La question de l’égalité hommes-femmes dans la fonction publique donne l'un des plus beaux exemples du "faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais". Alors que les gouvernements qui se succèdent multiplient les normes qui s'appliquent aux entreprises dans ce domaine, on découvre que les administrations s'affranchissent d'autant plus allègrement des obligations qu'elles imposent aux autres que les amendes auxquelles elles sont soumises sont payées... par le contribuable. Il est question de pratiquer le "shaming" (la mise au pilori) des entreprises qui ne respectent pas leurs obligations, mais ne devrions-nous pas commencer par clouer au pilori ces hauts fonctionnaires mâles qui gardent le pouvoir pour eux-mêmes ?
Une conviction (apparemment) rafraichissante
Visiblement ce n’est pas encore le cas. Sur les plateaux de télévision ce 8 Mars, Amélie de Montchalin, Ministre de la Transformation et de la Fonction publiques (notez bien le « s » terminal) a expliqué, avec une conviction qui faisait plaisir à voir, que l’heure des constats était terminée et qu’elle avait demandé à tous les ministères de lui transmettre un plan de progrès. Le non-respect de la loi en matière d’égalité hommes-femmes serait assorti de sanctions, a-t-elle ajouté.
Des sanctions internes qui sont un nouveau prélèvement fiscal
A cette occasion, j’ai appris avec surprise que certains ministères « payaient » déjà une « pénalité » pouvant aller jusqu’à 1% de leur masse salariale pour leur non-respect de la loi.
Or cette prétendue « pénalité » est en réalité un nouveau prélèvement fiscal des citoyens : soit sous forme d’impôts supplémentaires si le ministère conserve son budget « post-pénalité », soit sous forme de réduction des prestations fournies au public.
A titre individuel, les responsables ne sont pas concernés : il n’est en effet pas possible de les licencier puisqu’ils sont employés à vie.
Donc tout ceci est bien une farce.
Une recherche de parité à frais de fonctionnement inutiles
Ce qui m’a frappé en m’informant en détail sur le sujet est l’incroyable profusion de lois, décrets, rapports, procédures, analyses et discours sur la question qui eux-mêmes nécessitent des comités, des coordonnateurs, des rapports, des référents et de nombreux bureaucrates pour les alimenter. La machine à dépenser les impôts des Français tourne à plein.
Nous avons là l’exemple par excellence des frais de fonctionnement inutiles dont j’ai parlé dans ces colonnes la semaine dernière. L’Organisation se prélasse en se regardant le nombril. Elle passe son temps à s’occuper d’elle-même et à dépenser nos impôts à ce type d’amusements. Ce faisant, elle ne s’occupe pas de la mission de service au public pour laquelle nous la payons.
Une quasi-égalité des salaires
Pourtant, en lisant la p 181 des 413 pages du rapport sur l’égalité professionnelle dans la fonction publique, il s’avère que sur ce qui me semble l’exigence la plus indiscutable, à travail égal salaire égal, l’objectif est quasi-atteint. Les hommes gagnent en moyenne 12,5% de plus que les femmes, ce qui n’est pas un détail. Mais cet écart est surtout dû (8,1 sur les 12,5%) au fait que les femmes se retrouvent davantage dans des fonctions moins payées.
Donc, à travail égal, les salaires sont presqu’égaux (même s’il faut encore réduire l’écart), la question est celle de l’accès des femmes aux « corps » et aux positions mieux payées. Le problème posé serait donc qu’il n’y aurait pas assez de femmes à des postes de direction ou de hautes responsabilités dans la fonction publique.
La solution simple indolore pour les contribuables
Or, il y a une autre manière de poser le problème : il y a trop d’hommes à ces postes.
Personne, aucun décret, aucun discours, aucune analyse ne propose la seule vraie solution à ce problème. Elle est pourtant toute simple et au lieu de nous coûter des frais inutiles, elle va nous en économiser : supprimons leurs postes ! Si on supprime une forte proportion des postes des hauts fonctionnaires masculins les plus payés, le problème est résolu.
Mettons les à la retraite anticipée en leur donnant une médaille et surtout ne les remplaçons pas. Même par une femme !
Ce n’est pas une boutade.
vous ne vous rendez pas compte de ce que vous écrivez
mettre au rancart toutes ces bêtes de concours hyper performantes dans l’inflation normative et réglementaire
vous voulez que ce soit la chienlit en France ?