Les intellectuels français adorent porter Jean-Luc Mélenchon au pinacle. L’éloquence de l’Insoumis en fascine plus d’un, et sa culture générale, aiguisée et authentique, suscite chez eux une véritable admiration. Mais il existe une face cachée de Mélenchon: celle d’un personnage autocrate qui ne prise guère la liberté de pensée (chez les autres) ni la liberté d’expression. Le chroniqueur Thomas Guénolé en fait en ce moment l’amère expérience.
Thomas Guénolé, qui était 14è sur la liste LFI aux Européennes, vient d’annoncer son retrait avec fracas. Pour l’ancien chroniqueur de RMC qui avait été évincé de la chaîne notamment après une pression de Bernard Cazeneuve (qui n’avait pas apprécié sa remise en question des forces de l’ordre après les attentats de novembre), l’expérience est cuisante. Guénolé semble en effet découvrir que la France Insoumise est loin d’être un paradis démocratique, et on éprouve un peu de difficulté à croire qu’il ne s’en était pas rendu compte jusque-là.
“Tandis que le soulèvement historique des ‘Gilets Jaunes’ exige le RIC et la démocratie directe, Jean-Luc Mélenchon, lui, gouverne LFI en autocrate”, dénonce-t-il. “Distant des militants de terrain, l’appareil central fonctionne comme une toile d’araignée : des cercles de plus en plus étroits, jusqu’à ‘JLM’ au centre qui in fine décide de tout ce qui compte en symbiose avec Sophia Chikirou”, dont le retour pour les européennes avait provoqué le retrait de la tête de liste pressentie, Charlotte Girard, affirme Thomas Guénolé dans son communiqué.
Pour mémoire, Sophia Chikirou est régulièrement citée comme très proche de Jean-Luc Mélenchon. Elle est par ailleurs mise en cause pour sa gestion du Média (l’organe de presse de la France Insoumise), où certains l’accusent d’abus de bien social.
Ce “coming out” de Guénolé fait suite à un soupçon de harcèlement sexuel qui pèserait sur lui. Selon Guénolé, cette accusation est portée après qu’il a mis en cause la centralisation de la France Insoumise autour de Jean-Luc Mélenchon.