Avec cette longue capsule élitiste, le Courrier ouvre une série semestrielle sur la vision libertarienne de la démocratie sociale. Comment concevoir l’activité syndicale dans une société fondée sur l’ordre spontané. Cette capsule pose des problématiques (ingrates) générales, et ouvre des perspectives sur des questions plus “détaillées”. N’hésitez pas à poser vos questions. Concevoir le travail autrement sera la question qui suivra immédiatement la décomposition du régime qui est en cours.
Bien sûr, la question du syndicalisme est la priorité n°2019 du régime sur une liste de 5.000 sujets. Il n’en demeure pas moins que, une fois le régime effondré, il faudra bien évoquer le sujet de fond des Français :
- qui travaille ?
- pourquoi nous travaillons ?
- combien vaut notre travail ?
Sur ce point, la France a aujourd’hui repris à son compte l’héritage de la Révolution Française :
- une minoration de la problématique liée au droit du travail
- une minoration des relations contractuelles, au profit d’une intervention systématique de l’Etat au profit de “nouveaux droits” sans que les salariés aient eu à les négocier.
La logique de fond de notre projet consiste à poser plusieurs points :
- les salariés sont maîtres de leur destin, et c’est par la création d’un rapport de force avec leur employeur qu’ils pourront reprendre cette maîtrise
- aucun droit ne s’impose, seuls les droits acquis existent durablement, en matière sociale
- l’intervention de l’Etat dans le domaine du travail est une façon de dessaisir les salariés de leur responsabilité propre
Reste à rendre les salariés capables de conscientiser la construction des rapports de force dans notre société, et reste à les rendre capables de construire un rapport de force.
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Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même
Bonjour Monsieur,
Passionnant, merci. Il est clair que les subtilités de l’AGFPN sont inconnues de beaucoup de monde. Je vais suivre le sujet avec intérêt, je suis côté MEDEF et plutôt sur la partie formation, je vais comparer mon expérience opérationnelle avec vos apports, et en tenir compte.
Cordialement,
Le travail salarié est par définition légale un lien de subordination à l’employeur. Il s’oppose à l’autoentrepreneur qui est décrié comme l’uberisation du travail. Ce lien de subordination donnerait au travailleur tous les avantages de la protection sociale garantie par l’Etat.
Les mineurs du charbon étaient souvent autoentrepreneurs et bassement exploités à la fin du 19ème siècle. Par leurs combats, ils ont obtenu de leurs employeurs des avantages substantiels comme la sécurité sociale et le logement social. Ces avantages ont été nationalisés.
C’est un devoir de fraternité de trouver un juste équilibre économique qui permette un dialogue social équitable entre les donneurs d’ordre et les exécutants. C’est tout l’art du management
La nationalisation, la fiscalisation et l’ultra règlementation actuelle des entreprises sont des carcans paralysants qui imposent la soumission totale des travailleurs et stérilisent la créativité et l’intelligence venant d’en bas.
Bonjour à tous,
Syndiqué depuis 2015, je suis depuis l’an passé conseiller du salarié de mon département, nommé par le préfet sur proposition du syndicat. Le rôle du conseiller du salarié est de l’accompagner dans un entretien de licenciement ou de rupture conventionnelle, pour s’assurer que le droit est bien respecté et essayer d’adoucir sa situation.
Depuis cette année, je suis représentant élu du personnel au CSE et délégué syndical.
J’apprécie beaucoup votre point de vue sur le syndicalisme, monsieur Verhaeghe. C’est effectivement un rapport de force, qui doit prendre en compte l’intérêt du salarié, indissociable de l’intérêt de l’entreprise. Il faut, en tant que syndicaliste, pousser le curseur au maximum pour le salarié, mais pas trop loin pour ne pas mettre en péril l’entreprise. Le tout sans devenir un social-traitre.
Pas facile. Mais c’est un choix, qui ne doit en aucun viser à se protéger personnellement, pour toujours conserver dans son horizon, l’intérêt général.
J’essaie, que Dieu me pardonne mes erreurs.
Bien à vous.