Plus ou moins d’Europe? L’Allemagne vient d’apporter sa réponse, après un silence gênant d’Angela Merkel, à la tribune publiée dans de nombreux pays de l’Union par Emmanuel Macron sur sa vision de l’Europe. C’est la dauphine d’Angela, Annegret Kramp-Karrenbauer (surnommée AKK), qui a porté le fer contre les propositions françaises, désormais enterrées vivantes.
La dauphine d’Angela a exposé ses idées, de façon la plus limpide possible:
Nous devons miser résolument sur un système de subsidiarité et de responsabilité individuelle impliquant que chacun assume ses engagements. Le centralisme européen, l’étatisme européen, la mutualisation des dettes, l’européanisation des systèmes sociaux et du salaire minimum seraient la mauvaise voie.
Ce qui s’appelle fermer le ban. Sans soutien allemand, Emmanuel Macron n’a aucune chance de voir ses idées prospérer. Il se heurte ici au bloc des ordo-libéraux du Nord, qui ont profité de la monnaie unique et reprochent à la France de ne pratiquer aucune réforme structurelle.
Emmanuel Macron avait pourtant présenté des idées beaucoup moins ambitieuses qu’à son arrivée. Dans la pratique, la crise des Gilets Jaunes et l’explosion attendue du déficit budgétaire français en 2019 rendent impossibles toute ambition européenne de la France auprès du bloc septentrional.
On notera que, globalement, la crédibilité de la France en Europe n’est guère meilleure aujourd’hui qu’au plus fort des pires années hollandaises. Les discours pro-européens d’Emmanuel Macron paraissent ici totalement inutiles et à fonds perdus.