Par Laurent Puech, historien de l’art et docteur en histoire – Avec sa série de néons des années 2010, « Foreigners Everywhere », Étrangers partout, le collectif franco-italien Claire Fontaine décline en plusieurs langues une formule à double sens Foreigners Eveywhere. Cette représentante de l’art critique déclare “aujourd’hui l’immigration et l’émigration ne sont plus de simples épiphénomènes liés à l’économie. Ce sont des expériences existentielles et perceptives à part entière“. En la titrant de même, Foreigners Eveywhere, l’exposition internationale de la Biennale de Venise 2024 révèle tous les paradoxes de ce slogan issu du militantisme de la fin du siècle dernier. Son commissariat est assuré par le brésilien Adriano Pedrosa à travers des figures d’artistes étrangers à leur propre culture, relégués par leur étrangeté ou par les migrations anciennes et contemporaines qui ouvrent les chapitres entiers d’une culture aussi hybridée qu’étrangère. Ce prisme de l’extranéité permet l’intersectionnalité, comme on dit, et introduit l’environnementalisme, l’anticolonialisme, le féminisme et une expression queer qui contraste avec celle de l’activisme anticapitaliste à laquelle se rattache un soutien à Gaza, très présent dans l’accrochage.
Les opinions exprimées dans cet article n’engagent pas la ligne éditoriale du Courrier des Stratèges
Ce contenu est réservé aux abonnés
Pour profiter pleinement de l'ensemble de nos contenus, nous vous proposons de découvrir nos offres d'abonnement.
Connectez-vous si vous avez acheté un abonnement et/ou ce contenu.