Une guerre civile en France est-elle possible? Dans tous les cas, les clivages et l’intolérance atteignent en France aujourd’hui une intensité et une violence comme cela arrive rarement dans l’histoire d’un pays, et comme cela semble réservé aux moments les plus exceptionnels. Le droit à la critique ou à la divergence de pensée sont sévèrement rudoyés, et l’appel à une police de la pensée qui imposerait ses substrats se généralise. Plusieurs points de fixation clive dangereusement le débat public.
La guerre civile est annoncée en France par des oiseaux de mauvaise augure. A en juger par l’état réel du débat public, on peut penser qu’elle ne figure plus seulement par les hypothèses farfelues, mais que les esprits sont suffisamment échauffés et clivés pour s’affronter durement.
La question du néo-libéralisme clive de plus en plus
L’un des points de fixation et de clivage tient à ce que la vulgate appelle « le néo-libéralisme » accusé d’être la source de tous les maux. Ce néo-libéralisme désigne alternativement les méfaits du capitalisme de connivence qui fleurit un peu partout dans le monde et les mesures prises pour lutter contre ceux-ci. Il est mis à toutes les sauces, jusqu’au point de ne plus vouloir rien dire.
Par exemple, l’état de guerre civile qui existe désormais en Equateur est attribué au « néo-libéralisme », à l’identique des événements chiliens. Pourtant, en Equateur, les émeutes sont parties d’une hausse du prix de l’essence, jusque-là fortement subventionné par l’Etat… pour le plus grand bénéfice des plus riches dans le pays. Parallèlement, au Chili, les émeutes ont eu une augmentation du prix du ticket de métro comme élément déclencheur. L’augmentation du coût d’un service public paraît peu liée au libéralisme…
Dans le cas de l’Equateur, le gouvernement se réclame de la gauche. Au Chili, il est ouvertement conservateur. Dans les deux pays, la colère éclate parce que l’Etat augmente, d’une façon ou d’une autre, la cherté de la vie. Les mouvements sociaux partent donc d’une réaction l’impôt (on dira la même chose des événements en cours au Liban).
Dans la novlangue contemporaine, lutter contre l’impôt, c’est lutter contre le néolibéralisme.
Le rejet d’un prétendu néo-libéralisme macronien inquiète
La France n’est pas épargnée par cette lutte contre le « néo-libéralisme » qui occupe autant la gauche que la droite. Des deux côtés de l’échiquier, on trouve des hurluberlus pour voir du « néo-libéralisme » partout, y compris dans les décisions les plus étatistes, les plus hostiles au marché qui soient.
Par exemple, la réforme des retraites, qui vise tout de même à créer un monopole d’Etat pour la protection vieillesse de plus de 99% de salariés, est volontiers analysée comme un avatar du néo-libéralisme, ce qui est une pure absurdité. Une bonne vision de ces élucubrations est proposée dans le dernier livre de Romaric Godin, où il est affirmé que le capitalisme aurait une revanche à prendre en France.
Cette critique d’un prétendu libéralisme macronien est présente à gauche comme à droite, et plus précisément au sein de l’extrême gauche mélenchoniste comme au sein de l’extrême droite lepéniste. Elle vise de plus en plus à antagoniser brutalement toute réflexion sérieuse sur les perspectives politiques et économiques du pays.
Nous sommes désormais sommés de choisir entre un « libéralisme macronien », fondé sur la dépense publique et l’obésité de l’Etat, d’un côté, et un dangereux statu quo, baptisé selon les moments « souverainisme » ou « solidarité », tout aussi dépensier et étatiste que le macronisme, mais réputé « anti-libéral », de l’autre côté. Ces fausses oppositions, qui sont mortifères pour la liberté de penser, dérivent peu à peu en un combat sans merci dont la violence ne demande qu’à s’embraser.
Le recours massif au droit de retrait par les agents de la SNCF le week-end dernier l’a montré : empêtrer le pays dans les blocages sera probablement une arme privilégiée pour mener une lutte front contre front.
La querelle du voile islamique ouvre la porte à la violence des réseaux
Parallèlement à ce débat sur le néo-libéralisme, la querelle du voile islamique et de la laïcité n’est pas en reste.
D’un côté, une majorité de Français se prononce pour des mesures fortes, notamment l’interdiction du voile dans les sorties scolaires. Mais une minorité, composée de Musulmans eux-mêmes, se livre, notamment sur les réseaux sociaux, à des campagnes d’une violence inouïe sur les réseaux sociaux pour dénigrer tous les adversaires du voile.
Il est évident que ces campagnes virales qui visent à intimider tous ceux qui prônent une pratique ordonnée de l’Islam en France sont structurées par de puissants réseaux, probablement financés de manière occulte. Des héroïnes contemporaines comme Zineb El-Razhoui peuvent en témoigner.
Il suffit de lire la brutalité des propos tenus par les adeptes d’un Islam de stricte observance sur Twitter pour comprendre, sur cette question plus encore que sur celle du néo-libéralisme, que les clivages sont puissants, vifs, acérés. Si le débat devait basculer (et nous sommes convaincus que des réseaux occultes s’y emploient), les conséquences en seraient désastreuses, et probablement difficiles à mesurer aujourd’hui.
Un pays qui ne demande qu’à s’embraser?
De-ci, de-là, se dévoilent dans la vie publique, dans nos rues, dans nos quartiers, les sources de tension qui ne demandent qu’une étincelle pour s’embraser. Nul ne sait laquelle des étincelles que les innombrables frottements du débat public produisent mettra le feu à la poudrière France. Mais on sent bien, dans les grands centres urbains, que les sensibilités sont à fleur de peau et que la capacité à endurer les divergences d’opinion est en forte baisse ces temps-ci.
Emmanuel Macron devrait y prendre garde. La crise des Gilets Jaunes a montré comment ce jeune homme brillant et protégé par quelques grandes fortunes dans son ascension fulgurante pouvait être démuni lorsque la rue faisait irruption dans le débat public. Le déploiement d’une violence ahurissante pour rétablir l’ordre dans les rues, sans véritable réponse politique audible a laissé beaucoup de traces qui pourraient lui nuire.
Dans les milieux privilégiés, la capacité du bonhomme à imposer son autorité sans d’épais cordons de CRS ne fait plus illusion. Pour sa plus grande chance, la détestation de la vulgate des Gilets Jaunes dans les élites oblige à ne pas le lâcher, mais ce soutien n’est que transitoire. Dans les milieux populaires, beaucoup sont plein de rancoeurs et veulent prendre une revanche. Dans les minorités agissantes, son indécision sur la laïcité attise les ambitions.
Toutes ces catégories de population partagent un point commun : elles sont convaincues que la République est à bout de souffle sous son format actuel, et qu’une rupture est inévitable.
« Néo libéralisme » l’auteur essaye, effort appréciable mais vain, de donner une définition à un terme usé (libéralisme) jusqu’à la corde, comme tant d’autres mots.
Macron est au service d’un empire qui a pour nom Maastricht, sur ce sujet le doute d’existence de l’empire est entre autre balayé par le grand oral de Moscovici précédent sa nomination de commissaire qui annonçait : « Ma feuille de route est toute tracé c’est celle de l’OMC ». Sans que cela ne fasse tousser personne dans l’auditoire.
Vous élisez un Président, le pays qu’il dirige est piloté par Maastricht, vous « découvrez » que le maître à penser est en fait une organisation dont l’Alpha et l’Oméga est le commerce. (*)
Le décalage total entre la réalité et le théâtre de marionnettes qui est le quotidien des français (entre autre…), voici ce qui mène à la guerre civile, fusse t’elle à bas bruit.
Dans un tel contexte les mots ont perdu leur origine, plus rien n’a de sens, la société se déstructure et s’éparpille façon puzzle, se reconstituant de briques tribales aidées en cela par un progressisme dont l’ADN est l’atomisation de toute structure.
Le corps social est une mosaïque sans liens entre individus, chacun y revendique son « droit » selon ses affinités du moment. Les progressistes oublient que le droit est commun, et qu’en le particularisant il devient un facteur puissant de division, de haine, de tensions.
Sans repères, sans liens, sans l’autorité naturelle à laquelle c’est substitué l’autoritarisme, la guerre civile, la guerre tout court, est des plus probable.
(*) les entreprises comme Google sont représentatives de cet habillage de la réalité, moteur de recherche qui est en fait un labyrinthe dans les méandres duquel l’internaute se voit imposer des choix purement commerciaux. Ici pas d’innocence dans le propos, simplement la prise en compte d’une entreprise qui est très loin de ses origines, mais qui s’emploie à garder sa devanture, à l’instar de nos états réputés républicains et démocratiques qui sont en fait pilotés par des instances supra nationales, elles mêmes servant les intérêts de ?
Excellent commentaire, merci Joseph.
Sans être aussi prosaïque, ma vision vous rejoint. Il manque un socle à la société française pour maintenir l’ordre. Et ce socle, bien qu’inscrit dans la constitution est absent de la réalité. Il s’agit de l’indépendance de la justice. Ce troisième pouvoir, a priori situé à égalité avec les deux autres que sont l pouvoir exécutif et le pouvoir législatif, se retrouve sous le joug de l’exécutif qui en détermine le budget et en nomme une partie des membres. Macron oeuvre d’ailleurs dans le sens d’un asservissement renforcé de la Justice, ce qui au final finira par lui nuire. Le sentiment d’injustice crée la révolte.
Sans justice, pas d’ordre. Et ce ne sont pas les actions brutales contre la population qui mèneront au rétablissement de l’ordre, bien au contraire.
Alors remettons la justice au centre, recréons des contre-pouvoirs là où ils ont disparu, et les choses iront mieux.
Le sujet n’est-il pas plutôt l’absence de vision sur ce que nous, citoyen et société, pouvons devenir?
Établir un projet, redonner souffle, capacité à se projeter?
L’angoisse naît de l’incertitude.
Parlons clairement : la rupture c’est pour quand ?
C’est Bernanos, je crois, qui disait que la guerre civile est la seule guerre juste parce qu’au moins on sait pourquoi on tue son ennemi. Quoi qu’il en soit, et contrairement à ce que présuppose cet article, ce n’est pas nécessaire d’appartenir à une « catégorie de population », ni d’être mélenchoniste ou musulman pour souhaiter la destruction de l’ordre existant (ne parlons pas des Gilets Jaunes, qui entretiennent un rapport d’amour déçu avec celui-ci et jusque dans le choix de leur uniforme). Pertinente en revanche est la remarque concernant l’attaque contre le néo-libéralisme, rendu responsable de tous les maux, là où effectivement et aux dernières nouvelles l’Etat continuait de servir les intérêts des gros, plein de soupe -d’ailleurs les énarques macroniens, ou autres, connaissent tout ça très bien.
Avec la réserve que pour certains de nos compatriotes, à qui nous adressons nos meilleures pensées, la guerre soit déjà leur quotidien, en France comme ailleurs, celle annoncée prend naissance sur les antagonismes que vous soulignez.
– Libéralisme Macronien v/obésité de l’Etat
La réforme des retraites est une des illustrations de la méthode de l’élite et de ses conseillers. Cette méthode consiste à faire croire aux classes aisées puis super aisées qu’elles vont profiter de l’appauvrissement des classes qui leur sont inférieures, classes dites populaires dans un premier temps, puis moyennes dans un second temps. Sauf qu’aujourd’hui, le ticket devient cher pour rester dans le train, et on voit descendre dans la rue un certain nombre d ‘« ex » nantis, qui poussent quand même en avant ceux de leurs pairs sensés tirer des larmes de l’opinion. Tels petits avocats subsistant avec les commissions d’office forcément indépendants à géométrie variable, tels petits médecins bientôt réduits à envisager la réparation automobile pour survivre à défaut de pouvoir encore honorer Hippocrate, tels pharmaciens réduits à vacciner leur clientèle (et pas patientèle) pour boucler les fins de mois.. Pour eux, c’est l’heure de la menace sur les régimes spéciaux mais cela ne les effleure même pas de se consoler avec la comparaison de patrimoines, comme leur aurait conseillé Talleyrand.
– Société laique v/ intégrismes religieux
Cela illustre clairement la limite du modèle de la « démocratie liquide ». Il suffit de regarder le nombre d’entreprises de publicité sur internet qui s’invitent de manière tout à fait intrusive dans nos ordinateurs, le nombre d’entreprises de formation qui s’immiscent dans des dispositifs publics comme le CPA (Raymond, si tu nous entends, demande à Jean Claude des remontées de terrain !), des associations sponsorisées qui lancent leurs limiers appointés à la recherche d’ersatz de discours prohibés et donc taxables, comme cité sur la question du voile. Voir la récente mise à mort virtuelle d’un blogger peut être lui même tout à fait virtuel également, qui aurait commis un quasi blasphème républicain en répondant de manière « café du commerce » à l’expression indéfendable d’une « citoyenne » voilée, posée bien en évidence dans l’espace public rappelant ainsi l’affaire des burkinis en piscine au nom du pouvoir aux minorités. Pense t’on aujourd’hui enfin que la toile sociale puisse se tisser en fil blockchain ? Quelle périodicité pour les photos à fournir aux services de Bercy pour accéder à nos données fiscales ?
– Néo libéralisme / Coût des services publics
Je ne partage pas votre vision d’une dépendance des seconds sur le nébuleux premier.
Si on regarde les rémunérations des dirigeants et cadres publics dans leur dynamique des 10 dernières années, on comprend les augmentations de coûts des services publics, pourtant réduits par le différentiel dématérialisation/réduction d’effectifs. A noter que cela devient ubuesque lorsque le public devient privé, avec ces beaux exemples hier comme BPI France, ou aujourd’hui comme la CDC et ses démembrements comme ceux qui nous rançonnent dans l’espace public au nom des « smart cities ». Business like never !
– Catégories sociales v/Etat régalien
Les pyromanes subventionnés attendent les consignes pour les départs de feux. Comme tous ces lycéens biberonnés aux débouchés de la socio ingéniérie, et ces retraités légitimement assoiffés de sens pour les dernières étapes de leur vie, sont prêts à les suivre par défaut, le spectacle des colères ambitionne l’embrasement généralisé. Sauf que, le public est sur la scène, et qu’il se partage quand même en deux groupes à l’instant t : ceux qui sont encore dans l’aisance matérielle et ceux qui ne le sont plus depuis plus ou moins longtemps. Necessitas non habet legem. « La nécessité sert d’excuse pour expliquer des fautes volontaires ; dans ce cas l’excuse est aussi coupable que la faute avouée. Le proverbe avertit les gens de bien de pourvoir aux nécessités des malheureux, pour que ceux-ci n’aillent pas du désespoir au crime. »
https://www.france-pittoresque.com/spip.php?article5451.
Effectivement, il n’est pas certain que les signaux aient encore été compris comme cela par nos élites, mais les instances supra nationales leur en ont elles laissé la capacité ou le choix, alors qu’il en va de leur intérêt comme signalé précédemment ?
Moi je suis un français plus que moyen depuis qu’on m’a laissé pourrir depuis un grave accident de travail .
Je devais avoir à peine 20ans, dans mes amis il y avait un indou et un musulman.
Ce musulmans m’a certifié qu’il allait nous faire la guerre. C’était un copain qui sortait avec moi en boite …. bref
Je suis menuisier et je travaillais avec un maçon en 2001 ou 2002. Celui çi c’est fait prendre à partie par son patron à cause de la qualité de son travail. Il est venu me voir en me disant qu’on vous fera la guerre en me dessinant sur un parping deux épés croisées. Celui que l’on connait sur ce fameux drapeau noir. Je ne vait pas ou par manque de temp continuer car c’est fragrant.
Il ne nous veulent pas du bien. Ma vie est courte mais tellement d’épreuves que j’ai les yeux ouvert comme un chat.
Merci pour cette illustration et encore on est loin de nos surprises .( excuser moi pour l’orthographe je n’ai plus les moyens d’avoir ou de réparée mon PC et me payer un forfait digne de ce nom. Merci à vous.
Les « sauveteurs de la France », la grande muette, fera tout simplement « sauter » tous les serveurs des GAFA de France. Et si cela ne suffit pas quelques M51 à têtes électromagnétiques sur les serveurs de pays voisins devraient faire l’affaire. Pour qu’enfin, les problèmes franco français se passent en silence sur notre territoire. On demandera simplement que porte conteneur « Le Antoine de Saint Exupéry » de CMA-CGM se tienne à disposition à Marseille pour « remporter » toute « la misère du monde » qui ne nous veut pas du bien. 20 000 conteneurs avec 20 personnes par conteneurs suffira pour valider toutes les promesses gouvernementales de construire des prisons. Si on peut vacciner 15 millions de « français » en 6 mois, on doit bien pouvoir « libérer » 50 millions de gaulois des adeptes des réseaux asociaux. Et faire encore, une 2ème tournée avec le petit frère de « l’Antoine de St Exupéry ». Pour le 14 juillet, « aller chercher » le chef des amateurs, celui par qui tout à commencé.