Donald Trump accuse Pfizer d’avoir influencé les élections de 2020

Donald Trump accuse Pfizer d’avoir influencé les élections de 2020


Partager cet article

Donald Trump a multiplié les accusations contre Pfizer, affirmant que le géant pharmaceutique aurait retardé l’annonce des résultats positifs de son vaccin contre le Covid-19 pour influencer l’élection présidentielle de 2020. Une enquête fédérale, initiée après des révélations d’un ancien employé, examine désormais ces propos.Ces accusations, relayées notamment par l’ancien président Trump lui-même, mettent en cause une possible influence sur le résultat électoral en faveur de Joe Biden.

Le département de la justice sous l’administration de Donald Trump aurait ouvert une enquête sur des allégations selon lesquelles Pfizer aurait intentionnellement retardé la publication des résultats positifs de son vaccin contre la Covid-19 jusqu’après l’élection présidentielle de 2020.

Une annonce stratégique post-électorale ?

Le 9 novembre 2020, six jours après l’élection présidentielle américaine, Pfizer annonçait que son vaccin contre le Covid-19 affichait une efficacité supérieure à 90 %. Un timing qui a immédiatement suscité la colère de Donald Trump. L’ancien président a accusé Pfizer et la Food and Drug Administration (FDA) d’avoir délibérément retardé cette annonce pour favoriser Joe Biden.

« Comme je l’ai dit depuis longtemps, Pfizer et les autres n’annonceraient un vaccin qu’après les élections, car ils n’avaient pas eu le courage de le faire avant. »


— Donald Trump, novembre 2020

Ces accusations ont pris une nouvelle tournure avec l’ouverture d’une enquête par le département de la Justice, suite à des informations transmises par le concurrent britannique de Pfizer, GSK.

Dès novembre 2020, Donald Trump avait accusé Big Pharma d’avoir financé des campagnes publicitaires contre lui. Selon Trump, la société américaine et son partenaire allemand ont aidé Joe Biden à remporter la victoire. « Ils n’avaient pas eu le courage de le faire avant » le vote, a-t-il affirmé.  Pour rappel, au début de l’année 2020, Donald Trump a lancé un projet Operation Warp Speed qui vise à développer un vaccin contre le Covid-19 dans le plus bref délai possible. Le développement du vaccin à ARNm de Pfizer n’a pas été financé par ce programme. Cela dit, l’entreprise a signé un accord de 2 milliards de dollars avec l’administration Trump avant l’élection 2020. Le contrat concerne la livraison de 100 millions de doses de son vaccin s’il était efficace.

Selon GSK, c’est le scientifique en chef de Pfizer pour le développement des vaccins viraux et à ARN qui a fourni l’information concernant le retard de publication des résultats des essais cliniques. Il s’agit de Philip Dormitzer.

GSK et les révélations d’un ancien scientifique de Pfizer

GSK et Pfizer sont des rivaux de longue date dans l’industrie pharmaceutique, notamment dans le secteur des vaccins. Après l’échec initial de GSK à développer un vaccin efficace aussi rapidement que Pfizer, la société a recruté Philip Dormitzer en 2021, un transfert stratégique visant à améliorer sa capacité à concevoir de nouveaux vaccins.

Selon le Wall Street Journal, GSK aurait alerté les procureurs fédéraux après qu’un ancien employé de Pfizer, Philip Dormitzer, ait révélé en interne que son ancien employeur aurait eu connaissance de l’efficacité du vaccin avant le scrutin, mais aurait choisi de ne pas le divulguer.

Dormitzer, ancien responsable scientifique chez Pfizer a intégré GSK en 2021 en tant que responsable de la Recherche et Développement sur les vaccins. Dormitzer aurait informé les dirigeants de l’entreprise britannique que Pfizer connaissait déjà l’efficacité de son vaccin anti-Covid avant l’élection 2020, mais a choisi de retarder l’annonce. GSK a alors alerté le parquet américain de New York qui va examiner ces allégations.

Pfizer, de son côté, a qualifié ces accusations de « non-sens » et a déclaré ne pas avoir été contacté par les autorités concernant cette enquête.Selon Pfizer, le développement du vaccin contre le Covid-19 s’est déroulé en toute transparence. L’entreprise a constamment révélé les faits, le calendrier du travail acharné des scientifiques et des milliers d’individus qui ont participé aux essais cliniques. Le processus a d’ailleurs été guidé par la FDA dès 2020. Les affirmations contraires sont « fausses et fabriquées de toutes pièces ».  Notons que BioNTech a également nié les accusations de Trump. GSK n’a pas encore répondu aux demandes de commentaires.

Si l’enquête fédérale n’en est qu’à ses débuts, elle soulève des questions cruciales :

  • Y a-t-il eu manipulation politique dans la communication sur le vaccin ?
  • Les rivalités entre laboratoires ont-elles alimenté ces accusations ?

Quoi qu’il en soit, cette affaire relance le débat sur l’intersection entre science, politique et intérêts économiques.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Par quoi voulons-nous remplacer la démocratie représentative?

Ce pont du 10 novembre, moment de répit dans l'agitation nationale, offre une occasion de prendre du recul sur le spectacle de notre propre impuissance. La France est paralysée. Le chaos parlementaire, les blocages institutionnels et la déconnexion béante entre le pays légal et le pays réel ne sont plus des accidents de parcours ; ils sont le symptôme d'une maladie chronique. La tentation est grande, comme toujours, de personnaliser la crise. On accuse volontiers l'hyperprésidentialisation


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe