Scandale Epstein : Trump veut-il détourner l’attention des Américains?

Scandale Epstein : Trump veut-il détourner l’attention des Américains?


Partager cet article

Sous pression dans l’affaire Epstein, Donald Trump tenterait-il de déplacer le regard médiatique en multipliant les accusations contre Barack Obama, qu’il va jusqu’à accuser de « trahison ». Nous l’avions évoqué, cette affirmation que Trump est cité dans le dossier Epstein, vise à remettre en question l’intégrité de Trump ou à utiliser un sujet sensible pour des fins politiques ou personnelles.En rupture avec Donald Trump, Elon Musk avait affirmé que Trump ne veut pas rendre le dossier Epstein public parce que son nom y est cité.

En 2024, le locataire de la Maison Blanche avait promis de lever la voile sur  cette affaire. Mais il n’a pas tenu ses promesses. Pour détourner l’attention du public et certains de ses partisans, Trump a préféré s’attaquer à l’ancien président démocrate Barack Obama. Il a accusé son prédécesseur de « chef de gang » et affirme détenir des « preuves irréfutables ».

Une tentative pour détourner l’attention du public et de ses partisans

Le mardi 22 juillet, alors que Donald Trump recevait son homologue philippin, Ferdinand Macros, dans le Bureau Ovale, à Washington, les journalistes lui ont posé des questions sur le dossier Esptein. « Je ne suis pas cela de près », a-t-il répondu. Pour détourner l’attention de ses partisans et du public, le dirigeant républicain s’était plutôt attaqué à Barack Obama.

Le locataire de la Maison Blanche a lancé des propos particulièrement virulents contre l’ancien président démocrate. Selon lui, Obama est « coupable de  trahison ». Trump a aussi qualifié cet ancien président d’être un « chef de gang » qui « tentait de monter un coup d’Etat ». Il affirme détenir des « preuves irréfutables ». « Voilà ce dont vous devriez réellement parler », a déclaré le président américain aux journalistes après avoir critiqué lourdement la presse.

Dans le passé, il avait accusé ce dernier et Hillary Clinton, son adversaire au cours de la présidentielle de 2016, d’avoir diffusé de fausses informations sur une ingérence russe dans la campagne électorale de l’époque, et ce, dans le seul but de le nuire. Le président américain a toujours nié et critiqué les conclusions des services de renseignement américains.

Dernièrement, le président américain a  diffusé sur Truth Social une vidéo deepfake montrant Obama arrêté par le FBI, preuve supplémentaire d’une rhétorique de plus en plus délirante — et dangereusement virale.

Le tabou Epstein : entre manipulation, silence et secrets d’État

Pourquoi Trump refuse-t-il d’ouvrir le dossier Epstein ? La question se pose d’autant plus que l’ancien président avait levé le voile sur le dossier d’assassinat de Kennedy.De nombreuses sources,avancent que Jeffrey Epstein aurait été un agent des services israéliens, utilisé pour compromettre des élites américaines via un système de chantage sexuel à grande échelle.

Dans ce contexte, le silence de Trump pourrait n’être qu’un calcul : utiliser le secret pour menacer, sans jamais le dévoiler. Une manière de tenir ses adversaires sous pression sans risquer d’ébranler l’intégrité d’un système dont il reste, malgré ses discours anti-élite.

De plus en plus d’Américains — y compris dans les rangs républicains — s’interrogent : Trump, comme ses prédécesseurs, serait-il impuissant face à au « deep state » qui dicte la ligne politique réelle des États-Unis, au-delà des élections et des partis ? En refusant d’ouvrir les dossiers explosifs, Trump pourrait bien confirmer cette thèse, malgré lui.

Le Parti républicain lui-même se fissure. Une partie de sa base devient anti-israélienne, dénonçant l’influence étrangère sur la politique américaine, tandis que les élites conservatrices cherchent à étouffer le sujet. Dans ce champ de mines, Trump veut il détourner l’attention avec Obama? Pour gagner du temps et éviter d’affronter les véritables sources du scandale.Faut-il rappeler les attaques incessantes dont Donald Trump a été la cible tout au long de son premier mandat ? Elon Musk comme les adversaires politiques de Trump mesurent-t-ils vraiment la portée de leur geste en soutenant l’idée d’une nouvelle procédure de destitution à son encontre ?Plus que jamais l’hypothèse d’une guerre civile américaine est sur la table.


Partager cet article
Commentaires

S'abonner au Courrier des Stratèges

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter pour ne rien manquer de l'actualité.

Abonnement en cours...
You've been subscribed!
Quelque chose s'est mal passé
Tocqueville avait tout prévu : bienvenue dans l'ère de l'avachissement

Tocqueville avait tout prévu : bienvenue dans l'ère de l'avachissement

Relire Alexis de Tocqueville en cette fin d'année 2025, alors que la France s'enfonce dans l'hiver fiscal et le marasme technocratique, n'est pas un exercice intellectuel. C'est un constat d'autopsie. Ce que l'aristocrate normand décrivait avec effroi en 1840 dans la seconde partie de De la démocratie en Amérique, ce n'était pas le totalitarisme brutal du XXe siècle, celui des goulags et des bruits de bottes. Non, Tocqueville avait vu plus loin. Il avait vu le « Great Reset » avant la lettre. Il


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Le Nudge ou la fin programmée du libre arbitre : pourquoi il est urgent de lire Rizzo et Whitman

Le Nudge ou la fin programmée du libre arbitre : pourquoi il est urgent de lire Rizzo et Whitman

Nous vivons une transformation silencieuse de l’État. Loin des fracas des révolutions, une nouvelle ingénierie sociale s’est installée au cœur des démocraties occidentales, remplaçant la loi qui interdit par la norme qui suggère. C’est l’ère du Nudge, cette « douceur » technocratique qui entend nous gouverner pour notre bien, sans même que nous nous en apercevions. Pour comprendre cette dérive et surtout pour s'armer intellectuellement contre elle, la lecture de Mario Rizzo et Glen Whitman est d


Éric Verhaeghe

Éric Verhaeghe

Réponse aux lecteurs : pourquoi compter les morts russes est-il si difficile et si sensible? par Thibault de Varenne

Réponse aux lecteurs : pourquoi compter les morts russes est-il si difficile et si sensible? par Thibault de Varenne

La récente chronique de Thibault de Varenne sur l'état du front a suscité, chez nombre d'entre vous, une émotion légitime et des réactions critiques. En évoquant des pertes russes dépassant le million d'hommes, il semble avoir heurté la sensibilité de certains lecteurs qui y voient, non sans raison apparente, le reflet d'une propagande occidentale triomphaliste, déconnectée de la résilience affichée par l'armée de Moscou. Je lui ai donc demandé de vous répondre en précisant sa méthode d'évaluati


Rédaction

Rédaction

Le grand match fiscal 2025 : quel pays "vivable" spolie le moins, par Vincent Clairmont

Le grand match fiscal 2025 : quel pays "vivable" spolie le moins, par Vincent Clairmont

C’est la question qui fâche, celle que l’on pose à voix basse dans les dîners en ville ou lors des réunions de famille d’après-fêtes : « Au fond, pour le même travail, que me resterait-il si j'avais franchi la frontière? ». En cette année 2025, marquée par une tectonique des plaques fiscales sans précédent, la réponse n’a jamais été aussi tranchée. La France cherche des liquidités pour combler ses déficits. La Roumanie rentre dans le rang sous la pression de Bruxelles. Dubaï se sophistique en i


Rédaction

Rédaction