteur qu’il est, et au delà de la corruption de ce qui est sous-jacent à l’hégémonie anglo-saxonne. Je précise sous-jacent afin de souligner qu’il ne s’agit point de guerre ethnique ou autre matière qui malheureusement depuis fort longtemps, confusionne et nous empêche de cibler l’origine du cancer de manière rationnelle et objective.
J’abonde !
“Nous devons observer ce qu’ils font et rien d’autre.” : oui, des histoires d’amour et de preuves…
“Le mot humanisme doit par exemple être considéré comme un instrument de sabotage (tout est instrumentalisé dans cette prédation, concret et abstrait, matériel et immatériel) pour aboutir à l’inverse” : en fait, tout mot. Les gens de bonne foi (le public des couillons qui écoute encore ce type d’individu, quoi) s’accrochent au sens classique des mots, alors que cette racaille lui attribue le sens qu’il veut. Le but étant de faire adhérer ce même public à votre réflexion, tout en faisant le contraire.
C’est un oxymore pour toute personne bien constituée, mais pas selon la tentative de la caste pour ‘imposer “une” réalité, leur réalité, avec plein de petites réalités imbriquées les unes avec les autres : il ne peut y en avoir qu’une, alors qu’eux, cherchent à en créer plusieurs, en fonction du public auquel ils s’adressent.
Macron est le héraut de la finance mondiale. Il a lui-même déclaré qu’il a appris “la grammaire de l’économie dans la banque”. Ainsi il ne connait que le côté beurré de la tranche, et ne ressort que les rudiments du néo-langage des nazis financiers. Même pour chose pour l’humaniste européen qui n’est qu’un outil langagier pour cacher le colonialisme universel des élites de l’Occident.