C’est en parcourant les réseaux sociaux que j’ai découvert Tiphaine Chabert. Cette enseignante a démissionné de l’Education Nationale après une dizaine d’années d’enseignement… Baisse du niveau des élèves, mépris de l’institution pour ses enseignants, instructions lunaires des inspecteurs pédagogiques, absence de perspectives, système D quotidien des enseignants pour gérer au mieux un déclin collectif, elle nous raconte dans une interview sans fard et sans langue de bois pourquoi elle a jeté l’éponge, et comment, selon elle, l’effondrement scolaire français pourrait être enrayé.
En découvrant ce courrier par le hasards des partages, je me suis dit qu’il fallait absolument que Tiphaine Chabert m’explique pourquoi elle quittait l’Education Nationale, ce qui s’était passé au juste, et ce qu’elle proposait.
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Le système scolaire français est à l’image du pays. Un immense mépris de tous contre tous, à commencer par les dirigeants envers ceux qu’ils sont censés servir ( élèves, parents, profs…).
Les profs eux mêmes sont à 90% de bons toutous du système depuis la maternelle qui ne peuvent se mettre à la place de gamins qui ne veulent pas de ce même système. Sans parler aussi du mépris des enseignants entre eux, certifiés vs agrégés, matières nobles vs matières secondaires……
Quant aux élèves, entre ceux qui ne pensent qu’à faire joujou (bien encouragés par un système qui ne veut que des crétins consommateurs) et ceux qui gagnent déjà 2 fois le salaire d’un prof grâce aux trafics en tous genres, je ne vois pas comment redonner le goût du travail à des oies gavées !!!
Renseignez vous sur beaucoup de pays qui arrivent à emmener des élèves à des niveaux que la France n’atteint plus depuis déjà longtemps. Nos élèves de terminale se font dépasser par des gamins de 5ème de pays asiatiques par exemple.
Paroles d’un prof qui a tenu 25 ans mais qui a aussi laissé tomber, ce que devraient faire une grande majorité d’enseignants qui, en restant dans ce système, le cautionnent. Le chaos pourrait venir de là. Mais j’en doute….!
Rectification : Pour la plupart des enseignants sérieux, les “vacances” scolaires sont presque intégralement consacrées à la correction des copies et à la préparation des cours.
Sans omettre que les grandes vacances ne sont pas des congés, mais une période au cours de laquelle les enseignants ne sont pas rémunérés (la rémunération est annualisée : les enseignants qui bénéficient d’une rémunération à temps plein à titre définitif sont payés tous les mois – y compris juillet et août – de manière identique. Leur traitement mensuel, qu’ils perçoivent donc 12 mois sur 12, est égal au douzième du traitement annuel auquel ils peuvent prétendre) et sur laquelle ils ne peuvent pas exercer d’autres activités professionnelles, sauf exception.
Je pense que même vous, vous n’y croyez pas
J’ai voulu écouter cette vidéo mais je n’ai pas tenu dix minutes ! Je vais sans doute me faire mal voir – je commence à en avoir l’habitude – mais il y a quelque chose de complètement décalé dans ce que cette dame raconte, entre le niveau de ses études musicales, la place qu’elle prétend donc devoir lui revenir à l’Éducation Nationale, et le peu de reconnaissance que la hiérarchie lui accorde. Tout ceci engendrant une frustration intolérable, alors que les conditions d’exercice de cette dame sont, il me semble, beaucoup plus favorables que ce qu’on peut entendre habituellement concernant cette profession.
Je rajouterais à ce qu’a écrit Mildred, une autre remarque : je suis très surprise (le terme est faible) de la manière dont cette enseignante en art musical – discipline qui représente en France et singulièrement dans l’Education nationale la 5ème roue du carrosse comparée aux “disciplines dites reines” qui donnent lieu à sélection – ne parle que de l’absence de reconnaissance qu’elle a vécue de la part de l’institution et de sa hiérarchie mais si peu et de surcroit avec un tel mépris des élèves auxquels elle a enseigné et dont manifestement elle n’a reconnu que leurs carences voire manques (d’effort, de travail, d’intérêt, etc).
Un tel mépris de haut en bas de l’Institution scolaire n’est-il pas la cause du désintérêt de nombreux élèves dont elle dit qu’ils ont perdu tout sens de l’effort ? Or le mépris, qui manifeste de l’ignorance et de la méconnaissance de ce qu’est le développement d’un enfant (selon son âge) , blesse le sentiment et enlève toute envie d’apprendre, de découvrir en quoi les oeuvres de l’esprit peuvent éclairer. Blesser un élève, le dévaloriser et l’enfermer dans son incapacité à apprendre, à découvrir ces oeuvres de l’esprit de manière vivante et imagée et pas simplement théorique, n’est-il pas reproduire ce que, en tant qu’élève, ces enseignants ont vécu comme élèves dans l’institution scolaire française qu’ils ont fréquentée…. même si justement ils y ont “réussi” c’est à dire intériorisé les normes d’excellence que cette école ne fait que valoriser, laissant sur le bas-côté les élèves “ordinaires”, indociles et considérés comme incompétents ? C’est en cela que l’école française est une école de classe qui reproduit les inégalités sociales d’accès à la culture au sens large ! Rien ne sert de courir, il faut partir à temps et introduire trop précocement des connaissances abstraites et théoriques sans les imager de manière vivante, finit par former des “têtes” dites bien faites mais dont la sensibilité qu’apporte justement l’art en soignant le sentiment a totalement disparu. Nous en avons de multiples exemples parmi nos dirigeants, véritables handicapés de l’âme et du sentiment !!!
J’ai été enseignante durant cinq ans, j’ai abandonné parce que je trouvais que ce métier était mal reconnu, fatigant nerveusement (18 h de présence ça paraît peu, mais on sort lessivée de 4 heures de cours) et sclérosant (il faudrait un ressourcement dans un autre métier de temps en temps sous forme d’année sabbatique). Le chef d’établissement est très important pour insuffler une ambiance de confiance et d’ordre, c’est plus facile dans le privé car malheureusement le « pas de vagues » est souvent la règle première dans le public. Les syndicats sont pour moi les premiers responsables de la faillite du système, ils ont été largement complices de l’administration pour dézinguer peu à peu un modèle qui marchait en renchérissant avec des discours idéologiques pour faire passer des réformes en fait purement financières (devant le gonflement des effectifs du 80% au bac). L’entrée des parents et de la société civile dans les établissements a sonné le glas de la quiétude de l’école en y important toutes les dérives mortifères de notre modernité, je pense qu’il faudrait en refaire une bulle de calme et de savoir. L’école ne devrait pas se mêler d’éducation (sexuelle, morale, etc…), et se contenter de faire respecter la neutralité, la politesse et le respect, elle devrait en revanche imposer sa propre loi dans l’instruction du citoyen à seule fin d’en faire une «tête bien faite dans un corps sain.» Mes amis enseignants qui avaient foi en leur métier sont tous partis à la retraite écœurés, un signe qui ne trompe pas sur la dérive de cette machine à broyer.
C’est bien le meilleur témoignage que j’ai lu. Merci Madame. Vous pourriez aussi être interviewée par Eric.
La mort de l’école est arrivée lorsque les établissements scolaires ont ouvert leurs portes aux parents d’élève. L’autre source déclin est la ” sécurite “, cette fâcheuse tendance à tout vouloir sécuriser, encadrer. La conséquence directe de cette tendance est l’absence d’éducation au risque et le lent délitement de l’éducation physique et sportive. Ainsi, les classes découvertes sont devenues tellement encadrées par des brevets d’État que leur coût a explosé, les rendant inaccessibles pour les établissements scolaires.
Tres justement raconté
On ne réforme pas la bureaucratie en la met à la poubelle et on remet le savoir au centre du système.
oui, sauf que ce n’est pas la tendance à l’EN depuis des années : c’est l’enfant qui est placé au centre du système et on prête plus attention à sa parole qu’à celles des adultes…
C’est l’élève qui est au centre du système, pas l’enfant ; et c’est juste une lapalissade que de l’affirmer, car pour qui l’enseignant est-il là, sinon pour l’élève ?
Évitez donc de jouer sur les mots, merci! Et il ne s’agit pas d’être au service de l’enfant pour répondre à tous ses caprices ou ceux de ses parents mais de tenter de transmettre un peu de savoir… si vous ne le comprenez pas, je ne peux rien pour vous! Et tout le monde peut voir les effets de cette démagogie pédagogique depuis des décennies : la France va dans le mur mais en chantant et en jouant du pipeau!
Exactement. Zéro propagande, 100℅ connaissances.
C’est bien de denoncer mais l’education nationale est un fief socialiste depuis des lustres non, histoire de decerveler les francais depuis le berceau
Les fonctionnaires francais eux ont toujours obei le doigt sur la couture du pantalon (dans d’autres pays c’est un peu different).
Les prefets n’ont pas peur de se ridiculiser comme recemment avec les decrets contre les casserolles.
l’enseignement dans des regions germaniques d’europe (flandre, allemagne) est bien au dessus de l’education nationale sur le rating pisa. Les wallons, et le liegeois, couillon s’il en est, s’alignent sur la France dans la mediocrité et la betise
Bonjour, vous auriez aussi
grand intérêt à interviewer Anne Coffinier, elle qui est au cœur de ce sujet depuis presque vingt ans avec l’association qu’elle a créée : “créer son école”, dont le but est de s’émanciper du “mammouth” et de fournir un enseignement de qualité par création sur tout le territoire d’écoles indépendantes des structures “administrato-cratiques & pédagogistes” de la rue de Grenelle.
Au passage, c’est une ancienne de l’ena, comme vous.
Jean -Paul Brighelli en 2005 a écrit ” la fabrique du crétin” : la création du Collège unique en 1975 a été une véritable catastrophe !! Je résume : on a supprimé les classes de niveau pour des classes où sont
“mélangés ” tous les élèves .Donc ceux qui ne peuvent pas suivre les enseignements sont dépassés.
Rétablissons donc ” ces classes de niveau ” avec si possible des aides aux devoirs le soir pour ceux qui n’ ont pas “la chance” d’avoir chez eux des parents pur les aider…
Beaucoup de vrai sur les élèves, la pédagogie, le gout de l’effort… Elle a raison sur le constat, le niveau des élèves….et la nécessité d’un électrochoc. Comme le cite une lectrice : lisez “la fabrique du crétin” vous aurez toutes les réponses!
Mais beaucoup d’incohérences basées sur sa seule et unique expérience dans un établissement. Génération « ouin ouin » qui a besoin qu’on la cajole comme des enfants. Que font les profs à part gémir ? Faire grève ! Pas un pour avoir le courage de dire stop et de se lever ! Jamais de propositions, ni d’actions concrètes. Regardez le « pauvre » enseignant de philosophie M. René Chiche suspendu, lui est courageux et digne d’être appelé « un enseignant » ! Qui a entrepris une seule action pour lui ! Tous les profs de France devraient être en grève ! Aucune solidarité! Leurs droits, leur liberté, la démocratie… sont gravement menacés !! Mais non « Ouin Ouin » !
Oui les enseignants sont maltraités (très mal payés, sous pression, mal aimés, violentés, …) mais fragilité d’une génération infantile qui a peur de tout, habituée au cocon, besoin de “cajolerie”. Profs qui ont besoin d’un psy au moindre problème ! Il n’y a pas plus égocentrique qu’un prof !
Comment peut-elle se permettre de juger à l’emporte-pièce et prétendre que des profs travaillent plus que d’autres (ce n’est pas une question d’âge) à l’aune de sa petite expérience. On peut être jeune et un tire au flanc et vice et versa ! La très grande majorité travaille ENORMEMENT et renouvelle ses cours, s’investit au-delà de ses heures, a besoin des vacances pour se ressourcer mais aussi pour préparer ses cours ! Je parle en connaissance de cause (je suis dans la profession), notamment dans l’académie de Versailles, (la plus grosse académie de France avec des établissements plus que prestigieux -preuve du savoir-faire français: Versailles, Buc, Saint Germain en Laye….-).
La situation a bien changé pour les inspections qui ont quasiment disparu (on parle de PPCR). Elle évoque sa situation qui remonte à plus de 7 ans ! Elle oublie de mentionner que personnels de direction, gestionnaires, inspecteurs…, sont logés à la même enseigne, n’ont pas plus de moyens et travaillent d’arrache-pied avec des bouts de chandelle ! Ils font avec les moyens du bord (c’est-à-dire avec pas grand-chose !) Ils sont débordés eux aussi, n’ont pas le temps matériel de « chouchouter » leurs personnels ! D’ailleurs, personne ne les chouchoute et vous ne les entendez quasiment jamais! Quant aux financement des projets : un gestionnaire n’a pas de baguette magique : il ne peut donner l’argent qu’il n’a pas, les départements ou régions ne sont pas des plus généreux à l’heure actuelle, il suffit de regarder les dernières DGH!!!). A voir tout par le petit bout de la lorgnette (“c’est la faute au voisin”, “c’est la faute à…”), on n’avancera pas !
Je propose un « Vivez leur vie une semaine !» à tous les profs qui viennent se plaindre de leur administration ! C’est toute l’Éducation nationale qui va mal, malheureusement le corps enseignant, les personnels de direction… ont un énorme problème : leur manque de courage ! Ce sont des lâches qui s’écrasent ! Quand on voit leur comportement les deux dernières années depuis la crise COVID, cela résume la situation en quelques mots ! Et bien je dirais : ils ont ce qu’ils méritent !
Je suis relativement d’accord avec vous, mais il est parfois difficile d’être courageux en milieu si hostile. Il faut lire La désinstruction nationale de René Chiche pour avoir une bonne idée de la situation, et le soutenir lui qui a courageusement porté une parole de vérité et en subit les conséquences aujourd’hui. Le courrier pourrait lui donner la parole! Sa mise à pied pour délit d’opinion est scandaleuse et devrait faire réagir tous les enseignants et tous les honnêtes citoyens. Il est vrai que l’attitude des syndicats d’enseignants durant la crise Covid (ils ont accompagné servilement les consignes ministérielles) et de certains enseignants faisant du zèle au delà du raisonnable a été particulièrement indigne. Mais bon, on pourrait faire le parallèle avec le corps médical….
Commençons : “Dieu se rit de ceux qui se plaignent des conséquences alors qu’ils en chérissent les causes”
Bossuet
les profs, combien de mois de vacances par an ? ça fait combien en salaire horaire ? (A comparer avec un cadre dans le privé)
les profs ont-ils des objectifs, des obligations de résultats, des comptes à rendre ?
les profs constituent les légions de la gauche et de l’extrême gauche.
les profs ont-ils contesté vigoureusement les délires de cette gauche imposés à l’école ?
Qui invite les associations qui pervertissent l’école et donc nos enfants ??
les écoles difficiles dans les quartiers difficiles, mais pourquoi est-ce difficile ? Parce-que les profs ont toujours soutenu les pouvoirs qui organisaient la transformation de la société à coup d’invasion migratoire.
Dans leur immense majorité pour qui, pour quoi, votent les profs ?
Les profs sont responsables et coupables de la situation qu’ils dénoncent.
Nota : cadre dans le privé, je peux vous dire que la majorité d’entre eux est imbuvable. Ils sont immatures, dogmatiques, totalement coupé du monde réel. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils vivent entre eux. le plus marrant c’est qu’ils ne peuvent pas se défaire d’un complexe de supériorité.
Il faut tout refonder……mais pas avec eux !………………..
C’est vrai : il faudrait que leurs parents s’occupent plus souvent eux-même de leur instruction … comme pendant le confinement ! Ils seront enchantés 🙂
Vous parlez de la minorité agissante qui impose le la. Mais moi j’en connais beaucoup qui essaient encore de faire leur travail discrètement malgré les embûches …Résultat de toute cette idéologie dégoulinante de fausse gauche, prétexte à la paresse et au sabotage, c’est un métier qui n’attire plus les meilleurs comme autrefois et qui laisse peu à peu la place à la médiocrité.
Une personne dans le privé travaille 220 jours par an. pour un prof c’est 140 jours. Cherchez l’erreur !! En les entendant, ils savent tout mieux que tout le monde. Ils nous regardent de haut, et nous parlent comme si nous étions idiots. Mon voisin en est un: ECOLE NORMALE SUP. Rien que ça. Mais à part ses cours de langue (1 seule d’ailleurs), il ne sait rien faire…..
On se demande pourquoi ce métier apparemment de feignants attire aussi peu une génération qu’on présente comme une génération de feignants !
Et puis, un peu de respect pour votre voisin : sa Normalsupité en fait l’égal de Bruno Le Maire, rien que ça ! 🙂
J’ai vécu l’enseignement 5 ans, puis le privé le reste de ma carrière comme ingénieur avec des journées de parfois 12 heures, mais je peux vous dire que je n’ai jamais regretté le soit disant confort de l’enseignement. C’est pourquoi je pense qu’il faudrait absolument leur imposer une année sabbatique dans un autre métier tous les x ans. Ça les ressourcerait car ce métier est sclérosant et ça permettrait à ceux qui ne sont pas faits pour ça de quitter l’enseignement. Après vous avez raison certains enseignants sont odieux, mais certains ingénieurs aussi!!!
Cette ancienne professeure exprime ce qu’elle a vécu, le manque de reconnaissance d’une hiérarchie bureaucratique, le faible engagement de ses collègues qui ont souffert autant qu’elle, la médiocrité des élèves peu suivis par leurs parents suroccupés par leur activité professionnelle ou par leur inactivité. Tout cela me semble se vivre dans toutes les administrations publiques mais aussi dans certaines grandes entreprises. Les responsabilités sont mal définies et la loi du moindre effort s’en donne à cœur joie.
Avant de vouloir reconstruire l’école, il faudrait se rassembler pour conduire un mouvement politique “populiste”, souverainiste, identitaire et social susceptible de devenir majoritaire afin de prendre “l’Elysée” par où tout passe en notre République Monarchique, et mettre en place une “autre politique” dans tous les domaines (économique, administratif, juridique, financier, sociétal, social, ….). Bavasser sur tout (et sur rien)sans prendre en perspective cette nécessité conduit à se “chatouiller” le nombril.
L’école, sa qualité, est le reflet de ce que le fonctionnement sociétal propose. Tant que nous ne nous affranchirons pas d’un système qui happe dès le plus jeune âge, une majorité de petits dans un univers crétinisant dans lequel du reste baigne également leurs parents, seules les familles ayant du discernement mettront leurs enfants à l’abri. Si du jour au lendemain, il n’y avait que des informations intelligentes et suscitant la curiosité sur Internet, si les citoyens étaient payés pour le temps qu’ils consacrent à leurs enfants plutôt que de courir derrière le fric pour compenser leur absence par des cadeaux inutiles en réponse à leur frustration, si l’on appliquait les propositions de certains pédagogues de bon sens (Maria Montessori, Célestin Freinet, Ovide Decroly, John Dewey et bien d’autres) au lieu de tout chercher à formater, si on préparait à l’esprit critique en rappelant que la science n’est qu’un cheminement et son état actuel repose sur des hypothèses et non des certitudes, si on apprenait les valeurs humaines avant tout à commencer par le respect des différences et que l’on traitait “soi-même comme un autre” comme disait Paul Ricoeur, ….avec des si….
Rappelons que la fabrique des crétins est intentionnelle, voulue par ceux qui n’ont pas envie d’émanciper les nouvelles générations mais de les conditionner et de les asservir. Il ne tient qu’aux éveillés de créer une nouvelle grande communauté pour sortir de la matrice de moins en moins confortable dans laquelle nous sommes vautrés depuis notre enfance et surtout, surtout, arrêter les discours stupides concernant les conditions de vie idylliques des enseignants en amalgamant tout et n’importe quoi, par simple paresse intellectuelle. Comme disait Coluche de la politique la comparant au flir : pour aller plus loin à un moment il faut aller plus près.
Il fallait lire “flirt” et non “flir”. Dernier point, à tous les faux envieux du métier d’enseignant…qu’ils le deviennent et nous verrons, des profs de droite, de gauche, d’extrême tout ce que vous voulez, il y en a aussi, quant aux syndicats, ils existent et sont en effet parfois dans des postures ridicules.
Archi sympa, je sort de dégrisement au commissariat. Un officier de Police m’offre un cigare à la vanille. Alors ça c’est cool. Je n’oublierais jamais. Arnaud. Du fort de café, au frais du joli matin, la méthode musicien du rang. https://www.youtube.com/watch?v=DNu1YslyFXM
Merci pour cette interview… Toutes les matières sont concernées. Ingénieur de recherche, titulaire d’un doctorat d’informatique fondamentale, détachée à ma demande comme professeur de mathématiques au sein de l’Education nationale, je me suis personnellement retrouvée sans salaire pendant 6 mois suite à ce courrier adressé à ma hiérarchie en juin 2016. J’ai constaté avec effarement les mensonges éhontés de l’administration, le non-respect des procédures officielles lorsqu’elles vont à l’encontre de ses intérêts, et la complicité de trop nombreux collègues soucieux de conserver les bonnes grâces d’une institution tristement dévoyée. Bravo aux professeurs qui, pour leurs élèves, trouvent encore le courage de résister à ce méga-broyeur. Je pense notamment à René Chiche et Harold Bernat en philosophie, mais il y en a évidemment beaucoup d’autres.
À l’attention de Monsieur A., Principal-adjoint du collège XXX
(Copies de la présente sont adressées pour information au principal du collège, à l’Inspecteur Pédagogique Régional et au recteur d’académie concernés, au ministère de l’Education Nationale)
P. , le 10 Juin 2016
Monsieur le Principal-adjoint,
Je vous écris ce courrier à l’issue du conseil de classe de 4e5 que vous avez présidé ce
vendredi 10 juin, et auquel j’ai assisté en qualité de professeur de mathématiques, avec 3
autres professeurs et les 2 élèves délégués.
Lors de ce conseil, vous avez clairement exprimé votre “interrogation” quant à la
faiblesse des notes obtenues par les élèves de la classe en mathématiques. Si votre
interrogation est parfaitement légitime, il n’en va pas de même de la façon très nette
dont vous avez publiquement remis en cause tant mon niveau d’exigence, qualifié a
priori d’excessif, que ma notation, jugée a priori inepte, sans accepter à aucun moment
ne serait-ce que d’examiner la plausibilité de l’hypothèse d’une réelle faiblesse du
niveau des élèves. Or, comme l’a pourtant fait remarquer ma collègue de technologie,
que je remercie pour son intervention, il vous suffisait, pour répondre à vos
“interrogations”, d’étudier un tant soit peu les conditions du contrôle commun de
mathématiques auquel ont été soumis tous les élèves de 4e du collège le jeudi 26 mai
dernier. J’ai bien essayé de vous les expliquer, mais devant la faible attention que vous
m’avez manifestée, je me permets de vous les rappeler par écrit:
1) Je n’ai participé ni au choix des exercices, ni à la rédaction des énoncés, ni à la
définition du barème du contrôle commun (cependant, toutes les parties du programme
nécessaires avaient bien été traitées à la date prévue);
2) Les copies de la classe de 4e5 ont été corrigées par une de mes collègues, enseignante
au collège depuis plusieurs années et chargée par M. l’IPR d’assurer mon tutorat cette
année;
3) La simple comparaison des notes obtenues par les élèves à ce contrôle commun avec
celles qui leur ont été attribuées durant l’année aux contrôles que je corrigeais personnellement après avoir choisi et/ou rédigé les énoncés vous aurait permis de faire
le constat d’une très nette similitude.
(Je ne vous ferai pas l’injure de vous préciser ici la conclusion qui s’impose.)
Alors que, devant votre insistance à rappeler que les élèves de la classe n’avaient de si
mauvais résultats qu’en mathématiques, je mentionnais le fait que la correction des
copies révélait également d’importantes lacunes en orthographe, en grammaire et en
conjugaison, ma jeune collègue de français, professeur principal de la classe, s’est
montrée offusquée, alors même que ma remarque ne la visait aucunement, ce que je lui
ai expressément dit. Vous vous êtes aussitôt empressé de lui assurer qu’il n’était
absolument pas question de remettre quoi que ce soit en cause dans son travail et son
investissement. Je regrette que cette véhémence dont vous avez alors fait preuve se soit
exercée d’une toute autre manière à mon encontre, sans plus de motif. Ma collègue,
manifestement dans le souci de justifier les bonnes notes attribuées aux élèves en
français, a jugé utile de me rappeler que le français ne se limitait pas à l’orthographe, à la
grammaire, ou à la conjugaison. Encore une fois, je n’ai à aucun moment eu la prétention
de remettre en cause son travail ou ses critères de notation, mais il me semble toutefois
que, même si j’entends son argument, l’orthographe, la conjugaison ou la grammaire
sont néanmoins utiles à l’expression française, de même que le calcul est utile aux
mathématiques. Ainsi, j’évite autant que possible de faire des erreurs de calcul ou des
fautes de français ou d’allemand lorsque je m’exprime, a fortiori devant les élèves,
comme je m’efforce de relever et de corriger celles qu’ils commettent, dans le seul but de
les faire progresser et sans nécessairement en tenir compte dans l’attribution de leur
note. À ce propos, il ne m’a pas semblé opportun de faire remarquer à ma collègue
professeur de français, que l’expression “je me suis permise” dont je l’ai entendue faire
usage à plusieurs reprises en votre présence lors des conseils de classe, est incorrecte
(cf pages 165-166 de l’édition 2012 du Bescherelle “La conjugaison pour tous” – pour
tous, donc a priori non réservée à une quelconque élite). Il me semble néanmoins
souhaitable que quelqu’un s’en charge un jour, avec toutes les précautions d’usage afin
qu’elle ne s’en sente pas outragée.
Lorsqu’il devient moins respectable de tenter d’élever les esprits des élèves que de les
flatter en toutes circonstances sous prétexte de leur éviter le “traumatisme” d’une
mauvaise note, lorsqu’on dénie à la note son rôle d’indicateur pour la transformer en
une norme que tout professeur se voit sommé par sa hiérarchie de respecter, alors
l’éducation part à vau-l’eau, et tous les personnels qui cautionnent un tel système, à plus
forte raison les cadres de l’institution, portent une part de responsabilité.
Comme je l’ai dit à M. l’IPR (en copie de ce courrier) lors de sa visite d’inspection en
mars dernier, je ne cautionne pas ces choix pour plusieurs raisons. D’une part, car mon
expérience professionnelle m’a permis de constater à quel point il se révèle néfaste pour
les élèves qui s’engagent dans les études supérieures après l’obtention du baccalauréat.
D’autre part, car des discussions personnelles que j’ai pu avoir avec des professionnels
de divers domaines de l’artisanat (notamment en restauration et en boulangerie-
pâtisserie), ont révélé que le manque d’apprentis ayant le goût de l’effort, le sens des
responsabilités et la fierté du travail réellement bien fait s’accentue d’année en année.
Or, bien avant de chercher à en faire de futurs médaillés Fields, ce sont précisément ce
goût de l’effort, ce sens des responsabilités et cette fierté du travail réellement bien fait
que je me suis évertuée à tenter de transmettre à tous les élèves qui m’ont été confiés, et
ce, malheureusement, en dépit des injonctions trop souvent contraires de l’institution.Non, M. le principal-adjoint, contrairement à ce que vous prétendez, je ne travaille pas
pour la seule “élite” du collège. Si tel était le cas, je n’aurais pas proposé aux élèves en
difficulté de les prendre en soutien non rémunéré une heure supplémentaire par
semaine, comme vous le savez parfaitement. Je ne travaille pas pour la seule élite, mais
je m’efforce cependant de ne pas l’oublier pour autant, en m’appliquant à une exigence
bienveillante envers tous les élèves, destinée à pousser chacun d’entre eux, quel que soit
son niveau, à donner le meilleur de lui-même, à repousser ce qu’il croit être ses limites,
et à concevoir une légitime fierté des progrès accomplis et des bons résultats mérités.
Remettre publiquement en cause ma légitimité comme vous vous êtes permis de le faire
lors du conseil de classe en présence des deux élèves délégués, ne va certes pas me
faciliter la tâche tout au long d’un mois de juin déjà difficile compte tenu du contexte.
Mais j’ai également la faiblesse de penser que votre attitude à mon égard ne rendra à
terme aucun service aux élèves, pas plus qu’elle ne rendra service aux enseignants qui
en auront la charge dans les prochaines années.
Je prends donc la décision de demander, non sans amertume, la fin anticipée de mon
détachement dans l’Education Nationale, à l’issue du délai de 3 mois auquel je suis
soumise, soit au 1er octobre 2016. Ce faisant, je vais retrouver mes collègues
enseignants-chercheurs, unanimes à déplorer la baisse régulière et inquiétante du
niveau des étudiants à l’université, qui pour la plupart ne maîtrisent plus ni les bases du
calcul ni celles de la grammaire française, sont en grande difficulté dès qu’il s’agit de
construire, voire simplement de suivre un raisonnement logique élémentaire, ont perdu
toute réelle capacité de travail, et qui au lieu de s’attacher à combler leurs lacunes et à
surmonter leurs difficultés, s’attendent de surcroît à ce qu’on les excuse de tout en
permanence. (À ce sujet, je vous invite à consulter notamment le rapport de la Société
Mathématique de France paru en Octobre 2015, que j’ai déjà mentionné à M. l’IPR lors
de notre entretien à l’issue de son inspection.)
Veuillez agréer, M. le principal-adjoint, l’expression de mes salutations aussi
respectueuses que désabusées.
CL, PhD
Professeur de mathématiques certifiée, 9ème échelon.
Bonjour,
J’ai écouté en entier cet échange, et en peu de mots je souhaiterais rappeler à cette dame une chose que j’ai lue chez Plutarque, qui dit quelque chose comme : “La mémoire n’est pas un récipent qu’on emplit, mais un feu qu’on allume”.
Ce point de vue change tout.
Tout l’art de la pédagogie est de placer l’élève dans cette incandescence vers le savoir et le savoir-faire. L’effort ne peut être qu’une seule nécessité, il doit être un besoin. Le reste c’est du pipeau.
Lors de l’établissement de l’école obligatoire vers 1880, l’objectif prioritaire était de désintégrer les sociétés traditionnelles en jouant sur un levier irrésistible: apprenez docilement, abandonnez les savoirs traditionnels, et tout d’abord la langue, et vous aurez ce que vos ancêtres ne pouvaient même pas imaginer: une paye assurée, et donc à l’abri de la misère.
Aujourd’hui, il n’existe plus de sociétés traditionnelles et donc plus rien de la capacité à se passer d’un état pour assurer sa subsistance. Par contre, quand une population entière sait lire et écrire, elle sait aussi se défendre contre un état abusif qui avait l’habitude d”arguer d’un droit écrit pour s’imposer à des populations illettrées.
Alors vient le temps de priver le gros de la population des armes pour se défendre. Rien de plus facile: on sabote l’enseignement, on le saborde, et on obtient une masse d’acculturés qui ne comprend pas ce qu’elle lit (quand elle lit).
La difficulté à recruter pour les artisans, commerçants, et mêmes industries? Peu importe: ce qui compte pour nos soi-disant élites, c’est d’être cooptées par la caste dirigeante mondiale.
Alors, le classement de nos élèves dans le concert mondial… tant que “l’élite” peut payer des écoles à part pour ses enfants, à l’instar de l’actuel ministre en charge de l’achèvement de l’éducation nationale, tout va très bien… pour elle!
Il existe une association qui se bât depuis plusieurs années contre les dérives du système éducatif français et qui mène régulièrement des actions pour les contrer.
Je vous invite à lire leur dernière alerte au sujet de la politique mise en place par le ministre de l’éducation qui a mis comme priorité : l’éducation à la sexualité !
https://soseducation.org/pap-ndiaye-pire-ministre-education-nationale?utm_campaign=pap-ndiaye&utm_medium=em&utm_source=20230505_presentation-pap-ndiaye_image-header