En 2022, lors d’une conférence consacrée aux véhicules du futur, l’industriel, Elon Musk, PDG de Tesla, affirmait que l’hydrogène représentait « l’idée la plus absurde imaginable pour le stockage d’énergie ». Avec cette déclaration, Elon Musk avait clairement anéanti les espoirs de ceux qui rêvaient d’une Tesla hybride équipée d’un réservoir d’hydrogène. Mais la semaine dernière, Musk change de cap, il a annoncé le projet de Tesla de présenter son premier véhicule qui fonctionne à l’hydrogène, le modèle H. En effet, face à la concurrence croissante d’acteurs comme BYD et aux attentes de diversifier l’offre énergétique, Tesla a décidé d’explorer cette technologie.Le modèle H ne sera pas seulement un véhicule, mais un symbole de l’engagement de Tesla à explorer toutes les voies possibles pour de nouvelles opportunités d’affaires.
Après des années de critiques acerbes à l’encontre des véhicules à hydrogène, Elon Musk a surpris l’industrie automobile en annonçant le lancement du premier véhicule à hydrogène de Tesla, baptisé modèle H. Prévu pour 2026, ce véhicule marque un tournant stratégique pour Tesla, qui diversifie ainsi ses solutions de transport durable au-delà des véhicules électriques à batterie (VEB).
Le premier véhicule à hydrogène de Tesla attendu en 2026
Elon Musk n’a jamais caché son scepticisme vis-à-vis de l’hydrogène comme carburant. Musk a qualifié l’hydrogène de « batterie du mousson ». Il a ajouté que la densité d’hydrogène est trop faible pour que cette énergie puisse remplacer le pétrole. Pour Tesla, l’électricité reste une valeur sûre. Mais la semaine dernière, le propriétaire de SpaceX a complètement changé d’avis. Il a révélé que Tesla va introduire son premier véhicule à hydrogène baptisé le modèle H en 2026.
Lorsqu’une centaine de scientifiques, d’universitaires et d’ingénieurs ont dénoncé l’intention de Toyota de promouvoir son véhicule à hydrogène Mirai aux Jeux Olympiques de Paris, Musk a intensifié ses critiques envers l’hydrogène. Pour rappel, les experts ont déclaré dans une lettre ouverte que l’usage de ce type de carburant retarde la transition énergétique.
L’opinion d’Elon Musk est fondée sur une analyse selon laquelle, la production des véhicules à hydrogène requiert trois plus d’électricité que celle des véhicules électriques à batterie (VEB). Il a aussi ajouté que les ressources nécessaires pour faire tourner le système de génération d’hydrogène vert sont trop importantes. La production des véhicules à hydrogènes est donc une opération qui ne répond pas à l’action mondiale en faveur des émissions nettes nulles. La promotion des voitures électriques à batterie constitue une solution à la lutte contre le changement climatique.
Le modèle H fonctionnera grâce à des piles à combustible, produisant de l’électricité directement à partir de l’hydrogène, Musk promet une autonomie et des performances
Pourquoi Tesla mise sur l’hydrogène maintenant?
Ce choix stratégique s’inscrit dans un contexte de pression concurrentielle de la part des leaders du marché comme BYD de Chine. Mais il s’agit aussi d’une volonté d’exploiter de nouvelles technologies afin de trouver des solutions de transport durables. Cela dit, Musk reste toujours sceptique quant à l’efficacité de l’hydrogène comme carburant et il continue à dénoncer la complexité du stockage de ce carburant. Actuellement, les gouvernements et les constructeurs automobiles du monde entier investissent des milliards de dollars afin de trouver des alternatives énergétiques propres.
Bien que l’hydrogène ait souvent été considéré comme une impasse technologique par Musk, Tesla va lancer un véhicule fonctionnant avec des piles à combustible à hydrogène.
En intégrant cette technologie à son portefeuille, avec le modèle H, Tesla espère capter une nouvelle clientèle sensible à la diversité des solutions énergétiques et renforcer son image de pionnier dans la transition énergétique.
Si l’hydrogène parvient à surmonter ses défis en matière de coûts et d’infrastructures, il pourrait bien jouer un rôle clé dans l’avenir de la mobilité propre.
Le débat hydrogène contre batterie : une bataille d’influence
L’annonce de Tesla relance le débat sur la meilleure voie vers une mobilité durable. Les défenseurs des VEB, comme Musk, soulignent leur efficacité énergétique et leur simplicité d’adoption. À l’inverse, les partisans de l’hydrogène mettent en avant ses avantages pour les transports lourds et les longues distances, ainsi que son potentiel en tant que vecteur énergétique complémentaire.
Les gouvernements et industriels investissent massivement dans les deux technologies, laissant présager une coexistence, voire une synergie, à long terme.
Le Courrier des Stratèges
Pensez par vous-même
La solution hydrogène est complètement farfelue. Ce gaz est utilisé dans l’industrie uniquement quand on ne peut faire autrement, comme pour la production d’engrais ou pour alimenter des brûleurs nécessitant une énergie décarbonée.
L’hydrogène étant très peu dense (90 grammes/m3) doit être comprimé sous plusieurs centaines de bars ce qui rend l’étanchéité des circuits très aléatoire. Quand les stockages sont à l’air libre, cela ne pose pas de problème de sécurité puisque la molécule d’H2 est très légère et monte rapidement au ciel en cas de fuite. Ce n’est pas le cas en usage domestique avec des véhicules stationnés dans des parkings souterrains par exemple.
Il y a loin entre le buzz permanent d’Elon Musk et une solution technique viable. La science reste de marbre face à l’agitation médiatique ou la propagande « décarbonisatrice ».