Donald Trump a donc fait savoir qu'il était à nouveau candidat à la Maison Blanche. Même si ce n'est pas une surprise, on sera frappé par le ton toujours plus maîtrisé qui caractérise ses discours. Et c'est homme à l'ego flamboyant a tenu à s'effacer devant "We the people". C'est "nous", c'est "vous", a-t-il expliqué, qui allez faire campagne. Un Trump faussement apaisé? Le fond du discours n'a pas changé mais l'homme a gagné en stature. Et quand il parle de la "grandeur" et de la "gloire" de l'Amérique, le ton se fait gaullien.
Prenez le temps de regarder le discours de Donald Trump prononcé hier soir dans sa résidence de Floride. Vous avez-ci-dessus la version intégrale. Certes, il dure une bonne heure. Mais cela vous permettra, si vous vous méfiez de cet homme à force d’avoir entendu les médias et nos élites auto-proclamées le dénigrer “24/7”, pour parler comme les Américains, vous pourriez affiner votre perception de cet homme atypique, qui dit avec humour, vers la fin de son discours, qu’il doit bien se résigner à être décrit comme un “homme politique” – ce qu’il n’a jamais voulu être.
Deux ans de déclin
Toute la première partie sert à construire un contraste entre la réussite du mandat 2016-2020 et les deux ans bidenesques qui viennent de s’écouler.
“Le monde était en paix. L’Amérique était prospère et un avenir étonnant attendait notre pays”. Tout cela s’est écroulé: perte de l’indépendance énergétique, inflation , pauvreté croissante. Humiliation en Afghanistan, Ukraine. “L’Ukraine – cela ne serait jamais arrivé si j’étais votre président” déclare l’ancien président, Il ajoute que le vrai danger est aujourd’hui la guerre nucléaire. Mais Biden & Cie ne pensent qu’à l’environnement: “Ils veulent sauver les océans qui vont monter de quelques centimètres d’ici deux à trois-cents ans mais ils ne font rien contre les armes nucléaires qui peuvent nous détruire immédiatement”.
Il n’y a pas de fatalité
Trump continue: “Nous sommes là pour déclarer ce soir qu’il n’y a pas de fatalité. Il y a deux ans nous étions une grande nation. Et bientôt nous serons à nouveau une grande nation“. Il y a même un terme qu’on était pas habitué à entendre chez Trump, presque gaullien: il parle de “gloire nationale”.
Le résultat mitigé des “mid-terms”? C’est un des moments où Trump se défend: il met en avant les 200 candidats qu’il a soutenus et qui ont gagné. Pour le reste, “les gens ne sentent pas encore complètement les difficultés. Mais ce sera le cas en 2024“. Et puis, ajoute-t-il, en jouant avec son personnage, “Nancy Pelosi was fired”, “Nancy Pelosi a été virée” de la présidence de la Chambre des Représentants.
2024, le chiffre est lancé et Trump annonce simplement – ce n’est plus un scoop – qu’il est à nouveau candidat à la Maison Blanche: “Ensemble, nous allons nous attaquer aux forces les plus corrompues et aux intérêts les plus incrustés que l’on puisse imaginer“.
We the People, You the People
C’est alors que Trump infléchit plus nettement qu’il ne l’a jamais fait sa faàon de présenter les choses: “Ce n’est pas une tâche pour un politicien ou un candidat conventionnel. C’est une tâche pour un mouvement qui incarne l’esprit, la confiance et le courage du peuple américain. Ce n’est pas la tâche d’un seul individu. C’est celle de dizaines de milliers de gens fiers travaillant ensemble, venant de tout le pays, de toutes origines, jeunes et vieux, blancs et noirs, hispaniques et asiatiques, beaucoup de gens que nous avons fait travailler ensemble pour la première fois…..C’est un parti qui est devenu beaucoup plus grand, beaucoup plus fort”.
On se rappelle que la campagne de 2016 avait commencé par le mur. Trump l’évoquera plus tard dans le discours. A présent, il insiste sur le “melting-pot” américain. S’appuyant sur les résultats qu’il a obtenus en 2020 chez les “minorités de couleur” et sur le bon score des Républicains chez les hispaniques à ces mid-terms, Trump développe un discours intégrateur qui sera difficile à combattre pour ses adversaires.
“Ce ne sera pas ma campagne. Ce sera notre campagne, à tous. Parce que la seule force assez puissante pour détruire la corruption à laquelle nous sommes confrontés, c’est vous, le peuple américain“. L’ego flamboyant que nous connaissons bien s’efface derrière la solennité de la constitution américaine! Et le candidat développe un discours plus conservateur et populiste que classiquement républicain:
“Quand les gens disent républicains ou démocrates, libéraux ou conservateurs, nous disons: le peuple américain.“
Un rêve à la Benjamin Disraeli: servir toutes les classes sociales
Pour l’ancien président, il s’agit de “soutenir l’ouvrier américain, la famille américaine, les entreprises américaines des plus petites aux plus grandes” . D’avoir “des impôts bas, le moins de régulations possibles et un commerce juste”
Trump s’affirme progressivement comme le formulateur d’un nouveau conservatisme américain, intégrateur – à la manière de Benjamin Disraeli le fondateur du parti conservateur britannique moderne, qui voulait réconcilier “les deux nations”, celles du capital et celle du travail.
La famille au centre du conservatisme trumpien
Mais on est dans l’Amérique post-soixantehuitarde, non dans l’Angleterre victorienne. Trump insiste sur la nécessité de considérer “la famille comme le centre de la vie américaine“. Et il ajoute: “qui aurait pensé il y a dix ans que’un homme politique devrait se lever (…) et dire nous avons à défendre les droits des parents??
Par son ton de plus en plus posé, Donald Trump veut désormais se poser en “protecteur de la nation”.
Bien entendu, il n ‘abandonne pas ce qui a fait sa popularité: “Nous démantèlerons l’Etat profond et nous restaurerons le gouvernement du peuple“. Aussitôt l’assistance d’entonner le slogan: “nettoyons le marécage” – clean the swamp”!
“Le plus grand ennemi est à l’intérieur”
Le candidat malheureux de 2020 ne revient pas sur le fait qu’on l’a volé de sa victoire.
En revanche, il prévient qu’il a l’intention de proposer une réforme du système de vote. Carte d’identité obligatoire, obligation de voter sur papier. Obligation d’avoir fini le dépouillement le soir du vote. Comme en France, ajoute-t-il!
La fin du discours est un retour à ces thèmes relativement nouveaux chez l’ancien président. C’est le début de notre “agenda de la grandeur nationale”, explique-t-il, répétant qu’il souhaite “une Amérique glorieuse“. “Nous avons besoin de tous les patriotes à bord”. “Ce n’est pas seulement une campagne. C’est une quête pour sauver notre pays“.
Mais le plus étonnant est peut-être ce moment où Trump dit qu’il fera tout pour ne pas entraîner les Etats-Unis dans de nouvelles guerres inutiles et il insiste sur le fait que, pour lui, “le plus grand ennemi est à l’intérieur”. Et il est explicite: il parle de d’instrumentalisation, pour les transformer en “armes”, du système judiciaire, du FBI, du ministère de la justice.”
Une chose est sûre. Le conflit qui n’a jamais cessé entre Trump et l’establishment, va continuer un moment encore.
Bonnet blanc et bonnet blanc !
Pour beaucoup aujourd’hui, et notamment un nombreux public masculin, Vladimir Poutine et Donald Trump sont devenus des sorte de « Superhéros » luttant contre le « Nouvel Ordre Mondial ».
Cependant, rappelons d’une part que, bien que figure centrale de l’exécutif de la nation Russe depuis 23 ans (!), et ancien Chef du FSB (l’ex-KGB, les Services de renseignements soviétiques et donc issu du système), une commission parlementaire britannique a publié en mai 2018 un rapport alertant sur le fait que la « City » serait devenue un centre de blanchiment d’argent pour les hommes d’affaires russes et pour Vladimir Poutine et son entourage, ce qui a valu à la capitale britannique le surnom de « Londongrad ».
D’autre part, faisons remarquer que, en parallèle, en hâtant l’effondrement de l’empire américain, Donald Trump (à l’instar de M. Gorbatchev dans les années 80) agit comme un allié objectif des intérêts globalistes de la « City » dont le seul objectif est l’avènement d’un gouvernement mondial. Car précisément, le gouvernement mondial ne pourra voir le jour que sur les décombres des États, tout empires soient-ils.
Lien : https://livresdefemmeslivresdeverites.blogspot.com/
Effondrement de l’empire américain peut-être, mais pas des Etats-Unis… Il me semble que le combat de Trump est justement que ce même globalisme ne détruise pas ce pays dont il s’est servi.
Quant au rapport de la commission parlementaire britannique, peut-on supposer, a priori, qu’elle est objective?
Je comprends votre remarque. Cependant Trump n’ayant pu exercer correctement ses fonctions pendant son premier mandat, je préférerais que ce soit lui qui gagne en 2024
On n’a pas grand chose à perdre en attendant que les peuples du monde se réveillent et reprennent en main leurs libertés (ce qui risque encore moins d’arriver au vu de la mollesse patente partout dans la société civile)
Dans tous les cas la clique Obama, Robinette Biden, STOP
Trump n est peut etre pas bon mais il semble etre le moins mauvais
Très beau comeback du patron de MAGA en grande forme. Tout en sobriété et retenue. ????????????
Sam &Dave, grand moment ♫♬ https://youtu.be/Fowldx4hRtI
.
Réconcilier les deux nations celle du capital et celle du travail.
J’aime bien cette formulation pour moi c’est la vraie définition de la droite et de la gauche
Excellent bulletin. La force de Trump est la prise en compte des intérêts du peuple américain, c’est-à-dire de la communauté politique, distincte d’un appareil étatique livré à des intérêts divers et variés. Les médias présentent Trump comme un individu menant une aventure personnelle et beaucoup tombent dans le panneau, que ce soit pour l’en blâmer ou l’en féliciter, y compris certains Français lourdauds qui ne sauraient comprendre sa démarche sans comprendre le mot peuple dont le sens premier est politique.
USA, “greatest country in the history of the world”. Il fallait oser ! Ça prouve l’ignorance totale de Trump (et sans doute de la majorité des Américains) en matière d’Histoire. Je dirais plutôt que les USA sont le pays le plus violent et le plus néfaste qu’ait connu l’humanité.