Dans la médiocrité générale qui caractérise actuellement la vie publique française, il y aurait eu une occasion de se réjouir: le bon résultat des universités françaises, en 2024, dans le classement de Shanghai. Les trois premières françaises gagnent des places. Quatre universités françaises sont désormais solidement installées dans les cent premières. La France en classe huit dans les 200 premières et 25 dans les 1000. Ce sont des performances plus qu’honorables pour un pays dont ses dirigeants ne cessent de nous dire, avec complaisance, qu’il est trop petit pour la compétition internationale. Je vais m’arrêter sur les performances des quatre meilleures françaises: Paris-Saclay, Paris Sciences & Lettres, Sorbonne Université et Paris-Cité. Quand on regarde de plus près leur histoire et leurs performances, on comprend pourquoi nos médias sont bien silencieux: les beaux résultats de ces universités, dont le périmètre est récent, contredisent tous les dogmes de notre classe politique et de notre haute fonction publique.
Saviez-vous que la France classe une université dans les 15 meilleures du monde? Il s’agit de Paris-Saclay! Et saviez-vous qu’elle a gagné trois places cette années, se classant à la 12è place?
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Merci Edouard pour cette importante bonne nouvelle : elle donne de l’espoir sur notre futur et l’arrivée sur le marché de vrais scientifiques. Mais resteront ils en France ? c’est la question subsidiaire 🙂
“On n’a ^pas cherché à biaiser avec le réel: ”
Hum, vraiment?
L’Université Paris-Saclay est un agglomérat artificiel récent (novembre 2019) entre l’université Paris-Sud, (supprimée le 1er janvier 2020), l’École normale supérieure Paris-Saclay, l’école CentraleSupélec, l’Institut d’Optique et AgroParisTech en tant qu’établissements-composantes ainsi que l’Institut des hautes études scientifiques (IHES) en tant qu’organisme de recherche1. Les universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et d’Évry-Val-d’Essonne sont également membres associés.
Cet agglomérat permet de prendre du poids (nombres de publication, d’enseignants, de chercheurs, d’étudiants et de formations diplômantes) et donc de monter dans le classement mondial sans qu’aucune de ses composantes n’ait particulièrement progressé en matière de publications, valeurs scientifiques ou niveau de recherche.
Et à chaque fois qu’on adjoindra une nouvelle structure au mastodonte, celui-ci progressera dans le classement. Est-ce que cela sera un reflet d’une amélioration de son niveau scientifique ou de la réputation des diplômes délivrés? J’en doute.
Même choses pour les autres “fusions” universitaires citées.
Les montages administratifs, la France et ses technocrates savent faire. Améliorer le niveau de recherche et de formation, c’est autre chose.
Permettez-moi donc d’avoir quelques doutes sur le résultat effectif final…
Le jour où l’UCL (Université College of London), King’s College (Londres) et l’impérial College, fusionneront dans la même structure administrative, ils seront dans la tête du classement. Idem si Yale et Princeton (Ou Cambridge et Oxford) font la même chose. Ce ne sera aucunement un reflet d’une augmentation de la qualité des structures concernées.
Qui plus est, concernant l’Université Paris-Saclay, on n’a jamais eu d’exemple en France que la création d’une mégastructure administrative soit un gage d’efficacité de gestion et de potentialisation des ressources sur le moyen long terme. Par contre, il est sûr que des postes administratifs vont être créés en plus pour gérer le barnum…
La réalité n’est pas celle que vous décrivez. Il y avait une “University of London”. UCL et les autres ont préféré se présenter isolément. De même, le Ministère de l’Enseignement Supérieur français ne voulait pas de PSL. L’ENS devait rentrer dans le rang d’une “Sorbonne” qui la soumettrait etc….Heureusement, les gouvernants de l’époque ont laissé faire et aujourd’hui PSL est la deuxième meilleure université française.
Quant à Saclay, visiblement, vous n’en connaissez pas, non plus l’histoire dramatique: les premières velléités à l’époque du Général de Gaulle; la relance du projet, en vain, pendant plusieurs décennies. L’intelligence de Sarkozy, en 2009-2011, a été de tenir à l’écart le Ministère et de laisser faire les établissements, qui ont dû se présenter devant un jury international. Ils ont échoué lors de la première tentative. Lors de la seconde, Polytechnique a tenté de jouer le petit jeu franco-français que vous décrivez et d’entraver l’organisation d’un regroupement qui ne correspondait pas aux critères habituellement suivis par les crânes d’oeuf….
L’important, c’est de comprendre que le nombre d’étudiants ou de chercheurs n’est pas toujours un atout. CalTech est 8è du classement de Shanghai, avec 3000 étudiants!