Beaucoup croient que l’Etat protège et garantit une redistribution positive des richesses. Sous des dehors qui font envie, la réalité est un peu différente : lorsque l’Etat intervient dans l’économie, il fausse le jeu de la concurrence et il ouvre la porte aux pires débordements. Tout le monde a à l’esprit les fraudes aux allocations familiales. Mais, bien plus coûteuses pour le contribuable sont les fraudes à la rénovation énergétique, que la bureaucratie évite soigneusement de mentionner pour éviter toute question sur le bienfait des aides.
Ah zut ! il paraît que les 2 ou 3 milliards consacrés à “ma Prime Rénov'”, c’est-à-dire les subventions à la transition énergétique pour les ménages, ont aussi servi à des fraudes en masse ! Ah, vraiment, c’est la faute à pas de chance ! Comment pourrait-on imaginer que des mauvais coucheurs profitent d’une aubaine pour s’enrichir sur le dos du contribuable ?
Assez facilement en réalité. Il suffit que l’Etat annonce des aides en faveur de telle ou telle cause pour que des profiteurs se jettent sur l’occasion pour faucher le pognon à l’insu des esprits béats. La question de la transition énergétique n’a pas échappé à la règle : depuis plusieurs mois, les alertes fleurissent sur les arnaques à la fraude. Jusqu’à ce rapport officiel qui pointe les effets pervers d’une mesure qui a ouvert la voie à des trafics à l’ancienne.
Finalement, c’est l’Inspection Générale des Finances qui a dit tout haut (ou presque) ce que tout le monde savait tout bas : les fraudes sont légion dès que la subvention pointe le bout de son nez.
Au demeurant, il fallait une bonne dose de cécité pour ne pas s’en rendre compte, puisque même les institutions officielles avaient alerté depuis plusieurs mois sur les arnaques au dispositif. Ainsi les chiffres officiels considèrent que ma Prime Rénov’ a donné lieu à au moins 400 millions € de fraudes en 2023, chiffre probablement sous-évalué.
Voici la description des principaux cas :
Bercy a détaillé le contenu de ces signalements. Comme le révèle Batiactu, sont ainsi visées tant des personnes physiques que des personnes morales, à travers tout un éventail de fraudes :
- Pour les personnes physiques : utilisation de fausses identités, recours à un Iban frauduleux pour le paiement de l’aide, bénéfice indu par des locataires, etc.
- Pour les personnes morales : entreprises qui n’appartiennent pas au secteur du bâtiment, entreprises sans activité économique réelle, faux justificatifs, fausses factures, fausse sous-traitance, usurpation de l’identité d’autres sociétés, travaux non réalisés, etc.
Ah ben voilà ! La musique traditionnelle revient au goût du jour ! L’Etat veut modifier les comportements, il injecte de l’argent dans le circuit, et, assez spontanément, de mauvais coucheurs piquent le pognon.
Mais pourquoi sommes-nous étonnés ?
Le Courrier des Stratèges
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