Au lendemain du premier tour, le CAC 40, qui était en berne depuis la dissolution, vient de reprendre des couleurs. La raison en est simple : les spéculateurs parient sur une majorité relative du Rassemblement National la semaine prochaine, et donc sur une incapacité à gouverner. Cet étrange calcul fait l’impasse sur bien des complications.
Comme on le voit, le CAC 40 a traversé des heures difficiles après le 9 juin, jour fatidique des élections européennes où le Président Macron a imprudemment dissous l’Assemblée Nationale. La proclamation des résultats hier a calmé les esprits, puisque, dès ce matin, l’indice reprenait 2 points.
Les raisons invoquées dès hier soir disent tout :
Le score du RN a été moins important que craint par les investisseurs, expliquant le rebond des indices à l’ouverture.
“En termes de réactions de marché, le vote d’hier soir n’est pas le scénario catastrophe (majorité anticipée du RN ou du NFP) du premier tour, mais celui du moins pire”, résume John Plassard, directeur chez Mirabaud.
Presse financière
Pour beaucoup d’analystes, donc le chef économiste d’Allianz, le RN, compte tenu de l’accord caché entre Macron et le Front Populaire que nous révélions la semaine dernière, le RN devrait plafonner à moins de 289 sièges, dont à une majorité relative. La possibilité de décrocher une majorité absolue reste en cas de désistement sauf pour un candidat LFI.
On pourra suivre l’impact de la finance sur les calculs politiques dans les jours à venir.
Ok mais il faut aller plus loin et expliciter pourquoi une France ingouvernable fait l’affaire des marchés.
Les marchés sont des gens qui analysent les choses froidement sans se laisser emporter par les émotions tandis qu’une majorité d’électeurs ne réfléchissent pas en profondeur.
Actuellement tous les programmes en place : LFI, Macron et RN sont mauvais et le plus dangereux serait que l’un d’entre eux ait la majorité. (Macron est encore le moins-disant) :
https://www.ifrap.org/budget-et-fiscalite/nouveau-front-populaire-rassemblement-national-et-ensemble-pour-la-republique-le-chiffrage-des-programmes
Le fait de ne pas avoir de majorité est la solution la moins mauvaise car il n’y en a pas de bonne. Ils seront obligés de négocier en permanence. Macron a fait un déficit “de dingue”, LFI c’est la descente aux enfers et RN reste l’inconnu avec un candidat “marketing” et un programme quasi aussi irresponsable sur le plan économique que LFI.
La France est de toute façon difficile à gouverner mais un gouvernail branlant c’est moins grave que couler le navire.
Ce dont la France, affaiblie, n’a pas besoin c’est d’un choc thermique provoqué par un à-coup brusque aux conséquences sociologiques imprévisibles.
Tous les présidents après de Gaulle et Pompidou ont mené une politique économique de gauche. Nous en payons le prix aujourd’hui.
Beaucoup se font des illusions sur l’appellation “droite” du RN qui veut rétablir l’ISF qui va encore faire fuir des fortunes qui iront payer leurs impôts à l’étranger. Ce n’est donc pas un parti libéral ni même de droite. Il faudra remplacer Macron mais pas au prix d’aboutir à une situation pire encore dans l’effervescence et la précipitation qu’il a peut-être lui-même cherché à provoquer.
Bonne analyse sauf sur Macron est le moins disant.
Melenchon c’est le pire (nfp l’annonce clairement donc on peut se dire que ce sera pire)
Macron juste derrière (il a menti et prouvé qu’il ne sait pas réformer et gouverner)
Bordella on peut avoir le bénéfice du doute surtout qu’il semble montrer une oreille attentive aux réactions de marché (problème : cela veut dire qu’il est aussi un pur produit système et donc peu réformateur)
Bref, comme vous dites il n’y a que des politiques économiques de gauche depuis des lustres et a priori ce n’est pas prêt de changer