Selon toute vraisemblance, Florence Parly serait prochainement désignée commissaire européen par Emmanuel Macron. Son départ du ministère de la Défense entraînera un remaniement ministériel. Cette promotion d’une “techno” est assez logique… mais elle cache peut-être des considérations un peu plus politiques qu’on ne pourrait le croire. Un rapide rappel des éléments du dossier s’impose.
Florence Parly est une ancienne élève de l’ENA, accessoirement fille de rectrice, également directrice de cabinet de Claude Allègre. Elle est passée par le secteur privé et son mélange des genres a suscité plusieurs commentaires défavorables lorsqu’Emmanuel Macron a appelé cette socialiste au pouvoir. Mais ce qui attire surtout l’attention, c’est le commentaire livré par Emmanuel Macron récemment sur “l’État profond” judicieusement relevé par Jean-Dominique Merchet dans l’Opinion. Selon Merchet, Macron considérerait que cet “État profond”, que nous évoquons souvent sous le titre “gouvernement profond” bloquerait toute évolution majeure des relations avec la Russie ou avec l’Iran.
Selon Merchet, Macron serait plutôt favorable à une politique (préconisée par Hubert Védrine notamment) d’équilibre entre la Russie et les États-Unis. Mais le gouvernement profond imposerait un atlantisme à tout crin, au-delà même des politiques pratiquées par Obama ou Trump. Florence Parly fait partie de la brochette de responsables français très attachés à cette proximité avec les États-Unis.
En la nommant à Bruxelles, il s’arrache donc une épine du pied, pour la planter dans le bras. Il n’est en effet pas évident que Florence Parly se montre moins atlantiste à Bruxelles. Sur des dossiers commerciaux ou industriels, cette ambiguïté (au demeurant traditionnelle au sein de la Commission) ne sera pas moins toxique.
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