La peur comme essence de la modernité, l'omniprésence de la culture de la panique. Ernst Jünger est souvent prophétique car il a discerné ces tendances une génération à l'avance.
A la fois prophète olympien et descripteur de la débâcle, Jünger prévoit notre anéantissement économique et anthropologique. Dans Soixante-dix s’efface, alors qu’il raconte des petits voyages (Maroc, Canaries) souvent décevants, le maître soudain catastrophé écrit :
« Les autos ruinent les villes ; le séjour devient une « saison en enfer » – les bruits, les gaz d’échappement, les dangers de mort. Quand on ne se fait pas écraser, on dépérit lentement. Même les îles lointaines en sont inondées. Sur les plages, les hôtels poussent comme des champignons, non isolément, mais par chaînes entières. Ils sont identiques, jusqu’à leurs trous de serrure ; leur modèle se trouve quelque part à New York ou à Tokyo. On estime par conséquent que le nombre des voyageurs va constamment croître, et qu’il faut, dans cette perspective, engager de plus en plus de personnel. Dans les îles, l’eau va aussi se raréfier. Fièvre du boom commercial. Qu’arrivera-t-il en cas de restrictions, de crise économique, de guerre ? L’évolution est irréversible. Un hôtel vide se change bientôt en ruine ; d’un garçon de restaurant, on ne refera jamais un berger. Viennent alors des paysages spectraux (p. 534).»
Syndrome du Titanic
L’effondrement qui nous arrive dans les années 2020, et qui est autant subi que provoqué via le Reset, devient chez Jünger un syndrome du Titanic. Vingt ans avant, dans son livre le plus important pour les survivalistes, le Traité du rebelle donc, Jünger écrit :
« La peur est l’un des symptômes de notre temps. Elle nous désarme d’autant plus qu’elle succède à une époque de grande liberté individuelle, où la misère même, telle que la décrit Dickens, par exemple, était presque oubliée. »
Jünger évoque justement le Titanic ; on se souvient du succès effarant de ce film répugnant. Il écrit donc :
« Comment ce passage s’est-il produit ? Si l’on voulait nommer l’instant fatal, aucun, sans doute, ne conviendrait mieux que celui où sombra le Titanic. La lumière et l’ombre s’y heurtent brutalement : l’hybris du progrès y rencontre la panique, le suprême confort se brise contre le néant, l’automatisme contre la catastrophe, qui prend l’aspect d’un accident de circulation. »
Progrès conjoints de l’automatisme et de la peur
Jules Verne a bien montré que l’automatisme (la civilisation mécanique) croissait avec la peur. Voyez les 500 millions de la Bégum qui montre la montée du péril allemand sur fond de grosse industrialisation. Il y a une grosse promesse, raconte Jünger, mais elle croît avec un grand risque et une grosse trouille :
« Il est de fait que les progrès de l’automatisme et ceux de la peur sont très étroitement liés, en ce que l’homme, pour prix d’allègements techniques, limite sa capacité de décision. Il y gagne toutes sortes de commodités. Mais, en contrepartie, la perte de sa liberté ne peut que s’aggraver. La personne n’est plus dans la société comme un arbre dans la forêt ; elle ressemble au passager d’un navire rapide, qui porte le nom de Titanic, ou encore de Léviathan. Tant que le ciel demeure serein et la vue agréable, il ne remarque guère l’état de moindre liberté dans lequel il est tombé. Au contraire : l’optimisme éclate, la conscience d’une toute-puissance que procure la vitesse. Tout change lorsqu’on signale des îles qui crachent des flammes, ou des icebergs. Alors, ce n’est pas seulement la technique qui passe du confort à d’autres domaines : le manque de liberté se fait sentir, soit que triomphent les pouvoirs élémentaires, soit que des solitaires, ayant gardé leur force, exercent une autorité absolue. »
Jünger a vu le lien entre les mythes grecs et le progrès technique, comme Anouilh, Giraudoux, Domenach, Cocteau et quelques autres pendant et après la Guerre. Le Titanic n’est pas seul en cause. C’est aussi le syndrome du radeau de la méduse, épisode affreux de notre histoire et qui rappelle que la méduse nous transforme en pierres (en cœurs de pierre).
Jünger ajoute :
« Et nous finissons comme des bougies dans un tableau de Bosch :
On pourrait élever une objection : d’autres ères de crainte, de panique, d’Apocalypse ont suivi leur cours, sans que ce caractère d’automatisme vînt les renforcer, leur servir d’accompagnement.
Laissons ce point : car l’automatisme ne prend ce caractère terrifiant que s’il s’avère être l’une des formes, le style même de la fatalité, dont Jérôme Bosch donnait déjà une représentation incomparable. »
La marque du monde moderne: la peur viscérale
Mais Jünger souligne l’essentiel. Nous crevons de trouille et c’est la marque du monde moderne (la vie aurait dû rester un « risque à courir, pas un problème à résoudre », comme disait un Bernanos écœuré) :
« On constatera que presque tous, hommes ou femmes, sont en proie à une panique telle qu’on n’en avait plus vu dans nos contrées depuis le début du Moyen Age. On les verra se jeter avec une sorte de rage dans leur terreur, en exhiber sans pudeur ni retenue les symptômes. »
Umberto Eco dans un bel essai sur le moyen âge avait parlé du retour impromptu de ces grandes peurs. Flaubert avait déjà souligné dans sa correspondance la trouille liée à un simple épisode météo (voyez mon texte) ; et c’est aujourd’hui sur fond de paniques climatiques que nos élites et gouvernements veulent nous anéantir. On veut alors se cacher (collapsologues, catastrophistes, apocalyptiques, à vos bateaux, à votre or, à vos cavernes !) et Jünger ajoute presque humoristiquement :
« On assiste à des enchères où l’on dispute s’il vaut mieux fuir, se cacher ou recourir au suicide, et l’on voit des esprits qui, gardant encore toute leur liberté, cherchent déjà par quelles méthodes et quelles ruses ils achèteront la faveur de la crapule, quand elle aura pris le pouvoir. »
La culture (américaine) de la panique
L’automatisme progresse évidemment avec la panique, et dans le pays qui reste le plus avancé, l’Amérique :
« La culture de panique va s’appesantir, là où l’automatisme gagne sans cesse du terrain et touche à ses formes parfaites, comme en Amérique. Elle y trouve son terrain d’élection ; elle se répand à travers des réseaux dont la promptitude rivalise avec celle de l’éclair. Le seul besoin de prendre les nouvelles plusieurs fois par jour est un signe d’angoisse ; l’imagination s’échauffe, et se paralyse de son accélération même. »
Jünger va même plus loin en dénonçant l’horreur télévisuelle qui crée péril russe, virus, Reset, dictature et pénurie (voyez mon texte De Platon à Cnn) :
« Toutes ces antennes des villes géantes ressemblent à des cheveux qui se dressent sur une tête. Elles appellent des contacts démoniaques. »
L’info, ce narcotique
Nous avons parlé du rôle narcotique de l’info dans un texte ici-même, en citant Platon, Théophraste, Fichte et Thoreau. Reprenons Thoreau :
« À peine un homme fait-il un somme d’une demi-heure après dîner, qu’en s’éveillant il dresse la tête et demande : « Quelles nouvelles ? » comme si le reste de l’humanité s’était tenu en faction près de lui. Il en est qui donnent l’ordre de les réveiller toutes les demi-heures, certes sans autre but ; sur quoi en guise de paiement ils racontent ce qu’ils ont rêvé. Après une nuit de sommeil, les nouvelles sont aussi indispensables que le premier déjeuner.
Dites-moi, je vous prie, qu’importe ce qui a pu encore arriver à quelqu’un, n’importe où sur ce globe ? »
Nous risquons toujours la guerre avec la Chine et la Russie, comme durant la Guerre Froide. Jünger remarque :
« Il est certain que l’Est n’échappe pas à la règle. L’Occident vit dans la peur de l’Est, et l’Est dans la peur de l’Occident. En tous les points du globe, on passe son existence dans l’attente d’horribles agressions. Nombreux sont ceux où la crainte de la guerre civile l’aggrave encore.
La machine politique, dans ses rouages élémentaires, n’est pas le seul objet de cette crainte. Il s’y joint d’innombrables angoisses. Elles provoquent cette incertitude qui met toute son espérance en la personne des médecins, des sauveurs, des thaumaturges. Signe avant-coureur du naufrage, plus lisible que tout danger matériel. »
Sarcasmes sur le yoga
Ce naufrage n’est pas très prometteur d’autant que la solution semble impossible : on combat pour la forme le minotaure au milieu des zombis. Jünger envoie promener le yoga, pourtant recommandé avec la Kabbale dans Sex and the City :
« Mais notre temps exige autre chose que la fondation d’écoles de yoga. Tel est pourtant le but, non seulement de nombreuses sectes, mais d’un certain style de nihilisme chrétien, qui se rend la tâche trop facile. On ne peut se contenter de connaître à l’étage supérieur le vrai et le bon, tandis que dans les caves, on écorche vifs vos frères humains. »
Reconnaissons que nous avons progressé. On les écorche moins vifs, on les bourre vifs et on les sur-informe vifs. Mais passons. Jünger encore pour conclure (si c’est encore possible) :
« Car nous ne sommes pas impliqués dans notre seule débâcle nationale ; nous sommes entraînés dans une catastrophe universelle, où l’on ne peut guère dire, et moins encore prophétiser, quels sont les vrais vainqueurs, et quels sont les vaincus. »
L’Apocalypse aura lieu dans un monde unifié
Ici il rejoint Mgr Gaume : pour ce dernier l’Apocalypse aurait lieu quand le monde serait unifié. Comme dira Guy Debord : « dans un monde unifié on ne peut s’exiler ». Les démons de Davos peuvent alors se rassembler comme à la fin du chant I de Milton et entamer l’œuvre de destruction et de dépeuplement.
Ernst Jünger défendait le recours aux forêts. Comme on sait aussi les montagnes-parcs nationaux sont bourrées de parkings payants et nous venons d’apprendre que dans les Pyrénées, la balade sera payante. On paiera un automate. Mais ne paniquons pas…
Sources
Jünger – Traité du rebelle, le recours aux forêts – archive.org
https://lesakerfrancophone.fr/monseigneur-gaume-et-le-caractere-demoniaque-de-la-technologie-moderne
https://www.dedefensa.org/article/flaubert-et-notre-abrutissement-climatique
Tentative d’assassinat de Poutine. Medvedev menace d’holocauste nucléaire. Lancer de Khinzal.
https://nicolasbonnal.wordpress.com/2022/09/15/syndrome-du-titanic-ernst-junger-et-la-culture-de-la-panique/
Bonjour Monsieur Bonnal,
Pour rajouter un de plus beaux et des plus prophétiques passages… du
« Passage dans la Forêt » :
« Le technicien calcule en avantages de détail. Dans la comptabilité générale, les comptes prennent souvent une autre allure. Le monde des assurances, des vaccins, de l’hygiène minutieuse, du prolongement de la moyenne de vie représente-t-il un gain réel ? Il ne vaut pas la peine d’en débattre, puisque ce monde continue à s’épanouir et que les idées sur lesquelles il s’appuie ne sont pas encore épuisées. Le navire poursuivra sa course, au-delà même des catastrophes. Il est vrai que les catastrophes entraînent des suppressions radicales. Quand un navire sombre, sa pharmacie coule avec lui. D’autres vertus sont alors exigées, comme celle de survivre à quelques heures passées dans une eau glaciale. L’équipage d’âge moyen élevé, vacciné, revacciné, débarrassé de ses microbes, habitué aux médicaments, a moins de chances d’en sortir qu’un autre qui ne sait rien de tous ces remèdes. La basse mortalité des époques paisibles ne donne pas la mesure de la santé véritable ; elle peut, d’un jour à l’autre, faire place à son contraire. Il se peut même qu’elle provoque des maladies encore inconnues. Le tissu des peuples devient fragile.»
Quant au passage que vous citez au tout début « Les autos ruinent les villes ; le séjour devient une « saison en enfer… » on pense à Flaubert, et même à Ivan Illich…
oui merci : au-delà des catastrophes c’est bien dit ; j’avais jadis une chronique intitulée : “après l’Apocalypse”. Car nos têtes de noeuds ne sauront jamaisoù ils en sont. 1793, 1814-15, 1848, 1853-56, 1870-71, 1914-1918, 1939, etc. etc.
« La peur est l’un des symptômes de notre temps. Elle nous désarme d’autant plus qu’elle succède à une époque de grande liberté individuelle, où la misère même, telle que la décrit Dickens, par exemple, était presque oubliée. »
Jünger est très intéressant dans ce livre exceptionnel. mais il oublie que la peur (l’adrénaline est l’hormone du stress) est un phénomène biologique, pas seulement anthropologique. Je la constate chez l’araignée, la mouche ou le moustique que je vais écraser… Le chien et le chat quand ils paniquent facilement en présence du prédateur en chef de la Terre (‘homme), s’éloignent et contournent en montrant les dents. Idem chez les mammifères, qui ressentent une inquiétude vive qui tourne immédiatement aux réflexes de survie quand on les aborde dans leurs angles morts. Personnellement, j’ai un très bon feeling avec les animaux. C’est juste une question de calme intérieur, shintoïsme, bouddhisme taôisme, Monts Wudang, etc.
Non de non, arrêtons avec ces erreurs culturelles manifestes dues à un trop plein de littérature qui se matérialise à terme dans trop peu de bon sens ! Le constat jungerien de la perversité mortifère citadine est certes excellent, mais les romains le constataient déjà il y a 2.000 ans… La ville (Culture) éloigne de la (N)nature, truisme là encore… Non, le vrai problème, le premier et le seul, est que la (C)culture encyclopédique tend à faire disparaitre nos traces d’animalité. Ce n’est plus une tendance quand c’est une volonté philosophique déjà très datée. Le progrès ?
Pourtant les humains se reproduisent, se nourrissent, s’abreuvent, respirent, évacuent leurs déchets de la même manière que les mammifères, les femmes accouchent comme les chiennes et les chattes, La ferme des animaux…
Le problème est donc essentiellement psychanalytique ou psychosociologique, des sociolectes, selon l’angle par lequel on aborde le problème. Le langage conditionne, encore un truisme.
Par ses agglomérations (ni plus ni moins que des fourmilières ou des termitières élaborées) l’humain veut depuis toujours échapper à son biotope, veut se dissocier de la bestialité des cheptels. Son intelligence technologique, bientôt souhaitée transhumaniste, veut absolument résoudre cette dernière équation échappant à l’humanité depuis les débuts de l’introspection : échapper aux conditionnements du biotope, cesser d’être des humains, égaler nos “créateurs” les Dieux. Aujourd’hui, nous allons encore plus loin dans la volonté suicidaire des élites (ou leur sélection pour la survie) “détruisons ce biotope volontairement, fabriquons des vecteurs interplanétaires pour nous éjecter de cette horrible planète en fin de vie – deux films Wall-E, le film Pixar (2008), Don’t Look Up : Déni cosmique avec Leonardo Di Caprio (2020).
La philosophie apocalyptique des élites est bien là dans notre époque, mais est-ce une révélation contemporaine ? Non.
En gros, nous ne sommes plus des bêtes puisque nous les maintenons en esclavage, nous les dominons, ils sont des cheptels destinés à nos usages domestiques. Mais les humains ont aussi généralisé l’usage des cheptels aux humains… Le Great Reset de Davos veut d’ailleurs réactiver et amplifier le phénomène de caste (maîtres et animaux) : 2.500 Dieux vs 7,5 milliards d’esclaves-animaux (qui n’ont plus besoin de réfléchir et d’être éduqués)… Autre débat, passons !
Tout cela n’a donc strictement rien à voir avec la peur, strictement rien, puisque celle-ci existe depuis les dinosaures et sans doute bien avant. Cessons ici de publier des conneries grosses comme l’univers bibliographique surchargé de l’auteur !
Par contre, cette situation contemporaine a tout à voir avec le prométhéisme qui est un (toujours selon Google) “Système de pensée, courant intellectuel qui se réclame de l’ambition prométhéenne. Posséder le monde, ce n’est pas, à ses yeux, trouver quelque secret qui permettrait à l’homme, soudain, de devenir le maître, à l’humanité de disposer à son gré de l’univers qu’elle porte en elle comme de celui qui l’environne.”
L’arrogance humaine est bien là, et non dans la diffusion générale, universelle, biologique, de la peur par contact olfactif (l’adrénaline a une odeur que sentent les animaux à distance) : dominer l’infiniment petit comme l’infiniment grand…
Ce n’est pas gagné !
“L’intelligence humaine n’a pas de limites !” prétend-on ! Tant qu’on n’a pas croisé de civilisations extraterrestres, je serais tenté d’y croire, mais je ne miserai pas ma chemise.., Pourquoi l’humanité et l’homme seraient-ils la création ultime de l’Univers ? On se marre bien sur Terre (planète Xxx2225-Z&=238.000.739) avec cette arrogance démiurgique typique qu’on lit dans ces textes… Il est vrai que pour l’instant, la production humaine est notre seule référence, mais jusqu’à quand ?
Pourtant, depuis qu’on a découvert que les 4 acides aminés de l’ADN (adénine (A), cytosine (C), guanine (G) ou thymine (T)) étaient universellement présents dans les nuages interstellaires, mon petit doigt me dit que l’ADN est universellement présent dans… l’Univers. Et la peur ? Pas besoin de continuer la démonstration.
Donc, en contradiction évidente avec la démonstration jungerienne, très peu de maux humains sont corrélés à notre époque, exceptée la puissance de destruction qui elle approche celle du soleil via les Bombes H, et qu’avait déjà anticipée l’Apocalypse de Jean, dernier tome de la Bible. La peur a donc changé de dimension, certes. Elle était liée avant notre ère à l’éventualité de la vengeance céleste. Aujourd’hui, elle est liée à l’éventualité de l’auto destruction par la puissance atomique maîtrisée.
Les humains veulent depuis toujours égaler les “Dieux” (Jésus le fils de Dieu). Dans leur psyché névrosée, cette représentation angoissée est peut-être liée à la trace laissée dans l’instinct animal (inscrite dans l’ADN après l’Armageddon des dinosaures ?) par la naine blanche qui finira d’avaler par implosion son environnement planétaire en fin de vie, après avoir consommé tout son hélium. Prescience et conscience de la fin des étoiles et donc de l’humanité… Ptolémée n’est pas une intelligence ex nihilo.
Dès lors, puisque tout est finitude, l’humain a décidé par arrogance qu’il était désormais en son pouvoir d’arrêter ce processus, “parce qu’il peut le faire” pense-t-il. Je ne sais pas. Mais le cadre intellectuel transhumaniste du Great Reset de Davos se situe évidemment dans cette folie terminale…
Éliminer la peur, quelle arrogance !
La dominer en utilisant son énergie vitale, oui, certainement.
Selon Google, l’adrénaline est une hormone aussi appelée “épinéphrine” principalement sécrétée par les glandes surrénales, c’est-à-dire celles situées au-dessus des reins. Elle est libérée dans le sang essentiellement en cas d’émotions intenses : la peur, la colère, le stress…
Ayez quand même l’honnêteté intellectuelle de reconnaitre que la diffusion de la peur et de la panique est un business. Qui enrichit le Courrier des Stratèges…
Orson Wells est devenu célèbre aux USA suite à son canular radiophonique diffusé par CBS (1938) sur l’arrivée des extra-terrestres… Le cinéma fantastique aujourd’hui pullule de ces dystopies qui n’ont qu’un but, faire vendre.
La peur est le plus grand moteur économique de tous les temps.
Combien de livres vendus par l’auteur de “Tout va bien” ?
“On ne fait pas d’information avec les trains qui arrivent à l’heure”…
https://www.rtl.fr/actu/international/il-y-a-80-ans-le-canular-radiophonique-d-orson-welles-faisait-paniquer-l-amerique-7795386929
Vous mon petit monsieur, ayez l’honnêteté intellectuelle de ne pas insulter le CDR (allez traîner chez Libé) et de ne pas vous croire plus intelligent que Welles ou Jünger et de me lire : je dis bien que la situation du Reset est provoquée autant que subie.
Pour des lecteurs moins malhonnêtes, cf. mes textes (y compris dans la presse russe) sur Orson Welles comme agent du Deep State de Roosevelt :
http://www.dedefensa.org/article/genie-de-la-conscience-apocalyptique-en-amerique
https://english.pravda.ru/opinion/122184-hollywood_conspiracy/
https://www.amazon.fr/DANS-GUEULE-BETE-LAPOCALYPSE-MONDIAL/dp/B09NR9QGLX/ref=sr_1_6?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=1W3YVAIHSG8YN&keywords=apocalypse+bonnal&qid=1663231212&sprefix=apocalypse+bonnal%2Caps%2C113&sr=8-6
« Vous mon petit monsieur, ayez l’honnêteté intellectuelle de ne pas insulter le CDR (allez traîner chez Libé) » Déjà cette réponse montre le niveau… Syndrome d’une culture massive mal digérée et qui n’accepte pas la remise en question, le débat, la controverse. Le totalitarisme académique, connais pas cher Monsieur, c’est le règne des pédants de Molière dont je ne pratique pas la société fermée (sectaire). Jusqu’à nouvel ordre, Junger n’est pas une planète intouchable du système solaire. Aucun penseur n’est intouchable dans la mesure où aucun ne peut prétendre à l’objectivité totale, uniquement à l’invention d’un prisme ou un angle de vue fort intéressant, comme d’un témoignage sur un accident de la route mais qui ne produit jamais la même réalité en fonction de la position du témoin.. Seul le prisme littéraire et la formation de disciples peut amener à croire qu’une pensée est inoxydable par nature ou essence, car venant du ciel. On nomme cette position intellectuelle une religion, ou une secte. Désolé d’avoir blasphémé Junger ! Sortez un peu de votre enfermement bibliothécaire quasi religieux, allez respirer l’air pur à la place de votre air vicié (silicose des bibliothécaires bien connue) vous direz moins d’anneries !
La caractéristique principale d’un penseur, ou d’un chercheur, c’est de remettre en question ou en perspective la pensée publiée pour l’adapter aux connaissances de l’époque. Le nain sur l’épaule des géants… Les explications de textes sont l’occupation des professeurs, pas des génies créatifs. Vous ne faites malheureusement pas partie de cette dernière catégorie, vous êtes juste un suiveur, un re cracheur du talent des autres. Combien de publicateurs de ce type aujourd’hui, des légions ! Vous m’en voyez désolé pour vous. Il ne tenait qu’à vous d’inventer une pensée propre, je ne vois rien de tout cela dans vos propos. Vous êtes cultivé certes, et alors ! Éric Verhaeghe lui a une pensée propre, c’est la raison pour laquelle je suis le Courrier des Stratèges, pas par amour de votre Auguste personne. D’ailleurs je ne vous lis plus ici, je n’ai pas besoin de vos Readers’ digests. Mais des fois ça m’énerve et je monte au créneau… C’est tout. Libération ? C’est vous qui lisez ce torchon, pas moi.
Droit de réponse au titre de la non reconnaissance de l’argument d’autorité dont vous usez comme du PQ,, cher Monsieur Bonnal. Pourtant, Thomas d’Aquin semblait être parmi vos principales références…
A-t-on encore le droit de débattre ?
Quand on n’a plus le droit, c’est qu’on est en religion, ou dans une secte où il faut accepter la vérité révélée telle qu’elle est “orthopraxiée”. Ensemble, défendons nos libertés… C’est ce que j’avais compris, même jusqu’à l’insulte ! J’accepte le jugement bonnalien sur ma personne, mais ce n’est pas cela qui est en jeu ici. Il faut alors accepter le débat, sinon il faut changer les statuts de la publication, et les transformer en ceux d’un parti politique ou d’une religion.
Je dis juste que la pensée du XXème siècle comme celle des siècles précédents a pris une énorme claque le jour (1993, Hubble) où l’on a découvert des milliers (bientôt des milliards) de planètes potentiellement identiques à la notre dans l’Univers. Fait qui a signé définitivement pour moi la fin de l’anthropocentrisme intellectuel. Mais il faudra du temps pour que les penseurs terriens en prennent conscience. C’est une révolution de même nature que le “et pourtant elle tourne” de Galilée !
Pour ceux qui aiment les statistiques, qui démontrent (Équation de Drake) que le potentiel civilisationnel de l’univers est infini, on ne peut plus penser comme avant depuis 20-30 ans. On le sent en musique, on le sent dans les arts, La littérature va-t-elle rester à la traîne longtemps ! C’est vrai que la littérature a tendance à décrire le visible, en général…
La pratique de la musique permet d’abandonner les illusions littéraires.
La France est un pays de littéraires, c’est pour cela qu’elle ne comprendra jamais rien à ce qui se passe dans le monde, encore moins de son époque tant qu’elle ne lira le réel que par la masturbation des mots tout en oubliant les sens à sa disposition… Toujours en retard d’une marche ou d’un siècle, ou dune guerre, une récurrence des faits et des lettres. Ici, l’on brûle à tour de bras les hommes de progrès, les intellectuels en avance sur leur temps, les artistes et les inventeurs géniaux, qui doivent s’expatrier pour ne pas être éviscérés en place publique ou par la prose d’un quelconque prêtre académique de circonstance.
Le mal est dans la langue nationale qui peut mentir par une virtuosité unique au monde.
Je cite Emil Cioran ci-dessous :
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“Les Français préfèrent un mensonge bien dit à une vérité mal formulée” (Emil Cioran)
On dit que c’est le verbe qui a fait la France. Le verbe va-t-il la tuer ? Comme je l’écris dans Les dindons de la farce, “Une société dans laquelle la forme finit par l’emporter sur le fond se met d’elle-même en danger : « Les forces du Mal ont commencé leur offensive décisive. Vous sentez déjà la pression qu’elles exercent, et pourtant, vos écrans et vos écrits sont pleins de sourires sur commande et de verres levés », s’alertait Alexandre Soljenitsyne. Et de s’interroger : « Pourquoi toute cette joie ? Comment l’Ouest a-t‑il pu décliner, de son pas triomphal à sa débilité présente ? » (Alexandre Soljenitsyne, Le Déclin du courage, conférence prononcée à Harvard en 1978)”
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Ici, on clôt les débats dans le sang.
Le jugement dernier est celui de la lame.
On importe par ailleurs massivement aujourd’hui des professionnels de la lame pour clore les débats.
Il faut regarder le réel, et non le fuir par les circonvolutions littéraires datées, Monsieur Bonnal ! Car même si le désespoir étreint copieusement votre esprit, votre esprit n’est pas le centre de l’univers visible, votre vie n’est pas le seul nombril de la terre, encore moins celui de la galaxie. Si vous n’avez plus d’espoir, c’est peut-être parce que vous lisez trop Libération et Le Monde, non ? C’est vrai qu’il y a de quoi perdre la raison si on écoute trop l’époque avec un esprit daté, on peut alors se dire que c’est la fin du monde, que l’Apocalypse, c’est maintenant…
Dans quelle caverne de Platon êtes-vous enfermé ?
« Il faut toujours dire ce que l’on voit : surtout il faut toujours, ce qui est plus difficile, voir ce que l’on voit. » (Ch. Péguy)
Prose superbe de Monsieur Ernst Jünger qui a vécu centenaire +3 et jusqu’à la fin n’a jamais lâché la rampe, ni la plume. La puissance de la pensée de cette homme laisse admiratif et sa lisibilité en français m’étonne absolument. Avec ce type de bonhomme on est à la table des très grands. Mitterrand dit on l’appréciait. Le syndrome du Titanic est une allégorie magnifique et profonde.
C’est une prose de vieux qui déprime devant l’hiver probable d’une société provisoire, et ne croit plus à l’avènement du printemps, comme si le glas de sa pensée allait sonner celui de l’humanité, et pourquoi pas de l’univers, tiens ! Chez certains penseurs, le nombrilisme (et le succès) est tel qu’ils en arrivent à croire que leur pensée modifie jusqu’à la micro organique du réel, comme s’ils étaient devenus Dieu à leur tour. Ne leur donnons pas d’armes, car leurs mots tuent, sont prêts à tuer !
Mon Dieu le réel ne se plie plus à mon désir, Ô calamité !
S’il avait lu Kondratiev, il aurait su qu’existent des cycles historiques, des hauts et des bas. Non, là son immense désespoir est définitif, sa jeunesse était l’âge d’or, celui de sa vieillesse correspond obligatoirement par mimétisme au déclin de la société, syndrome commun chez les vieux et leur “c”était mieux avant” que l’on constate chez son disciple Bonnal. Il n’y a jamais de beau temps après la pluie dans ces esprits malades du mal de l’esprit : faire des phrases pour des phrases, de la branlette sur leur déclin vital, quoi ! Parce qu’ils ne bandent plus dur et que les filles ne leurs courent plus après… Chez ces sentencieux, le lyrisme est un marteau de commissaire priseur sur la vérité, ou ce qu’ils croient être la vérité. Qui n’est chez eux qu’une névrose de fin de vie.
La jeunesse est optimiste, elle conchie les vieux cons.
Et elle a raison.