Taxe numérique : Trump fait plier le Canada
U.S. President Donald Trump pumps his fist as he boards Air Force One upon departure from Joint Base Andrews in Maryland, U.S., January 12, 2018. REUTERS/Kevin Lamarque

Taxe numérique : Trump fait plier le Canada


Partager cet article

Le président américain Donald Trump a annoncé la fin des négociations commerciales avec le Canada, dénonçant la taxe canadienne sur les services numériques, qui doit entrer en vigueur ce lundi 30 juin, comme une « attaque » contre les États-Unis. Face à la taxe canadienne sur les géants du numérique, Washington brandit la menace de lourds droits de douane.

Vendredi, le président américain Donald Trump a annoncé la suspension immédiate des négociations commerciales avec le Canada en raison de la mise en vigueur de la taxe sur les entreprises technologies prévue pour ce lundi 30 juin.

Trump suspends les négociations

Ottawa a décidé de mettre en vigueur la taxe sur les entreprises technologies à compter de ce lundi 30 juin. Elle concerne notamment les géants de la tech qui réalisent un chiffre d’affaires mondial annuel supérieur à 1,1 milliard de dollars canadiens qui enregistrent des revenus annuels supérieurs à 20 millions de dollars canadiens au Canada. On cite entre autres Amazon, Meta, Google, Microsoft, Airbnb ou Uber. Le Canada prévoit d’appliquer un prélèvement de 3% sur les recettes qui proviennent des utilisateurs canadiens.

Le président américain n’est pas ravi de cette décision. Il a qualifié cette taxe « d’attaque directe et flagrante ». Washington a déjà menacé d’imposer de nouveaux droits de douanes au Canada si cette décision est maintenue.

Vendredi, Donald Trump a annoncé officiellement sur X la suspension immédiate de toutes les négociations commerciales avec le Canada puisque le pays a l’intention de collecter la taxe sur les entreprises technologiques.

« Nous mettons fin à TOUTES les discussions sur le commerce avec le Canada, avec effet immédiat. Le Canada paiera très cher pour faire des affaires avec les États-Unis »

, a-t-il menacé sur son réseau Truth Social.

Trump fait plier le Canada

Ottawa assume cette taxe, destinée à mieux fiscaliser les géants du numérique qui échappent depuis longtemps à l’impôt canadien. Mais pour Donald Trump, c’est une provocation inacceptable, visant directement les entreprises phares de l’économie américaine.

Loin de se limiter à la question du numérique, le président américain a profité de son intervention sur Fox News pour élargir ses critiques. Il accuse le Canada de « tricher » dans le cadre de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), en pointant notamment les lourds droits de douane canadiens sur les produits laitiers, pouvant atteindre « presque 400 % ».

« Les gens ne réalisent pas à quel point le Canada peut être vicieux en négociation »

, a déclaré Trump, conditionnant toute reprise des pourparlers à la suppression de certaines taxes, sans toutefois en préciser la nature exacte.

Depuis l’arrivée de Donald Trump au pouvoir, le Canada est déjà soumis à un régime fiscal particulier. Le locataire de la Maison Blanche a en effet modifié l’accord de libre-échange.

Notons que Donald Trump reproche aussi à l’Union européenne d’avoir mis en place une décision fiscale similaire à celle adoptée par le Canada. Des négociations internationales avec les 27 sont prévues. Elles concernent notamment la taxation des multinationales.

Autre annonce  : Donald Trump ne prolongera pas la pause de 90 jours sur les droits de douane qui arrivera à échéance le 9 juillet. « Pas besoin de rencontres », a-t-il déclaré. Le président américain menace d’imposer unilatéralement des droits pouvant atteindre jusqu’à 50 % sur les produits des pays jugés « déloyaux ».

Aux dernières nouvelles, le Canada a annoncé la suppression de sa taxe sur les géants du numérique. Le ministre des Finances et du Revenu national, François-Philippe Champagne, vient d’annoncer  que le Canada renonçait à la taxe sur les services numériques (TSN) afin de favoriser la conclusion d’un accord commercial global et mutuellement bénéfique avec les États-Unis.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

PLFSS 2026 : l'art de la pyrotechnie parlementaire, par Vincent Clairmont

L'adoption, samedi 8 novembre 2025, de la première partie du Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) pour 2026 n'aura trompé personne au sein de l'Hémicycle. Le score étriqué de 176 voix pour contre 161 ne signe en rien une adhésion au projet du gouvernement, ni même une improbable lune de miel sur l'autel des finances sociales. Ce vote, fruit d'un calcul politique aussi cynique que nécessaire, est avant tout une manœuvre. Une partie de l'opposition, notamment le Parti


Rédaction

Rédaction

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

Pourquoi votre stratégie Barbell est incomplète sans la bonne banque privée digitale

L’année 2026 semble promise, comme les précédentes, à une volatilité extrême et à des chocs imprévisibles. Les modèles d'investissement classiques, qui misent sur la « diversification moyenne » et l’optimisation du risque au milieu du spectre, sont non seulement fragiles, mais destinés à être pulvérisés à l’occasion du prochain « cygne noir » que l'Histoire ne manquera pas de nous servir. Face à ce chaos qui se déploie sous nos yeux, nous vous avons présenté dimanche 2 novembre la seule philoso


FLORENT MACHABERT

FLORENT MACHABERT

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

9/11 : quand un prof de Berkeley contestait le rôle de Cheney, par Thibault de Varenne

Elise Rochefort a évoqué pour nous les controverses officielles sur l'emploi du temps de Dick Cheney le 11 septembre 2001. Peter Dale Scott, diplomate canadien devenu professeur à l'Université Berkeley, en Californie, a prétendu documenter le contexte de cette affaire explosive. Et voici les thèses qu'il a défendues, accompagnées de leurs critiques, bien entendu... Peter Dale Scott (né en 1929) représente une figure intellectuelle singulière et complexe dans le paysage académique nord-améri


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Que faisait feu Dick Cheney le 11 septembre 2001 ? par Elise Rochefort

Le 11 septembre 2001, le vice-Président de George W. Bush, Dick Cheney, décédé cette semaine, fait face seul ou presque au traumatisme du polyterrorisme qui frappe les USA. Mais qu'a-t-il fait au juste ? Près de vingt-cinq plus tard, voici le point des zones d'ombre et de controverse. L'analyse du rôle joué par le vice-président Richard "Dick" Cheney le 11 septembre 2001 est essentielle pour comprendre la réponse du gouvernement américain à la crise et l'évolution ultérieure de l'autorité e


Rédaction

Rédaction