Une rumeur tenace veut que les fonctionnaires soient « moins payés que dans le privé ». Avec Florent Machabert, nous examinons cette légende urbaine pour la confronter à la réalité. Dans la pratique, les salaires du secteur publique sont souvent supérieurs aux salaires pratiqués dans le secteur privé… surtout dans les métiers d’exécution. Voici quelques chiffres salutaires pour dégonfler des baudruches trop rapidement gonflées.
On retiendra de cette analyse plusieurs points essentiels :
- dans les métiers d’exécution, les salaires du secteur public sont supérieurs aux salaires du secteur privé
- les administrations d’Etat sont plus rémunératrices
- dans les catégories d’encadrement, la situation est plus nuancée, mais le différentiel entre le secteur public et le secteur privé reste faible
- si, pour les cadres, le secteur privé est légérement plus rémunérateur, cette différence ne doit pas faire oublier l’exigence de rentabilité et la précarité de l’emploi dans le secteur privé
Nous voici la débarrassés d’un vieux cliché socialiste
Beau travail de comparaison , merci Florent Machabert.
Mais je trouve qu’il y a un biais dans ces comparaisons dont il m’est difficile d’évaluer l’impact: Dans la fonction publique d’Etat, il y a une proportion de catégorie A, de cadres donc, bien supérieure il me semble à ce qu’il y a dans l’ensemble du secteur privé. Si la moyenne des salaires dans la FPE et dans le privé est assez semblable, cela veut dire que ces fonctionnaires de catégorie A sont très mal payés. De même, s’il y a relativement peu de bas salaires dans la fonction publique, c’est qu’il y a peu d’ouvriers: l’Etat n’a pas d’usines, peu de restaurants, etc. Et il y en a plus dans la fonction publique territoriale: chaque commune a des ouvriers, techniciens, employés pour les écoles etc, d’où une moyenne des salaires plus basse. Pour le dire en bref, cette comparaison des salaires moyens et médians ne tient pas compte de la structure de l’emploi dans les catégories comparées; or il y a de grosses différences.
Je n’ai pas regardé les statistiques, mais dans ma famille, il y a de tout: fonctionnaires, salariés du privé, indépendants, professions libérales, petit entrepreneur. Les avantages et les inconvénients de chaque situation, financiers et autres, sont assez visibles même si nous ne sommes pas un échantillon représentatif. Cela permet de vous écouter avec intérêt, mais aussi avec un regard critique…
C’est pourtant dans la fonction publique, territoriale, que j’ai vu,pour la première fois de ma vie (55 ans), mon salaire brut doublé par le SMIC. En 2020, puis plusieurs fois. Je précise, en catégorie C. Je pense donc que ce n’est pas une rumeur, mais bien une réalité. A relativiser effectivement, en fonction des différentes fonction publiques. Votre dossier manque donc de matières et d’analyses plus approfondies. Je reste à disposition.
En entrant dans la FPE (cadre A) à 33 ans, après 6 ans dans le privé et un arrêt-bébés de 5 ans, j’ai découvert que mon salaire (supérieur au salaire héxagonal puisque prise de fonction hors frontière) était.. 3,5 FOIS INFéRIEUR AU DERNIER SALAIRE QUE JE PERCEVAIS 5 ANS AUPARAVANT DANS LE PRIVé…!
Bonjour,
Ce que vous dites est intéressant mais vous oublié a la fin de parlé des primes intéressement et des primes liée au partage des bénéfices de l’entreprise qui au bout des 5 ans sont exonéré des charges qui permette d’accroitre très confortablement le salaire des salariées du privé! donc nous voyons bien que les plus mal lotis sont bien les fonctionnaires de la fonction public territoriale.
A bonne entendeur!
Bonjour,
Je suis d’accord avec Domido, le sujet est traité en superficiel.
Pour information, avec une collègue, nous avons comparé nos salaires.
À savoir : même emploi en EHPAD (l’une dans le privé, l’autre dans la fonction publique hospitalière), toutes les deux travaillant à temps plein, même année de diplôme (à savoir : IDE => Infirmière Diplômée d’État en 2009, même institut de formation et donc même promotion de sortie).
Nous avons le même salaire versé au final.
La différence se voit au niveau des primes pour la fonction publique. Or les primes, comptent peu pour la retraite. Et si on retire les primes, le salaire de base est moindre pour le public que pour le privé.
Donc, ma collègue et moi, ça résume tout. Moi, moi, moi. Mais, c’est nous qui sommes superficiels, bien sûr.
excellent !
Si légende favorable au privé il y eût, je pense que c’était un peu avant les années 2000.
C’est en 1994 que j’ai connu l’obsession du « cost cutting » qui a cru et embelli par la suite. C’est à partir de là que la délocalisation/sous-traitance du tertiaire s’est enclenché (pays de l’est, Inde, Chine) après la vague de desindustrialisation qui a ouvert la voie. Mais ce qui a fait le plus de mal sur la rémunération ou qui a fini par planter le clou, ce sont les 35H. Quand la loi Aubry est passée, les salaires se sont figés nets.
Avoir du temps avec peu d’argent a favorisé le phénomène du Q dans le canapé devant la télé, soit un certain avachissement, vocabulaire cher au CDS. Les plus courageux se sont mis au sport !
Dans le même temps, il y a ceux qui ont continué à travailler comme avant (beaucoup) car leurs objectifs attribués n’avaient pas changé pour faire plaisir à Martine. Sans augmentation, je me souviens au debut d’une frustration chez les non cadres dans une boîte sans pointeuse. L’implication, l’esprit de corps ont repris le dessus mais l’arnaque était réelle. Reproches envers les politiques mais pas envers l’entreprise.