L'Europe infligera plus de dommages à sa propre économie qu'à celle de la Russie nous explique l'auteur.
Cet article est d’abord paru en version anglaise sur unherd.com en date du 6 décembre 2022: https://unherd.com/thepost/the-russian-oil-price-cap-wont-work/
Au cours du week-end dernier, dans un contexte de crise énergétique majeure qui décime l’industrie européenne, les pays occidentaux ont annoncé un plafonnement des prix qu’ils entendent imposer au pétrole russe. L’idée est que ces pays s’unissent et refusent de payer plus que le prix qu’ils ont fixé pour le pétrole russe, en l’occurrence 60 dollars le baril. Le plafond sera imposé en rendant illégal pour les compagnies d’assurance occidentales d’assurer les pétroliers de pétrole russe qui vendent ce pétrole à plus de 60 dollars.
Le plafond est 15$ en-dessous du prix moyen sur dix ans
La Russie n’a, sans surprise, pas bien réagi. Elle a déclaré sans ambages qu’elle ne vendrait pas de pétrole à des clients qui exigent de payer en dessous du prix du marché. Les pays en dehors de la sphère occidentale n’ont même pas réagi à l’annonce du plafonnement des prix. Ils devront peut-être trouver d’autres arrangements en matière d’assurance, mais cela ne fera que saper davantage le soft power financier occidental dans le secteur maritime mondial.
Alors, à quoi ressemblera le plafonnement des prix dans la pratique ? Pour le comprendre, nous devons examiner les tendances à long terme des prix du pétrole russe. Le graphique ci-dessus présente le prix du pétrole russe depuis 2010, ainsi que le prix moyen entre 2010 et 22 et le prix plafond de 60 dollars fixé par nos dirigeants.
La première chose qui ressort, c’est que le prix plafond que nous avons fixé est bien inférieur au prix moyen de 75 dollars du pétrole russe sur cette période. Nous demandons donc de payer 15 dollars de moins que le prix moyen du pétrole russe. Le deuxième point à noter est que les prix du pétrole russe n’ont été inférieurs au niveau du plafond de prix que deux fois dans l’histoire récente.
La première fois, c’était après la forte baisse du prix du pétrole qui a eu lieu en 2014-15. Cette baisse a été causée par deux dynamiques qui sont entrées en jeu en même temps. Premièrement, les États-Unis ont massivement augmenté leur production de pétrole de schiste et, deuxièmement, les Saoudiens ont augmenté leur production sur un marché inondé par ce nouveau pétrole de schiste. Comme les Saoudiens soutiennent la position russe lors des réunions de l’OPEP+ et que le pétrole de schiste américain est déjà intégré dans le prix du marché, aucune de ces dynamiques n’est probable à l’avenir. La deuxième fois que le prix du pétrole russe est tombé en dessous de 60 dollars, c’était pendant le lockdown.
Se causer des dommages sans en infliger à l’adversaire
Sur l’ensemble de la période, le pétrole russe n’est tombé sous les 60 dollars que 31 % du temps environ. Dans les 69 % restants, le prix a été supérieur à 60 dollars. Sur la base de ces probabilités, il semble que dans les mois à venir, le prix du marché sera généralement supérieur à 60 $. Lorsque cela se produira, nous exigerons de payer moins que le prix du marché et la Russie refusera de nous vendre du pétrole.
Dans le meilleur des cas, cela signifiera que nous devrons nous approvisionner en pétrole ailleurs, probablement à un prix nettement plus élevé. Dans le pire des cas, nous souffrirons de graves pénuries de pétrole, car nous serons incapables de compenser les approvisionnements russes que nous aurons perdus. Cela signifie beaucoup plus de pression inflationniste et beaucoup plus de risques de pénurie. La plupart de nos chaînes d’approvisionnement, par exemple, dépendent du carburant diesel pour fonctionner. En cas de pénurie de pétrole, attendez-vous à ce que cela se traduise par des pénuries de produits de base dans votre magasin local.
L’histoire retiendra sûrement la grande crise énergétique européenne de 2022-23 comme l’un des phénomènes historiques les plus étranges jamais enregistrés. Les Européens ont volontairement détruit leurs économies pour imposer à la Russie des sanctions qui n’ont aucun impact réel sur leur cible. Alors que le froid hivernal s’installe, nous serions bien inspirés de changer de cap.
la bêtise de ceux qui nous gouvernent et leur persévérance dans cette bêtise.
Tant qu’ils n’en paieront pas personnellement le prix, cela va continuer.
Le projet de monnaie numérique, de pass carbone et de crédit social est toujours dans les tuyaux.
« Les Européens ont volontairement détruit leurs économies pour imposer à la Russie des sanctions qui n’ont aucun impact réel sur leur cible ».
Je n’en suis pas si sûr. Je dirais plutôt que la destruction de l’économie européenne a été planifiée de longue date pour servir le Great Reset. Les sanctions n’ont servi que de prétexte à sa mise en œuvre. Lorsque l’Europe ne sera plus composée que de 27 pays du tiers-monde, l’imposition d’un gouvernement supranational ne soulèvera aucune contestation de la part des peuples composés de gueux. Tel est l’avenir radieux que nous propose la clique de Davos. Puisse Poutine renvoyer ces enflures en enfer !
Bien d’accord avec vous : l’impact bien réel est celui de la déconstruction chère à Klaus Schwab, ce grand déçu d’une Humanité qui a maintenant pour devoir celui de vivre dans l’ascétisme et la pénurie càd « la fin de l’abondance » annoncée à tue-tête par l’imbécile qui croit pouvoir survivre grâce aux 49.3.
Sur le pétrole, cherchez à vous documenter sur la thèse abiogénésique. En distinguant bien ‘réserves’ et ‘ressources’. La civilisation des hydrocarbures pourrait être immortel. Protégeons notre savoir faire en moteur diesel et essence est une priorité. Relançons le nucléaire à plein pot !
Protégeons le moteur thermique qui fonctionne outre au fuel, à l’essence mais aussi au gaz. Il faut conserver cette filière industrielle.
60$ c’est à peu près la valeur en janvier, le graphique de l’article le montre.
Il est monté à 110$ durant l’été, près du double.
Le plafonnement fait qu’ils auront un prix d’avant la guerre.
De sorte que ce soit juste et qu’ils ne profitent pas de faire une guerre pour monter les prix.
Pour moi c’est pertinent.
S’ils auraient fixé le prix à 30$ alors vous pouvez faire cette article mais pas là.
Yo, faudrait apprendre à écrire en français. ce serait mieux je pense, même pour vous.
Ce sont donc les compagnies d’assurances londoniennes du transport pétrolier maritime qui vont faire la police du respect du blocus par le prix maximum. Il se trouvera bien une place financière offshore qui va prendre la relève du libre échange international.
C’est le producteur qui aura toujours le dernier mot, et la concurrence est là pour équilibrer les prix sur les marchés mais surement pas au travers d’une décision dans l’entre-soi des différents clients dont les intérêts sont souvent contradictoires.