Le Courrier diffuse régulièrement des propositions libertariennes fondées sur le principe de la libre concurrence. Mais ces propositions sont-elles souhaitables ? Soutenables ? Yves-Marie Adeline, fondamentalement monarchiste et attaché à l’économie encadrée, en débat avec Eric Verhaeghe, libertarien attaché à la libre concurrence.
Comment relever la France ? Faut-il un Etat fort, investisseur, qui “administre” l’économie, qui l’encadre, comme le propose Yves-Marie Adeline ? Ou bien faut-il libéraliser l’économie à outrance ?
Ces questions de base ouvrent le débat entre Yves-Marie Adeline, auteur de l’ouvrage “L’économie encadrée”, et Eric Verhaeghe, auteur du “Traité du monde d’après”.
Ce débat est l’occasion de replacer quelques questions essentielles au centre du débat :
- quelle est la nature de l’Union Européenne et quelles sont ses relations avec la capitalisme de connivence ?
- entre la loi comme principe d’organisation de la société et le contrat, quel est le meilleur choix ?
La semaine prochaine, nous débattrons de la liberté d’émission monétaire.
Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même
Le duel entre liberté et loi me fait penser à la phrase de Lacordaire : “Entre le fort et le faible, le riche et le pauvre, le maître et le serviteur c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit”
200 ans plus tard on trouve une définition de la mondialisation, exemple abouti du libéralisme économique, dans la bouche du PDG de ABB, groupe helvético-suédois dans le domaine de l’énergie et de l’automation ” la mondialisation est pour mon groupe, la liberté d’investir où il veut, le temps qu’il veut, pour produire ce qu’il veut en s’approvisionnant où il veut et en n’ ayant à supporter le moins de contraintes possibles en matière de droit du travail et des conventions sociales”.
Le constat aujourd’hui c’est que la liberté opprime et que la loi asservit et j’en vois là le résultat d’une dérive des institutions : L’Etat-providence qui a fait d’un peuple de citoyens une société de consommateurs plus attaché au maintien de son pouvoir d’achat qu’au respect de ses libertés et de sa souveraineté. Une classe politique soumise aux intérêts financiers internationaux dont l’UE est le vecteur par le truchement d’un État aux mains d’une caste.
Pour moi c’est plus par la reprise en mains de sa souveraineté et d’un réinvestissement démocratique de ses institutions que la France pourra se relever que par un arbitrage économie encadrée/économie libérée.