Jean Castex doit passer aujourd'hui le cap des auditions parlementaires pour prendre la tête de la RATP, ce poumon économique de la capitale et même du pays. Son "recasage" n'est que l'un parmi d'autres pratiqués activement par Emmanuel Macron. Plus que jamais, le service public sous Emmanuel Macron s'est transformé en fromages accordés à la noblesse du régime. Macron a consciencieusement achevé l'hyper-politisation de la fonction publique. Quelques exemples méritent d'être rappelés.
Aujourd’hui, Jean Castex entame la navette d’auditions parlementaires qui doivent le conduire à la tête de la RATP. C’est une sorte de jeu de la chaise musicale qui se déroule, puisque sa successeuse à Matignon a occupé ce poste de présidente de la RATP avant d’être ministre.
On pourrait s’amuser de ce « recasage » s’il n’était pas l’un parmi de nombreux autres, qui illustrent le triomphe, avec Macron, de la transformation du service public en fromages pour aristocrates du régime.
Pour mémoire :
- Emmanuelle Wargon, ancienne ministre du Logement, a pris la présidence de la Commission de Régulation de l’Energie, autorité administrative indépendante (officiellement)
- Brigitte Bourguignon, éphémère ministre de la Santé, a été nommée inspectrice générale des affaires sociales (le corps qui a préparé le défèrement de Didier Raoult devant la justice)
D’autres recasages d’anciens ministres pourraient intervenir.
Aux frontières du conflit d’intérêt
D’autres recasages, moins spectaculaires, ont placé des proches du pouvoir aux limites du conflit d’intérêt.
Voici les exemples les plus marquants de ces dernières semaines :
- Richard Ferrand, ancien Président de l’Assemblée Nationale, a créé l’agence de lobbying Messidor cet été
- Julien Denormandie, ancien ministre, est devenu Chief Impact Officer de la start-up Sweep, dont le métier est de conseiller les entreprises en matière d’émissions de carbone, malgré un appel à la prudence de la HATVP
Des recasages à plus « petit » niveau
Enfin, des petits marquis du régime ont trouvé de belles portes de sortie, illustrant la politisation complète de la fonction publique, y compris aux échelons plus modestes :
- l’ancien préfet de police de Paris, Didier Lallement, est devenu secrétaire général à la Mer
- Alice Rufo, conseillère diplomatique de l’Elysée, a été nommée directrice générale des relations internationales et de la stratégie du ministère des armées
- Ludovic Chaker, premier salarié d’En Marche, a été nommé directeur adjoint à la délégation générale pour l’armement
- Pierre-Olivier Costa, chef de cabinet de Brigitte Macron, a été nommé directeur général du MUCEM, à Marseille
L’actualité devrait réserver d’autres surprises à l’avenir… Mais, en l’état, c’est déjà un joli palmarès.
Et le service se dégrade… Métro, RER fonctionnent de moins en moins correctement. On ne compte plus les incidents, pannes, suppressions…
et les grèves ! Faudrait vendre tout cela à la découpe (comme la SNCF).
« successeuse » ?
« Noblesse du régime « . Si il y a bien quelque chose que la team macron n’a pas c’est de la noblesse…