Les black blocks sont venus en nombre à Paris samedi pour « casser » dans le cadre de leur « ultimatum 2 ». Mais la violence est finalement restée contenue. Ce calme relatif s’explique d’abord par l’efficacité des techniques policières déployées par le nouveau Préfet, que nous détaillons ici, avec quelques photos. Cette adaptation du dispositif de sécurité a permis d’infliger une défaite tactique aux ultra-violents. Reste à savoir si la parade trouvée est durable ou si les black blocks prendront leur revanche le 1er mai, journée aussi annoncée comme ultra-violente.
Alors que d’importantes violences étaient redoutées ce samedi, avec l’arrivée annoncée de forts contingents black blocks venus de toute l’Europe, le pire ne s’est pas produit. Le mérite en revient au Préfet de Police de Paris nommé par Castaner, qui a trouvé des parades pour éviter les infiltrations intempestives. Voici un petit manuel des techniques utilisées pour y parvenir.
Les black blocks contrôlés avant la manifestation
La première astuce a consisté à procéder à plus de 20.000 contrôles préventifs, c’est-à-dire avant la manifestation. Ce chiffre hors norme constitue probablement le principal secret du préfet de police pour éviter les violences. Si l’on se fie aux statistiques officielles, qui paraissent ici singulièrement sous-dimensionnées et selon lesquelles il y aurait eu 9.000 manifestants samedi à Paris, la police aurait donc procédé à deux fois plus de contrôles que nécessaire… à moins que chaque manifestant n’ait été contrôlé au moins deux fois.
Cette technique a permis de procéder à la saisie des matériels permettant les dégradations.
Selon certaines informations, des arrestations préventives (non chiffrées officiellement) auraient eu lieu tout au long de la semaine précédant samedi.
Du matériel lourd… mais mobile au contact des manifestants
Comme on le voit sur la photo ci-dessus, les forces de l’ordre ont déployé des moyens lourds pour suivre les manifestants tout au long de leur parcours. Dès les premières violences, ces moyens ont été utilisés pour « aller au contact ». Cette force de dissuasion a permis de juguler les dégradations très peu de temps après leur commission.
Un cordon sanitaire autour des manifestants
Selon une technique désormais consommée, le Préfet de Police a généralisé une organisation redoutable: les manifestants sont entourés par un cordon sanitaire qui ne peut être franchi qu’après un contrôle des sacs. Cette technique empêche les manifestants de sortir de la manifestation pour aller chercher du matériel de destruction, et empêchent les black blocks de rejoindre le cortège avec des objets susceptibles de se transformer en armement.
Lorsque les manifestants s’agitent, la police les bombarde de gaz lacrymogène. Comme ils sont en permanence encerclés, et par ailleurs interpelés dès qu’ils se couvrent le visage, l’odeur des gaz devient vite insupportable et oblige au calme… ou à la dispersion par le métro.
Ce système suppose en revanche une forte supériorité numérique des forces de l’ordre.
Le saucissonnage des manifestants
La police n’a pas hésité à « couper » le cortège en plusieurs tronçons à la moindre survenue de troubles. Cette technique a également permis d’éviter un rapport de force trop favorable tactiquement aux manifestants.
Vers 16 heures, le cortège était scindé en quatre ou cinq « manifestations » différentes, qui ont empêché des regroupements dangereux.
Les changements de trajet imprévus
Le saucissonnage oblige les manifestants à sortir du trajet déclaré et à s’adapter… Les black blocks qui apportent leur matériel de destruction parfois plusieurs jours avant la manifestation s’en trouvent fortement handicapés. Ces improvisations réduisent fortement leur pouvoir de nuisance.
L’intervention des brigades rapides
Enfin, le recours aux BRAV (Brigade de Répression des Actes Violents) a permis des arrestations ciblées, opérées par de petits groupes de policiers mobiles, au besoin (lorsqu’ils devaient s’élancer dans la foule), protégés par des forces bien équipées. Ce ciblage a permis de neutraliser les éléments les plus violents.
Reste à savoir si ces éléments prendront leur revanche le 1er mai, ou adapteront leurs techniques de combat.
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