Nous avions, Eric et moi, consacré l’un de nos échanges du premier semestre aux dépenses de santé en France, brossant ainsi le portrait de « ceux qui coûtent le plus cher » à notre système de soins. Parmi eux, nous avions identifié les quelque 14 millions de bénéficiaires de l’« ALD » (Affection Longue Durée), ce dispositif de prise en charge à 100% d’une maladie chronique, dont les quatre plus importantes (cancers, maladies cardio-vasculaires, maladies psychiatriques, diabète) pèsent près de 70 Mds € annuels dans le budget de l’assurance maladie, laquelle consacre par ailleurs les 2/3 de ses dépenses annuelles auxdites ALD !
Dans cette capsule Patrimoine, Machabert continue d’analyser les postes de dépenses auxquels Barnier risque de s’attaquer et l’idée pourrait le traverser, près de 40 ans après le plan Seguin et s’il suivait un récent rapport de l’Inspection générale des finances, de réduire le taux de remboursement des ALD, à cotisations sociales constantes bien sûr…
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Le Courrier des Stratèges
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Ces maladies de longue durée nécessitent des soins répétitifs. La productivité de ces soins pourrait être fortement améliorée et les tarifs des prescriptions pharmaceutiques, dont les frais de recherche sont amortis, pourraient être renégociés. Mais l’Etat bureaucratique aime créer des rentes, comme dit Attal, et des privilèges pour les bénéficiaires et pour les producteurs, une sorte de codépendance entraînant la soumission de clients captifs et la connivence de producteurs asservis par privilège.
Ayant une ALD qui nécessite plusieurs séances de kiné par semaine, un fauteuil roulant, des IRM et des analyses régulières, des hospitalisations, j’avoue que je ne pourrais pas m’en sortir si je devais payer tout ça (en plus de ce que je paie déjà) ! Les hospitalisations en centre de rééducation pour 30 minutes de kiné par jour, les scanners et IRM “pour voir”, les travaux d’adaptation du domicile par des entreprises qui facturent le double du prix normal, les soins sans rapport avec l’ALD mais prescrits au titre de l’ALD pour être remboursés à 100%, les personnes reconnues guéries mais qui sont toujours en ALD… les pistes d’économie existent mais la CPAM ne s’y intéresse jamais.