L’ivermectine , un traitement « miracle » contre le Covid et le cancer ?

L’ivermectine , un traitement « miracle » contre le Covid et le cancer ?


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Dès les premiers mois de la crise sanitaire, plusieurs médicaments ont été cités comme des solutions potentielles contre le COVID-19, notamment l’hydroxychloroquine et l’ivermectine. Pourtant, ces traitements ont rapidement été décriés par la bureaucratie sanitaire mondiale, qui a vite plaidé pour leur inefficacité. L’ivermectine, un médicament approuvé par la Food and Drug Administration (FDA) pour traiter certains vers parasites, est considéré comme un remède miracle. Au début de la pandémie, il a été recommandé dans le traitement du Covid-19. Il serait même efficace pour traiter le cancer. Mais le lobbying des laboratoires pharmaceutiques et le rôle des médias ont entretenu une confusion autour de ces molécules. Cette opposition radicale a toujours soulevé une question majeure : existait-il une volonté d’empêcher ces traitements d’être envisagés comme une alternative crédible aux vaccins ? Si certaines études préliminaires suggèrent des effets antiviraux et anticancéreux potentiels, les preuves cliniques restent insuffisantes pour valider son utilisation généralisée.

L’antiparasitaire à l’origine d’un prix Nobel de médecine aux deux scientifiques Satoshi Omura et William Campbell continue de faire parler de lui. L’hydroxychloroquine et l’ivermectine ont été parmi les traitements les plus débattus dès les premiers mois de la pandémie de Covid-19. Portées par des figures médicales influentes comme le professeur Didier Raoult, ces molécules ont suscité un immense espoir parmi une partie de la population, tout en étant vivement critiquées par les institutions sanitaires internationales. La controverse s’est exacerbée avec l’opposition entre les partisans de ces traitements et ceux qui prônaient l’approche vaccinale basée sur la technologie ARN messager. Les agences de santé (HAS, ANSM) ont exigé de larges études cliniques randomisées avant d’envisager une approbation de l’ivermectine contre le COVID-19. Pourtant, dès mars 2021, une quarantaine d’études avaient déjà démontré son efficacité, notamment en phase initiale d’infection et en phase secondaire. Dans un contexte d’urgence sanitaire, pourquoi ces résultats n’ont-ils pas été pris en compte pour au moins envisager une autorisation temporaire ? De plus, 67 études contrôlées ont indiqué une amélioration clinique de 67 % chez les patients traités à l’ivermectine. Malgré cela, les gouvernements ont maintenu une stratégie exclusivement axée sur la vaccination, les injections ARNm (Pfizer, Moderna) , avec des milliards de dollars en jeu, avec des contrats gouvernementaux et surtout des brevets exclusifs.

Un médicament à large spectre

Découvert en 1974, l’ivermectine est initialement connue pour son action antiparasitaire, ayant été largement utilisée pour traiter l’onchocercose, les helminthiases et la gale. Son profil de tolérance étant éprouvé, elle a suscité l’intérêt des chercheurs pour d’autres indications.

Par ailleurs, plusieurs études ont démontré que l’ivermectine inhibait la réplication in vitro du VIH et d’autres virus à ARN et à ADN. Cette activité antivirale a motivé son exploration comme potentiel traitement contre le COVID-19, mais les résultats cliniques n’ont pas confirmé d’efficacité significative.

Au début de la pandémie du Covid-19, plusieurs recommandations de traitement ont circulé. L’infectiologue français Didier Raoult a par exemple vanté l’efficacité de l’hydroxychloroquine. Mais l’intérêt thérapeutique de ce médicament n’a jamais été confirmé.

L’OMS classait jusque-là l’ivermectine parmi les médicaments « essentiels, sans danger et pouvant être utilisés à large échelle ». Mais le 31 mars 2021, elle recommande de ne pas l’utiliser chez les patients atteints de la Covid-19, sauf dans le cadre d’un essai clinique. Ce qui laisse le champ libre au tout vaccinal.

L’ivermectine et le cancer : un espoir réaliste ?

L’idée que l’ivermectine pourrait être un traitement efficace contre le cancer a récemment refait surface, notamment grâce à des figures publiques comme Mel Gibson sur le podcast de Joe Rogan. Selon lui, trois de ses amis atteints d’un cancer de stade 4 auraient bénéficié du traitement. Cet épisode a attiré l’attention et relancé le débat sur les propriétés anticancéreuses du médicament.

Toutefois, la communauté scientifique reste prudente. Certaines études précliniques montrent que l’ivermectine ralentit la croissance des cellules cancéreuses in vitro et sur des modèles animaux. Mais aucun essai clinique sur l’homme n’a établi une efficacité réelle.

L’Associated Press a déclaré en 2023 que des études préliminaires ont été menées pour vérifier la capacité de ce médicament à ralentir la croissance des cellules cancéreuses ou à traiter les tumeurs malignes. Selon la directrice adjointe du transfert clinique au Markey Cancer Center dans le Kentuky, le Dr Susanne Arnold, les résultats étaient intéressants. Toutefois, elle a souligné qu’il n’y a « aucun rapport d’essais cliniques ayant donné des résultats positifs chez des humains atteints de cancer ».

Le directeur du département d’immuno-oncologie du City of Hope Comprehensive Cancer Center en Californie, le Dr Peter P. Lee, a aussi confié à l’AP qu’une étude a révélé l’efficacité de l’association de l’ivermectine avec un anticorps spécifique pour traiter le cancer du sein chez la souris. Toutefois, l’essai clinique chez l’homme est encore en cours de réalisation. Il a ajouté que « l’ivermectine n’est certainement pas, à elle seule, un remède, ni même un traitement efficace contre le cancer du sein ».

La Société canadienne du cancer a rapidement fait une déclaration sur X. « Lors du podcast de Joe Rogan du 9 janvier, Mel Gibson a fait la promotion de médicaments dont l’efficacité contre le cancer n’est pas scientifique prouvée », a indiqué le message. « La désinformation sur le traitement du cancer est dangereuse, cruelle, irresponsable et donne de faux espoirs aux personnes atteintes de cancer et à leurs proches », a écrit la Société canadienne du cancer.

Un médicament encadré par des restrictions

Malgré l’absence de consensus scientifique, plusieurs États américains, dont l’Arkansas, la Géorgie et le Texas, ont pris des initiatives pour rendre l’ivermectine plus accessible, allant jusqu’à la proposer en vente libre. D’autres États comme la Louisiane, la Virginie-Occidentale et le Kentucky ont introduit des projets de loi similaires.

La FDA a affirmé dans des informations publiées sur son site web, qu’elle n’a pas autorisé l’utilisation de l’ivermectine dans le traitement du Covid-19. Une surconsommation peut entraîner des effets secondaires graves, allant de simples nausées à des troubles neurologiques et, dans certains cas, au coma ou à la mort.

Existe-t-il une volonté systémique de marginaliser ce traitement ? Pourquoi les études prometteuses sur l’ivermectine ont-elles été systématiquement écartées par les instances régulatrices ? Les études restent contradictoires, mais son interdiction systématique semble davantage politique que scientifique.Certains soupçonnent que ses conclusions, suggérant une réduction drastique de la mortalité liée au COVID, pourraient menacer des intérêts économiques majeurs. Ce médicament, peu coûteux et libre de droits, représente en effet un concurrent direct pour des thérapies brevetées, bien plus lucratives. Dans un contexte où l’industrie pharmaceutique pèse des milliards, la question d’un conflit d’intérêts entre santé publique et rentabilité financière se pose avec acuité. La logique du profit est là: un médicament générique comme l’ivermectine (quelques dollars par dose) ne rapportera rien à Big Pharma.


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