USA: RFK Jr. accusé par Elizabeth Warren de collusion avec un cabinet d’avocats « anti-vaccins »

USA: RFK Jr. accusé par Elizabeth Warren de collusion avec un cabinet d’avocats « anti-vaccins »


Partager cet article

Mercredi, la sénatrice Elizabeth Warren, a interrogé le candidat au poste de secrétaire à la Santé et aux Services sociaux choisi par Donald Trump, RFK Jr, sur ses liens financiers avec un cabinet d’avocats qui a poursuivi des fabricants de vaccins. Elle a déclaré que Kennedy, connu pour son scepticisme envers les vaccins, aurait encouragé des personnes à intégrer la liste des plaignants et il aurait reçu une commission de 10 % pour chaque procès gagné.

Lors d’une audition  au Sénat américain, la sénatrice Elizabeth Warren (D-Mass.) a confronté Robert F. Kennedy Jr., candidat nommé par Donald Trump pour diriger le ministère de la Santé et des Services sociaux (HHS), sur ses liens avec l’industrie pharmaceutique.Elizabeth Warren a ouvert le débat en interrogeant Kennedy sur sa volonté de rompre avec les pratiques de conflits d’intérêts. Elle lui a demandé de s’engager par écrit à ne pas rejoindre une entreprise pharmaceutique après son éventuelle sortie du HHS. Kennedy a répondu sans hésiter : « Je suis heureux de m’y engager », déclenchant une réaction ironique de Warren : « C’est ce que je me suis dit. Une question facile pour commencer. » Cependant, la sénatrice a rapidement durci le ton, soulignant que les risques ne se limitaient pas à un emploi post-gouvernemental.

Litiges pharmaceutiques et rémunérations cachées

Le président Donald Trump a choisi Robert F. Kennedy Jr. pour diriger le puissant Département de la Santé et des Services sociaux. L’audience de confirmation a eu lieu devant la commission des finances du Sénat, au Capitole à Washington, le mercredi 29 janvier dernier.

Dans un échange virulent, la sénatrice américaine du Massachusetts, Elizabeth Warren, a interrogé RFK Jr. sur ses liens financiers avec un cabinet d’avocats appelé Wisner Baum qui a engagé des poursuites judiciaires collectives contre les fabricants de vaccins. Elle a déclaré que le futur secrétaire à la Santé et aux Services sociaux a encouragé des personnes à intégrer la liste des plaignants et il a reçu une commission de 10 % pour chaque procès gagné.

Les documents ont révélé ses liens financiers avec ce cabinet d’avocats. Notons que ce dernier a déjà lancé une poursuite contre le fabricant de médicaments Merck concernant son vaccin contre le virus du papillome humain Gardasil. Selon Kennedy, l’entreprise emploie son fils Conor.

« Conformément à l’accord de référence, j’ai le droit de recevoir 10% des honoraires accordés dans les affaires d’honoraires conditionnels renvoyées au cabinet »

a indiqué RFK Jr dans le dossier.

La demande de Warren à Kennedy

lle a indiqué que Kennedy a déjà perçu 2,5 millions de dollars auprès du cabinet Wisner Baum au cours de ces deux dernières années.

« Vous n’irez pas travailler pour une société pharmaceutique, mais nous savons qu’il existe d’autres moyens de gagner de l’argent »

, a lancé Warren, exigeant que Kennedy renonce à toute rémunération liée à des litiges contre l’industrie pharmaceutique pendant et après son mandat.

La manière dont la sénatrice Warren a décrit sa relation avec le cabinet a beaucoup irrité le futur secrétaire à la Santé et aux Services sociaux. Il a déclaré qu’elle le faisait « passer pour un charlatan ». Cela dit, Kennedy a dit à la sénatrice qu’il s’engagerait à « ne pas percevoir d’honoraires de la part des sociétés pharmaceutiques » pendant son mandat.

Cette audition est un rappel : les nominations aux postes clés doivent garantir une rupture totale avec les conflits d’intérêts, surtout dans un domaine aussi sensible que la santé publique. La balle est désormais dans le camp du Sénat, qui devra trancher entre confiance et méfiance.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Patrick Cohen vire complotiste devant les députés, par Veerle Daens

Patrick Cohen vire complotiste devant les députés, par Veerle Daens

C’était un moment de télévision d’une pureté soviétique, un instant suspendu où la réalité a fait une pirouette avant de s’écraser sur le marbre froid de l’Assemblée nationale. Nous avons assisté, émus aux larmes (payées par nos impôts), au calvaire de Patrick Cohen. Imaginez la scène : un employé de l’État, payé par la puissance publique, assis au cœur d'une institution publique, expliquant avec le plus grand sérieux que l'indépendance, la vraie, la seule, c'est celle qui est subventionnée. Et


CDS

CDS

La loi spéciale ou l'autopsie du "cadavre exquis" gaulliste

La loi spéciale ou l'autopsie du "cadavre exquis" gaulliste

Il aura fallu attendre l'hiver 2025 pour que la fiction juridique de la Ve République s'effondre enfin sous le poids de sa propre obsolescence. Le spectacle tragi-comique auquel nous assistons — ce rejet du budget, cette valse des Premiers ministres (Barnier, Bayrou, Lecornu) et ce recours humiliant à la "loi spéciale" — n'est pas une crise. C'est une clarification. C'est la preuve définitive que le logiciel du "parlementarisme rationalisé", conçu en 1958 pour museler la représentation natio


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Ukraine, Mercosur, fédéralisme : l'UE revient à la case départ, par Elise Rochefort

Ukraine, Mercosur, fédéralisme : l'UE revient à la case départ, par Elise Rochefort

Si les sommets de décembre sont traditionnellement ceux des bilans, celui qui vient de s'achever sous la houlette d'António Costa (son premier "vrai" grand oral d'hiver) a surtout ressemblé à une veillée d'armes budgétaire et géopolitique. Le document final, sobrement intitulé « Conclusions », se lit moins comme une liste de cadeaux de Noël que comme un inventaire lucide des défis qui attendent l'Union en 2026. Attention aux 3 sujets mortifères du Conseil européen, par Thibault de VarenneAutou


Rédaction

Rédaction

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

En cette période de fêtes, la générosité est de mise. Mais attention : entre le chèque glissé sous le sapin et le virement « coup de pouce », la frontière pour le fisc est parfois poreuse. Dès le 1er janvier 2026, les règlesse durcissent en effet avec une obligation de déclaration en ligne. Il est temps de mettre les points sur les "i" pour donner… sans se faire épingler. Pour tout abonnement d’un an au Courrier des Stratèges souscrit entre le vendredi 19 décembre 18h et le lundi 22 décembre 1


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT