Rapatriement sous tension: les Français doivent payer leur exfiltration

Rapatriement sous tension: les Français doivent payer leur exfiltration


Partager cet article

Alors que plusieurs centaines de Français tentent de fuir Israël en pleine escalade militaire avec l’Iran. Cependant, ces opérations, loin d’être gratuites, suscitent la polémique : les Français doivent assumer les coûts, parfois exorbitants, de leur retour. Pourtant, le ministère des Affaires étrangères français, via son site Conseils aux voyageurs, insiste depuis des mois sur la nécessité pour les Français voyageant à l’étranger, notamment dans des zones à risque comme le Maroc, Israël ou l’Iran, de souscrire une assurance rapatriement.

Face à l’escalade des tensions au Moyen-Orient, notamment les bombardements entre l’Iran et Israël, la France a mis en place des opérations de rapatriement d’urgence pour ses ressortissants. Certains dénoncent un scandale d’État car les rapatriements d’urgence restent à la charge des ressortissants. Malgré le contexte de guerre, la France refuse la gratuité et impose des remboursements, y compris après des exfiltrations par avions militaires.n Israël, où 150 000 ressortissants français sont recensés, les opérations de rapatriement d’urgence mises en place à partir du 22 juin 2025, face aux bombardements iraniens, illustrent cette approche. Sur CNews, Frank Tapiro a fait savoir que les Français souhaitant quitter le pays doivent débourser 300 € pour un vol militaire de Tel-Aviv à Chypre, puis organiser et financer eux-mêmes leur retour vers Paris. Selon des témoignages, seuls 100 ressortissants ont pu embarquer dans un premier vol militaire, laissant de nombreux autres dans l’incertitude.

La responsabilité individuelle invoquée

Le ministère des Affaires étrangères met en avant la responsabilité individuelle des citoyens. Voyager dans une zone à risque, malgré les avertissements répétés, engage la responsabilité personnelle.Depuis des mois, le Quai d’Orsay alerte : voyager dans certaines zones de conflit est fortement déconseillé. Sur le site officiel des Conseils aux voyageurs, il est clairement indiqué que les déplacements vers Israël, sauf motif impérieux, sont à éviter.

Le principe est simple : le rapatriement n’est pas un droit. Chaque Français partant à l’étranger est censé souscrire à une assurance rapatriement couvrant les frais médicaux, hospitaliers et de retour sanitaire éventuel, même en cas de crise.

Dans les faits, la France n’intervient qu’en cas de gravité exceptionnelle, et même dans ces rares cas, un engagement de remboursement est exigé. Les proches des personnes concernées peuvent aussi être sollicités, via l’obligation alimentaire prévue par le Code civil.

Gestion critiquée : non-assistance à personne en danger ?

L’exemple le plus flagrant aujourd’hui : la situation des touristes français coincés en Israël. Sur CNews, selon Frank Tapiro, pour quitter Tel Aviv sous les bombardements, certains ont dû payer 300 euros pour monter dans un avion militaire français, les déposant simplement… à Chypre.

Et d’ajouter qu’une fois là-bas, ces citoyens doivent trouver eux-mêmes et financer leur trajet jusqu’à Paris. En parallèle,les Français qui choisissent de ne pas attendre les vols organisés par l’État optent pour des solutions alternatives, comme des trajets en taxi vers la Jordanie via la Judée-Samarie, un parcours risqué impliquant de longues attentes aux postes-frontières et des frais élevés pour des vols commerciaux via Dubaï. Ces initiatives, bien que dangereuses, témoignent de la frustration face à la lenteur et au coût des solutions proposées par les autorités françaises.

Pour autant, les critiques fusent, notamment sur les réseaux sociaux, où des citoyens accusent la France de faire preuve de non-assistance à personne en danger. Certains reprochent à l’ambassade de France en Israël et au consulat d’être « aux abonnés absents » depuis le début des opérations, le 22 juin 2025. Des posts sur X dénoncent l’absence d’agents consulaires pour accueillir les rapatriés à Amman ou à Chypre, laissant les Français livrés à eux-mêmes dans des contextes de crise.

Alors que le président Emmanuel Macron et le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot,  appellent à la désescalade au Moyen-Orient, des voix s’élèvent pour dénoncer une forme d’hypocrisie : comment l’État peut-il critiquer les actions d’Israël ou des États-Unis tout en laissant ses propres citoyens sous la menace des bombardements iraniens ?ont publiquement critiqué les frappes israéliennes et américaines sur des cibles iraniennes, les qualifiant parfois d’« illégales ». Ces voix appellent à prioriser la protection des ressortissants français plutôt que de s’engager dans des débats géopolitiques et exigent une réponse rapide et la prise en charge complète des rapatriements, au moins dans un contexte aussi extrême.

Reste à savoir si face à la pression médiatique et politique, le gouvernement Macron changera de ligne dans les jours à venir.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Pourquoi l'État Léviathan se moque du budget (Merci, James Buchanan)

Pourquoi l'État Léviathan se moque du budget (Merci, James Buchanan)

Nous avons vu comment le gouvernement Lecornu s’est fracassé sur le bitume du Chicken Game. Mais une question doit vous brûler les lèvres : si l'État est incapable de faire voter son budget, comment se fait-il que les ministères continuent de tourner, que les cerbères de Bercy continuent de prélever l'impôt et que la technostructure ne semble pas s'en émouvoir outre mesure ? Pourquoi Lecornu est une vraie poule mouilléeEntre Noël et le Nouvel An, le Courrier entame un “parcours” d’éclairage


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Pourquoi Lecornu est une vraie poule mouillée

Pourquoi Lecornu est une vraie poule mouillée

Entre Noël et le Nouvel An, le Courrier entame un "parcours" d'éclairage auprès des lecteurs pour mieux comprendre comment se posent, avec un peu de recul, les problèmes de notre société. Voici une première explication sur l'effondrement de notre système, où il est question de "poulet mouillé", de "prisonnier" et de "passager clandestin". Mes chers amis, pour comprendre pourquoi le "Léviathan" français s’est pris les pieds dans le tapis du budget 2026, il faut cesser de regarder les hommes et c


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

Noël, étrennes : comment, en pratique, donner de l’argent à ses proches ?

En cette période de fêtes, la générosité est de mise. Mais attention : entre le chèque glissé sous le sapin et le virement « coup de pouce », la frontière pour le fisc est parfois poreuse. Dès le 1er janvier 2026, les règlesse durcissent en effet avec une obligation de déclaration en ligne. Il est temps de mettre les points sur les "i" pour donner… sans se faire épingler. Pour tout abonnement d’un an au Courrier des Stratèges souscrit entre le vendredi 19 décembre 18h et le lundi 22 décembre 1


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

Tech française : le grand enfermement fiscal de 2026, par Vincent Clairmont

Tech française : le grand enfermement fiscal de 2026, par Vincent Clairmont

On nous avait promis la « Start-up Nation », l’eldorado des licornes et le rayonnement de la French Tech. Mais en cette fin d'année 2025, le réveil est brutal pour les fondateurs. Derrière les paillettes des salons Vivatech de jadis, la réalité comptable s'impose : la souricière fiscale française vient de se refermer. Pour l’entrepreneur qui envisageait de prendre le large, la question n’est plus de savoir où partir, mais si l’État lui en laissera véritablement le droit sans le dépouiller au pa


Rédaction

Rédaction