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Au Yémen, les Houthis proposent un cessez-le-feu en échange d’un arrêt des frappes US

Au Yémen, les Houthis proposent un cessez-le-feu en échange d’un arrêt des frappes US

Un haut dirigeant du mouvement Ansar Allah, plus connu sous le nom de Houthis, a déclaré à Drop Site News que son groupe était prêt à cesser ses attaques contre les navires américains si Washington mettait fin à ses frappes aériennes sur le Yémen. Cette déclaration intervient dans un contexte d’escalade militaire croissante, marquée par des bombardements américains quasi quotidiens et des ripostes houthistes en mer Rouge.

Mohammed al-Bukhaiti, membre du bureau politique des Houthis, a affirmé : « Nous ne nous considérons pas en guerre avec le peuple américain. Si les États-Unis cessent de prendre pour cible le Yémen, nous cesserons nos opérations militaires contre lui. »

Le blocus naval des Houthis et la réponse américaine

Depuis novembre 2023, les Houthis imposent un blocus naval en mer Rouge pour empêcher les navires commerciaux à destination d’Israël de transiter, en solidarité avec Gaza. Ils ont également mené des attaques contre des villes israéliennes.

En réponse, le président américain Donald Trump a lancé, le 15 mars, une campagne de bombardements intensifs contre le Yémen, justifiée par la protection des voies maritimes internationales. Des dizaines de civils yéménites ont été tués.

Dans un message sur Truth Social, Trump a averti :

« Le choix pour les Houthis est clair : arrêtez de tirer sur des navires américains, et nous cesserons de vous tirer dessus. Sinon, la vraie douleur est encore à venir. »

Les conditions des Houthis

Le 4 avril, Trump a publié une vidéo montrant une frappe américaine sur un rassemblement tribal au Yémen, affirmant qu’il s’agissait d’une réunion de planification d’attaques.

Cependant, al-Bukhaiti a démenti :

« C’était un événement social, pas militaire. Cibler de tels rassemblements est un développement dangereux. »

Cette frappe aurait fait plus de 70 morts, sans confirmation officielle des victimes. Les Houthis accusent Washington d’élargir le conflit et de cibler délibérément des civils.

Malgré les frappes américaines, les Houthis n’ont pas ciblé de navires commerciaux américains depuis l’arrivée de Trump au pouvoir. Les Houthis  considèrent leurs actions comme de la légitime défense et un soutien aux Palestiniens.

Al-Bukhaiti a souligné :

« Notre guerre avec les États-Unis n’est pas inévitable. Si les États-Unis mettent fin à leurs politiques hostiles, nous arrêterons nos actions contre eux. La balle est dans leur camp. »

Al-Bukhaiti a réaffirmé que les Houthis continueraient leur blocus naval en soutien à Gaza, malgré les bombardements américains:https://www.youtube.com/watch?v=uquPCdQwfas

« Nous ne pouvons pas rester silencieux face au génocide en Palestine. Notre devoir est d’agir, militairement et économiquement. »

Les déclarations d’al-Bukhaiti laissent entrevoir une possible issue diplomatique si les États-Unis suspendent leurs frappes. Cependant, l’envoi récent d’un second porte-avions américain dans la région (Carl Vinson) suggère une préparation à une intensification des opérations militaires.

La communauté internationale reste divisée, certains condamnant les attaques houthistes, d’autres dénonçant les frappes américaines et leurs victimes civiles. Dans ce contexte, la balle semble effectivement dans le camp de Washington : poursuivre la guerre ou ouvrir la voie à des négociations.