Le hollandisme macronien se confirme quelques jours après la tenue d’une conférence de presse jugée majoritairement déceptive par les Français. Le séminaire gouvernemental tenu hier et les premières annonces données par différents ministres confirment la tendance de fond que nous avons dégagée dès vendredi: l’exécutif s’ébroue dans un mélange de dépenses publiques brouillonnes et de réglementations techniques destinées à limiter les dégâts. On commence à connaître plus précisément les intentions du gouvernement, notamment sur la baisse de l’impôt sur le revenu (mais pas que). On s’aperçoit rapidement que les mesures seront limitées aux ménages les plus modestes et continueront à pénaliser la classe moyenne.
Il n’est pas sûr que le séminaire gouvernemental tenu hier ne permette vraiment de sortir de l’ornière ni de tout organiser. On retiendra qu’à son issue, Édouard Philippe a promis que la réforme constitutionnelle serait à nouveau présentée en juillet, soit un an jour pour jour après l’ouverture de la discussion devant le Parlement. Cela laisse à penser que Macron a définitivement perdu un an de mandat. En outre, la réforme des retraites devrait désormais être présentée en septembre…
D’autres éléments ont commencé à se faire jour. Ainsi, Bruno Le Maire a commencé à donner sa vision de la baisse de l’impôt sur le revenu:
« L’objectif, c’est que les 12 millions de foyers fiscaux de cette tranche [à 14 %] puissent avoir une baisse moyenne d’impôt de 350 euros », a déclaré Bruno Le Maire ce mardi sur France 2.
Il a ajouté que la deuxième tranche serait concernée de telle sorte qu’un gain moyen de 180 € par foyer soit dégagé.
Bref, on en revient aux grands jours du hollandisme où le paiement de l’impôt était considéré comme discriminatoire pour les « petits revenus ». Chacun sait pourtant que les effets redistributifs de ces choix sont très limités.
De son côté, Muriel Pénicaud a donné une interview aux Échos où elle confirme ce qu’on savait déjà: les allocations chômage des cadres seront encadrées, et un système de bonus-malus sera mis en place pour les contrats courts. Elle n’a au passage rien dit sur la diminution éventuelle des allocations pour les autres chômeurs.
Gérald Darmanin a pour sa part précisé que les annonces d’Emmanuel Macron coûteraient environ 6,5 milliards € et retarderaient la tenue des objectifs européens en matière de finances publiques.
Bref, le grand retour du hollandisme.
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