Très tôt, à l’âge de 17 ans, j’ai dû me faire une raison. J’étais révisionniste écologique. Insubordonné.
Voici pourquoi.
Le nitrate, c’est NO3–.
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désolé, mais, j’ai beaucoup de mal avec les articles non signés, je trouve par ailleurs, qu’en tant qu’abonné payant, c’est un manque de clarté, voir de respect, qui plus est, c’est aussi un angle mort pour les attaques de charlots factcheckers ou autres… peu importe le sujet d’ailleurs
Je suis bien d’accord avec vous.
Nitrate : vive la vie ! par Dominique Delfosse
Ça a été corrigé, pas de souci, merci au CdS ????
Dans votre défense des éleveurs bretons, vous oubliez un aspect de base : les ordres de grandeur, qui sont précisément le problème. Savez vous combien de porcs sont élevé simultanément en Bretagne ? 12 millions. Combien d’humains bretons : 3 millions. Les porcs sont donc plus polluant simplement par leur nombre. Or pour nourrir et accueillir leurs déjections il faut disons 1 ha par porc. Combien d’hectare agricols en Bretagne ? La France mesure 50 millions d’hectare, 1/3 sont cultivables soit 13 millions. La Bretagne c’est moins de 1/10 de la France, donc 1.3 millions d’hectares.
Donc il y a 10 fois trop de porcs en Bretagne. CQFD. Les éleveurs de porcs bretons sont donc de vrais gros pollueurs. Ils produisent trop et mal. Cette sur production de mauvaise viande nuit à tous le monde : les éleveurs endettés, mal aimés (à raison), les français mal nourris, le contribuable qui paye les subventions, le milieu naturel, et les vrais petits paysans.. c’est un gachis économique, sanitaire total.
Continuons : 70% des surfaces agricoles servent à nourrir des animaux d’élevage. Si la moitié de ces surfaces étaient libérées pour l’alimentation humaine, céréales, lentilles, légumes, fruits… cela nous donnerait des tombereaux de nourriture saine, possiblement agrobiologique, et réduirait les nuisances de l’élevage industriel. Les porcs bretons sont élevés au soja du Brésil et de l’Argentine qui arrive par cargo à Lorient, et les déjections restent en Bretagne !
Oui, votre réflexion est intéressante. Cependant, la mise en oeuvre d’une politique agricole qui s’appuierait sur ces objectifs se heurterait à la disponibilité des compétences, à l’acceptation sociale de l’implantation d’élevages. Pour ce type d’agriculture et de commercialisation, qui ont plein de vertus, il faudrait sans doute passer d’une population agricole active agricole actuellement entre 2 et 3% de la population active totale à quelque chose autour des 15%. (tout en conservant un niveau de productivité proche de l’actuel dans un contexte où les coûts de l’énergie vont être une contrainte supplémentaire.
Dans le système actuel, avec une France dans l’UE, avec une population principalement citadine qui n’a ni les compétences ni l’envie d’aller torcher le cul des vaches, ça risque d’être compliqué.
Un autre point que vous soulevez est intéressant qui est la suite du chapitre sur le nitrate, c’est bien la question de la filière des protéines. Et là, on est au coeur des orientations historiques de la PAC. Mais je n’ai pas le temps ici d’en dessiner ce que je considère les contours.
Mais on peut y réfléchir.
C’est pourquoi la conf’ défend le projet d’installer 1 millions de paysans, pour une agriculture paysanne, locale, de qualité, assurant une vraie souveraineté alimentaire. De très nombreux français voudraient redevenir paysans, mais ce projet nécessite de casser le méga système de l’agrobusiness qui barre l’accès au foncier, au marché, à la formation et à ce projet politique qui ferait trop de paysans autonomes, voire sécessionistes. De même que Lénine a éradiquer les paysans russes pour la course à la puissance industrielle totalitaire. Je vous recommande de lire Alexandre Tchayanov, économiste de la civilisation paysanne, exécuté en 1937.
Je ne vois pas vraiment où vous allez chercher vos chiffres. Un élevage de reproductrices compte 15 mères à l’ hect., 90 porcs en engraissement donnée des chambres agri France. Ce qui nuance fortement vos propos. Par ailleurs, les élevages en plein air ne conduisent pas à des nuisances olfactives mais révèlent un coût de contention élevé et de mises aux normes draconiens ce qui tend à effacer la rentabilité.
Néanmoins, un porc mieux élevé se vendra mieux car il sera mieux valorisé puisqu’ à plus forte VA. Rien n’ empêche d’ ailleurs les producteurs de questionner leur modèle d’ élevage comme le breton André Pochon a su redéployer des ressources anciennes en élevage bovin -élevage sur prairie naturelle- pour se défaire de la dépendance au soja et recréer des fermes conduites en polyculture..
Oui, vous avez raison. Ceci étant :
1) Dans sa fonction de fourniture d’aliment pour les humains, l’agriculture doit être en adéquation avec la demande. Si vous avez de fortes densités humaines, quasiment hors sol puisque son alimentation ne provient que de l’extérieur (ce ne sont les quelques radis ou courgettes produites sur les balcons des appartements que je vais considérer comme significatifs dans les grandes masses), il faut que, quelque part dans le monde on produise de manière industrielle. Avant la période Covid, j’avais lu que 77% des repas des Français était pris en dehors du foyer familial (cantines d’entreprises, scolaires, restaurants…). La composition du bol alimentaire familial et au maximum sa compositon n’est contrôlée au mieux par la famille qu’à moins d’un quart. L’approvisionnement du reste : Rungis, Métro sans parler des grandes centrales d’achat. L’approvisionnement “de la fourche à la fourchette” est certes à privilégier mais elle ne pourra répondre qu’à une partie des besoins. L’agriculture industrielle est donc, encore pour un bon moment le moyen de nourrir une grosse partie de la population.
2) la forte densité de la population porcine en Bretagne est le résultat de plusieurs éléments et notamment la volonté historique des responsables agricoles Bretons de vivre au pays, un aménagement du territoire qui a facilité l’implantation de ce secteur. La filière élevage s’est développée aussi par la forte concentration de l’agro-industrie dans un bassin d’emploi où, culturellement, il a été possible de mobiliser du monde pour y travailler.
3) A propos de densité : Considérons le critère du kg de poids vif par ha. Combien faut-il d’étage d’humain en ville pour parvenir à la même densité qu’un élevage de porc intensif (qui bénéficie par ailleurs du nombre ha d’épandage correspondant) ? La réponse est qu’à partir du 5ème étage, la densité humaine est plus importante. Le traitement des déjections des humains que je mentionne prend donc tout son sens et mériterait aussi d’être posé.
4) On peut souhaiter répartir les populations animales dans d’autres régions et vouloir réduire la densité en Bretagne. Pourquoi ça ne se fait pas. Les explications sont multiples mais sont aussi à rechercher dans la disponibilité des compétences, leur appétence culturelle à accepter des jobs pas forcément très épanouissants, dans l’acceptation sociale de l’implantation d’exploitations d’élevage (il faut voir les tirs de barrage lorsqu’un projet d’élevage se met en place, même si j’accepte certaines des critiques. Je pense par ailleurs que d’un point de vue du sol, l’intégration de l’élevage est important et permettrait aux céréaliers de s’émanciper en partie des fertilisants chimiques.
Merci pour cet article qui met en relief des représentations simplistes relatives aux agriculteurs (et aux nitrates) desquelles peuvent découlent des conséquences potentiellement graves pour la population et pour ces professionnels, alors que les réalités agronomiques et humaines sont très complexes.
Merci aussi à Fabrice, et à ses commentaires, qui en mettant l’accent sur d’autres facteurs encore que ceux mis en évidence par l’auteur de l’article, permettent utilement de compléter le tableau d’ensemble. Ces facteurs montrent que certains éleveurs portent, eux aussi, des responsabilités dans l’émergence de déséquilibres.
Lorsque l’auteur de l’article écrit “Faire crever les gueux, par milliers, par millions, ces inutiles, c’est hélas l’objectif que ces néo-influenceurs écolos-citadins-bobos-bios semblent s’être assigné” il cultive lui-même des images ultra-simplistes au sujet des personnes qui portent des points de vue critique sur nos modes de gestion des filières agricoles. Ses propos relèvent du procès d’intention (voir par exemple aussi l’expression suivant dans son écrit “(…) en créant volontairement des pénuries”). C’est dommage, car de tels propos sont de nature à discréditer son discours qui inclut pourtant des points de vue intéressants et importants. En outre, on sent bien qu’il y a en arrière plan un élément émotionnel, pour ne pas dire un sentiment de haine qui ne peut que contribuer à de la polarisation. Bref… peut (beaucoup) mieux faire !
Et pourtant, nous allons très gentiment vers une situation où nous n’aurons plus du tout de maîtrise des denrés agricoles car soumises aux caprices de l’importation.
Il y a une constante dans notre société, que l’on voit dès que les prix augmentent, c’est manger à pas cher, ce qui implique de produire à bas coûts. Notre pouvoir d’achat doit servir à autre chose que la nourriture. Si la production agricole ne se fait pas chez nous, ce sera fait ailleurs… comme le reste.
Et on en prend le chemin à grande vitesse. 2023 : bascule où la balance commerciale agricole devient globalement déficitaire.
j’aime bien cet article, écrit avec “la rage au ventre”; dire ses quatre vérités ça fait du bien, surtout bien argumentées; oui l’escrologie nous est asséné pour accepter le dogme “vous aurez faim et serez heureux”
dommage qu’il incrimine ses collègues céréaliers avec les produits chimiques, aussi indispensable que le nitrate pour nourrir les gueux 😉
à propos du glyphosate: ” Le glyphosate est un composé de formule brute C3H8NO5P appelé N-(phosphonométhyl) glycine. C’est un acide organique analogue à un acide aminé naturel auquel on a ajouté un groupement phosphonate (C–PO–(OH)2)…. Le glyphosate est produit par au moins 91 industriels dans cinquante pays. C’est en Chine que les producteurs sont les plus nombreux : 53 en Chine, 9 en Inde, 5 aux USA…..le glyphosate est rapidement métabolisé, dans la nature et Il se transforme en acide aminométhylphosphonique (AMPA). …Le glyphosate se dégrade donc en acide aminométhylphosphonique (AMPA), un composé intermédiaire, lequel est ensuite minéralisé en CO2 et en éléments simples, comme l’eau, l’ion phosphate etc…..
La plupart des lessives (liquides ou en poudre), même celles sous label environnemental, contiennent et surtout génèrent de l’AMPA, en quantité variable selon la température de l’eau. Les eaux de lavage aboutissent à la station d’épuration avant d’être rejetées dans les eaux de surface.
extraits d’un article de “http://maconcierge.canalblog.com/archives/2019/03/31/37199564.html” blogue du Dr.DR. GWENAN Jakez
L’article et la discussion qui s’en suit sont tout à fait intéressants. Néanmoins la plupart des chiffres cités ne sont pas sources ce qui est dommage. La petite pierre que j’ajoute à l’édifice est de vous engager à lire un ouvrage remarquable dont le titre est : Le guide illustré de l’écologie aux éditions de La Martiniere. Il a été écrit par Bernard Fischesser et Marie-France Dupuis Tâte avec une première publication en 1996. Ouvrage très complet et documenté dans lequel sont décrits tous les cycles naturels. Pour terminer, il faut constater que le milieu agricole est toujours mis en cause lorsqu’on parle de pollution et il est clair que les impacts négatifs de l’agriculture et de l’élevage industriels sont nombreux tant sur la destrucrion des sols que sur la pollution de l’air et de l’eau mais aussi sur la faible qualité de l’alimentation. En revanche et c’est un des mérites de l’article d’y consacrer quelques paragraphes, on parle très peu des impacts négatifs du mode de vie des populations surtout dans les pays riches.
En commençant à traiter un aussi vaste sujet, le CdS tire ses lecteurs vers le haut ce qui permet de compenser une partie de la faiblesse des articles d’humeur voire de haine de M.Prétentieux Blanc alias Modeste Schwartz.