Ukraine: malgré la guerre, les secteurs de l’énergie et la construction attirent encore

Ukraine: malgré la guerre, les secteurs de l’énergie et la construction attirent encore


Partager cet article

La guerre en Ukraine continue d’influer sur les décisions d’investissement, mais certains secteurs économiques résistent et attirent toujours les capitaux étrangers. Selon un rapport du Business Ombudsman Council of Ukraine (BOC), intitulé « Ukraine at War: Business Environment Transformation and Investment Prospects », plus de la moitié des investisseurs étrangers (53,8 %) voient la guerre comme un frein majeur à leurs engagements financiers. Pourtant, malgré ce climat d’incertitude, des domaines comme l’énergie, la construction et l’industrie manufacturière suscitent toujours l’intérêt des investisseurs.

La guerre en Ukraine continue de peser lourdement sur le climat des affaires. Selon une étude du Business Ombudsman Council of Ukraine (BOC), 54 % des entreprises en Ukraine estiment que le conflit constitue un frein majeur aux investissements étrangers. Toutefois, certains secteurs, comme l’énergie, la construction et l’industrie manufacturière, parviennent encore à attirer des capitaux.

53 % des entreprises hésitent d’investir

Selon le rapport du BOC, 53 % des investisseurs étrangers considèrent la guerre comme un facteur dissuasif.  Malgré cette réticence, certains secteurs restent attractifs. L’énergie et la construction attirent chacun 23,1 % des investisseurs, tandis que l’industrie manufacturière intéresse 15,4 % des répondants. Les entreprises interrogées dans cette étude représentent en majorité des secteurs stratégiques tels que la métallurgie, l’informatique et l’industrie de transformation.

Ces domaines représentent des piliers de l’économie ukrainienne, avec des entreprises locales bénéficiant déjà de capitaux étrangers dans 58,3 % des cas. Cependant, 23 % des investisseurs préfèrent attendre la fin du conflit avant de s’engager davantage.Cette incertitude géopolitique limite le développement économique et complique la planification à long terme pour les entreprises.

Qui investit en Ukraine pendant la guerre ?

Malgré les risques, des investisseurs internationaux restent actifs en Ukraine. La Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) a promis d’investir 1 milliard de dollars dans des programmes énergétiques d’ici 2025. Par ailleurs, plusieurs acquisitions majeures ont eu lieu en 2024 :

  • Xavier Niel, milliardaire français, a fusionné l’opérateur mobile Lifecell et le fournisseur Internet Datagroup-Volia pour 524 millions de dollars.
  • Le groupe TAS et Getin Holding ont acheté Idea Bank Ukraine pour 34 millions de dollars, marquant la première fusion-acquisition dans le secteur bancaire depuis le début du conflit.
  • NEQSOL Holding a acquis des entreprises de production de titane.
  • L’entrepreneur ukrainien Hennadii Butkevych a racheté Aéroc, un fabricant de béton aéré précédemment détenu par un oligarque russe.

Les entreprises étrangères considèrent que des améliorations dans la transparence et la réglementation favoriseraient l’investissement. Pour attirer davantage de capitaux étrangers, les répondants estiment que le gouvernement ukrainien doit : garantir l’accès à la justice, simplifier les procédures administratives, lutter contre la corruption. Ces mesures pourraient améliorer le climat des affaires et rassurer les investisseurs étrangers, dont 38,5 % privilégient encore les investissements directs.

Cependant, le conflit en Ukraine reflète une crise plus large affectant l’économie mondiale et la stabilité politique des puissances occidentales. L’Europe, affaiblie par des crises successives, peine à protéger ses entreprises. Aux États-Unis, la polarisation politique complique les décisions économiques, mettant en évidence les difficultés de gouvernance dans un monde en mutation rapide.

Par ailleurs, nous avions déjà évoqué comment les médias allemands ont rapporté que des alliances se formaient entre BlackRock, JPMorgan et l’industrie allemande afin d’être à la pointe de la reconstruction de l’Ukraine. Larry Fink souhaiterait créer « une nouvelle Ukraine“, un phare d’espoir pour la force du capitalisme“.

Si la fin de la guerre pourrait relancer les investissements étrangers, des réformes structurelles seront nécessaires pour assurer un climat propice aux affaires.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Macron et sa start-up nation réinventent le Minitel (et la matraque), par Veerle Daens,

Macron et sa start-up nation réinventent le Minitel (et la matraque), par Veerle Daens,

Veerle Daens réagit à la nomination de Clara Chappaz, éphémère ministre, comme Ambassadeur du Numérique. Ce semble obscur, mais, en réalité, cette nomination marque une puissante rupture dans la stratégie de censure de l'information qu'Emmanuel Macron déploie désormais sans complexe. Ah, la méritocratie à la française! Ce système merveilleux où l’échec est un tremplin et où la vacuité politique se recycle mieux qu'un pot de yaourt en verre. La responsabilité du Titanic (ou comment Lecornu a na


CDS

CDS

La Grande Illusion : comment l'Europe finance sa propre impuissance avec l'argent russe, par Thibault de Varenne

La Grande Illusion : comment l'Europe finance sa propre impuissance avec l'argent russe, par Thibault de Varenne

Ne nous y trompons pas. Ce qui s'est joué à Londres ce 8 décembre 2025, entre un Emmanuel Macron en quête de leadership, un Chancelier Merz fraîchement installé et un Keir Starmer jouant les hôtes de marque, n'est pas une simple réunion de soutien. C'est le sommet de la peur. La peur du vide stratégique laissé par Washington, la peur d'un retournement de l'histoire, et surtout, la peur de devoir présenter la facture aux contribuables européens. Pour comprendre cette fuite en avant, il faut pl


Rédaction

Rédaction

Trump, le « sauveur » qui vous fait les poches (et pourquoi Napoléon habite dans l'Allier)

Trump, le « sauveur » qui vous fait les poches (et pourquoi Napoléon habite dans l'Allier)

Il paraît que nous sommes une secte raëlienne. C’est du moins l’aveu d’introduction d’Éric Verhaeghe. Mais rassurez-vous, ici, pas de soucoupes volantes, juste une tentative désespérée de comprendre pourquoi Donald Trump, le grand héros de la droite souverainiste européenne, semble avoir autant envie de nous sauver que de nous couler. L’art subtil de se faire tondre avec le sourire C’est tout le paradoxe savoureux de notre époque. Donald Trump publie un papier stratégique où il s’inquiète, la


Rédaction

Rédaction

Trump a-t-il raison de vouloir déprécier le dollar? par Vincent Clairmont

Trump a-t-il raison de vouloir déprécier le dollar? par Vincent Clairmont

C'était une décision attendue, mais elle n'en reste pas moins explosive. Hier, le 10 décembre 2025, la Réserve Fédérale a abaissé ses taux directeurs de 25 points de base, ramenant le loyer de l'argent dans une fourchette de 3,50 % à 3,75 %. Ce geste, techniquement justifié par un marché de l'emploi qui s'effrite (4,4 % de chômage) et opéré dans un « brouillard statistique » causé par le shutdown, est bien plus qu'un ajustement monétaire. C'est le signal de départ d'une guerre des changes qui ne


Rédaction

Rédaction